Olivier Adam, inutile sans doute de le présenter, sinon peut-être de manière oblique, comme l’a fait Elle il y a quelques mois, à travers ses recettes de cuisine. On retrouve dans les quatre fiches proposées l’univers et l’imaginaire de l’écrivain, la Bretagne (il vit près de Saint-Malo) — avec une recette de homard tiède et salade de courgettes au parmesan ou un tagine express de lieu jaune — et le Japon avec un tataki de thon, aux épices et sésame, recette ramenée de Kyoto.
Mois: octobre 2015
Dans ses crépusculaires et si flamboyants Petits Traités, Pascal Quignard, luttant contre la modernité en entonnant son contrechant féroce, lance combien dans ses récits, le langage se retire de sa phrase, combien l’image s’y déploie comme la force fabuleuse et noire, et combien dire la Littérature, c’est comprendre que « l’image coupe l’herbe sous le pied du langage ». Immanquablement un tel aphorisme, qui défie image et langage d’un même geste, hante de son intempérance sans retour l’un des livres les plus remarquables de cette rentrée littéraire sinon de l’année, splendeur encore trop peu mise en lumière : l’incandescent premier roman de Christophe Manon, Extrêmes et lumineux paru chez Verdier.
La tristesse, comme le chante le musicien du jour.
Entrer dans les coulisses d’un musée — le Muséum-Aquarium de Nancy — et en dresser une forme d’Inventaire photographique : tel est le projet d’Arno Paul dans un livre que viennent de publier les éditions Light Motiv. Le photographe explique combien ce lieu est pour lui chargé de souvenirs d’enfance, les poissons des aquariums, les animaux naturalisés, les bocaux gravés dans son imaginaire et sa rétine. C’est cette fascination qu’il retrouve dans ce livre, augmentée d’un accès à l’envers du décor, les collections à accès protégé, les entrepôts.
Le titre du premier roman de Kerry Hudson est déjà un roman. L’annonce d’un rapport singulier au genre comme au monde, des mots qui jaillissent, tout ensemble acidulés et désespérés. Tony Hogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman pourrait n’être qu’un titre fabuleux, c’est un fabuleux roman.
La semaine dernière, la jeune maison d’édition indépendante marseillaise a fait part de la fin imminente de la parution de AAARG! dans sa version bimestrielle… avant d’annoncer immédiatement sa renaissance sous la forme d’un mensuel en janvier 2016.
Il est des livres qui n’appartiennent pas à l’actualité, du moins celle dont les journaux rendent compte. Des livres qui sont notre présent, parce qu’ils nous accompagnent, qu’on y revient, que l’on sait, dès leur première lecture, qu’elle n’est que la première justement, et sera suivie de tant d’autres. Les Notes et croquis de l’année 2008, Les Pierres qui montent d’Hédi Kaddour, un livre publié chez Gallimard en 2010 — et étrangement jamais passé en poche — est pour moi de ceux-là, rares.
Danièle Rivière dirige les éditions Dis Voir, spécialisées en culture contemporaine, qui réunissent artistes, cinéastes, philosophes, écrivains, scientifiques, musiciens, designers… Elle est également, en tant que créatrice, engagée dans le cinéma et récemment dans le transmédia. Dans cet entretien, il sera donc question de livres, de films, de science, de Peter Greenaway et Raoul Ruiz, de bd, de nanomonde, d’économie de l’édition, de Pierre Huyghe, Douglas Coupland et François Taddéi, du contemporain et d’imaginaire, du web et de Laurie Anderson… Un entretien placé sous le signe du relationnel et du transversal.
Le colloque international « Objets insignes, objets infâmes de la littérature » se tiendra les 19 et 20 novembre prochains. Organisé par le Celsa et l’université Paul Valéry de Montpellier, il sera centré sur l’objet littéraire et ses dérivés.
Mikhaïl Bakhtine écrivait : « Il existe des œuvres qui, effectivement, n’ont rien à voir avec le monde, mais seulement avec le mot ‘monde’ ». Pour Claro, au contraire, l’œuvre a tout à voir avec le monde puisqu’elle est agencement de la langue et du monde :
Un nouvel album de David Bowie est annoncé pour le 8 janvier 2016, date de son 69è anniversaire : Blackstar.
Des photographies comme autant de miroirs, interdisant l’image rassurante d’un corps plein et solide, défaisant les coordonnées de l’individu, rendant paradoxalement impossible tout narcissisme (même misérabiliste), tout Je.
« Je voulais voir de l’autre côté de la frontière (…) le monde comme il ne va pas. » Ce « je » pourrait être celui de Laurent Mauvignier qui déploie une journée de la marche du monde, un certain 11 mars 2011. Son roman, Autour du monde, répercute l’onde de choc du tsunami au Japon à travers plusieurs vies, dans un feuilleté d’existences, liées par une même date. À l’origine du roman, une date, le 11 mars 2011, celle d’un tsunami qui a ravagé les côtes du Japon.
Ce livre, format à l’italienne, est comme un album, un tiroir ouvert sur un imaginaire, un partage. On connaissait Yves Pagès éditeur (Verticales) et écrivain, le voilà photographe ou plutôt photomaniaque dans ce livre paru au Bec en l’air.