Selon la formule de Clémenceau, on savait déjà la guerre être une chose trop grave pour être confiée à des militaires. Quid de la politique, des décisions ministérielles ou présidentielles ? Confiée à un scénariste de la trempe de Charly Delwart, la politique devient, dans Sous contrôle (sur Arte le jeudi 5 octobre à 20h55), un spectacle absurde, au long de six épisodes sur lesquels souffle un vent d’irrévérence, d’ironie bienvenue et de second degré permanent.
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« L’intérieur du corps n’est pas beau. Nous n’avons pas une vision esthétique totale dans la mesure où nous n’assumons pas l’intérieur de nos corps et la compréhension des organes et de leur fonctionnement. C’est donc de l’humour noir, mais c’est aussi très sérieux : pourquoi ne pas faire un concours de beauté pour le plus beau rein, l’estomac le plus joliment formé, le foie le plus exquis ? » (David Cronenberg, entretiens avec Serge Gründberg, Éditions des Cahiers du Cinéma)
Le 21 avril, Dead Ringers, remake au féminin du film de David Cronenberg, arrive en série sur Prime Vidéo. Au tour de Rachel Weisz, nommée Eliott et Beverly Mantle, comme hier Jeremy Irons, de se dédoubler en jumelles gynécologues. Deux Rachel pour le prix d’une qui, Dieu ou Frankenstein, tord(ent) sans vergogne les règles de l’éthique médicale, en « créant la vie à partir de rien… », promet le pitch.
Une bande son rock et une écriture décalée suffisent-elle à faire une bonne série ? Telle est la question qui peut se poser en découvrant SAS Rogue Heroes, série signée Steven Knight, connu et célébré pour avoir créé Peaky Blinders, empruntant avec succès les mêmes codes narratifs. (Un indice : la réponse est oui).
Alors qu’on avait laissé les 7 en pleine crise, leur réputation mise à mal avec la découverte d’une nazie bitch dans leurs rangs et les exactions de leur leader toujours plus psychopathe, les créateurs de The Boys auraient voulu faire oublier une deuxième saison un peu molle du super genou qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement.
Depuis deux ans, la Fête du Printemps (c’est-à-dire le nouvel an chinois, – c’est-à-dire une à deux semaines de congés accordés à un milliard et demi d’êtres humains, – c’est-à-dire, en conséquence, le plus grand mouvement de population du monde) est affectée par la pandémie.
Juger une série sur la foi du premier épisode est un exercice périlleux. En découvrant une nouvelle production, on risque les bonnes comme les mauvaises surprises, de désillusions perdues en temps gagné à faire autre chose que de s’avachir devant un spectacle dispensable. Il arrive aussi que la frontière entre le bon et le moyen soit fine au point que si l’on ne passe pas un mauvais moment, on n’exulte pas pour autant, quand bien même le show runner s’appellerait Julian Fellowes, scénariste de Gosford Park, créateur de Downton Abbey et Belgravia.
Rust (not in) peace. Prenez un shérif qui tente de se sevrer de son addiction médicamenteuse, une mère de famille qui essaie de survivre malgré les dettes avec son fils ex-espoir du football, des secrets et un mal de vivre qui gangrène une ville entière et vous obtenez la trame d’American Rust, mini-série policière, drame familial, qui suinte le désespoir et se donne comme un portrait de plus des oubliés de l’american dream.
Le sujet aurait mérité plus de retenue, un traitement moins mélodramatique, Dopesick, adaptation du livre de Beth Macy en série pour Hulu et diffusé en France sur Disney+, décourage d’entrée malgré la force de son propos, une mise en scène gigogne séduisante et un casting étoilé et talentueux.
À moins d’avoir passé ces dernières semaines dans un ashram coupé du monde pour vous extraire des contingences matérielles ou échapper aux sondages politico-médiatiques qui donnent aux cuistres une importance suspecte, vous avez assurément assisté à la déferlante Squid Game. Dans le cas contraire, retour sur la série du moment de la plateforme tentaculaire.
Encore un Marvel ! Nouvelle série de l’Univers Cinématique, le premier épisode de Loki a été diffusé mercredi 9 juin sur Disney+ et posé les bases d’une intrigue en six épisodes qui mettent en vedette le dieu de la malice et convoque des gardiens du temps et la théorie des multivers dans une mise en scène tragi-comique qui fait la part belle à une iconographie sixties.
Plus lisse que la toile cirée de la table du salon de mémé et aussi subtile qu’un élu Les Républicains en campagne, Jupiter’s Legacy a beau avoir tous les ingrédients pour séduire les adeptes des films et séries de super-héros, l’héritage signé Mark Millar diffusé sur Netflix depuis le 7 mai est une belle déception à plus d’un égard.
En Thérapie, la série à succès sur Arte, a été une compagnie agréable en ces soirées de couvre-feu mais ne m’a pas laissée sans un important malaise et un besoin de le partager.
Après le méditatif Mandalorian et le référentiel WandaVision, Disney+ diffuse depuis le 19 mars une nouvelle production Marvel qui opère un retour aux fondamentaux, entre action et buddy-movie : The Falcon & The Winter Soldier. Un come-back qui emprunte ses personnages aux films et sa trame aux thématiques qui ont construit le MCU et donne le(s) premier(s) rôle(s) aux sidekicks historiques de Steve Rogers, alias Captain America.
Avec Gangs of London, Gareth Evans revisite la série de mafia en injectant un cocktail d’adrénaline et d’hémoglobine qui emprunte aux films d’action américain et asiatique (Die Hard, la saga Jason Bourne, le cinéma de John Woo ou de Takeshi Kitano). Des toits de Londres à la campagne galloise en passant par les faubourgs respectables où s’épanouissent les familles mafieuses, Gangs of London renvoie à Snatch ou à Peaky Blinders et esthétise l’ultra-violence jusqu’à la fascination coupable.
La Belle Époque : une période de paix, de gaieté, d’insouciance et de prospérité… En 1899, la presse est libre, la deuxième révolution industrielle est en marche, le monde intellectuel et la création artistique sont en effervescence… le capitaine Dreyfus attend d’être jugé en appel et L’Antijuif paraît chaque semaine. Avec Paris Police 1900, Fabien Nury livre une fiction policière au réalisme cru jusqu’à la violence extrême, traversée de thèmes très actuels : la condition des femmes, l’antisémitisme, la peur du lendemain.