De retour du Marché de la poésie avec matière à plusieurs constellations, tandis que le Terrain Vague déborde de lectures en attente… Mais l’heure de la pause d’été a sonné. Il faudra organiser une (ou plusieurs) brocantes au retour, histoire de prendre distance avec ce qui collera, comme le sparadrap du capitaine Haddock, à l’actualité (j’emporte deux romans de la rentrée dans ma besace, soit deux de plus que l’an dernier ; et aussi quelques merveilles glanées ces derniers temps chez les bouquinistes recyclant les SP non lus). So May we Start ?

Lorsque fut créée en 1985 For Bunita Marcus, sa pièce pour piano en un seul mouvement et d’une durée de plus d’une heure, Morton Feldman (1926-1987) montra une fois encore combien, ainsi qu’il le disait lui-même, il n’avait rien d’un « horloger ». À l’évidence, son intention avait toujours été radicalement différente. Ce qu’il souhaitait, c’était « obtenir du temps dans son existence non structurée », puis, histoire d’imager la chose, il ajoutait : « ce qui m’intéresse, c’est la manière dont cette bête sauvage vit dans la jungle — non au zoo. Je m’intéresse à la manière dont le temps existe avant que nous posions nos pattes sur lui — nos intelligences et nos imaginations, en lui ».