On connaît le syndrome de Stockholm ou celui de Stendhal. Voici, chez Patrick Varetz, la malédiction de Barcelone, titre pour le moins énigmatique. Le récit épouse son élucidation, invitant le lecteur à des interprétations labiles, autour d’une question lancinante : quelle est la part de vérité de nos souvenirs ?
Aujourd’hui, ma batterie est morte. Ou peut-être cette nuit, je ne sais pas. Ce matin, j’ai reçu un mail de mon opérateur : « s’offrir un nouveau smartphone n’a jamais été aussi simple. Passez nous voir en magasin. A bientôt. » Cela veut tout dire.
L’écriture, tâches noires sur fond blanc et bleu, inaccessible sans intermédiaires. L’écran, prolongement d’organes, du corps. Les interfaces transparentes qui entourent nos corps, nous distançant de plus en plus en plus d’autrui. Autrui, une image dans les cages du logarithme.
Les pigeons voyageurs, les missives, les télégrammes, les appels téléphoniques, les textos, WhatsApp, Instagram, Messenger : à mesure que les moyens de communication se perfectionnent, les relations se désubstantialisent.
Cher Facebook,
Je te le dis sans ambages mais avec toute la délicatesse qui me caractérise et j’espère sans trop te froisser : je te quitte.
Twitter, Facebook, la vindicte populaire et la dénonciation publique, la mise au ban numérique, ça vous évoque quelque chose ? Dans La Honte !, essai de Jon Ronson à paraître en France chez Sonatine le 8 février (traduction par Fabrice Pointeau), l’essayiste gallois fait bien plus qu’analyser le phénomène de l’humiliation organisée sur la toile, un phénomène que les utilisateurs des réseaux sociaux connaissent bien, pour en être parfois les témoins au mieux, les acteurs au pire.
Depuis le temps que je suis sur facebook, et comme mon principe est d’accepter tout le monde, je suis « arrivé à 5000 amis », drôle d’expression. Tout ça pour dire que quand je publie quelque chose j’ai de fait une certaine audience. Récemment, par hasard, je veux dire que je n’avais aucune idée derrière la tête, il ne s’agissait pas d’une expérience, j’ai publié deux vidéos à un jour d’intervalle.
Quand je suis arrivé à Paris pour y vivre, il y a une vingtaine d’années, et je précise que je n’y avais jamais posé les pieds, pas même en voyage scolaire, j’avais trois envies en tête comme autant de désirs aussi tenaces que confus : aller au 5 rue Saint Benoît dans le 6ème, aller chez Agathe Gaillard 3 rue du Pont-Louis Philippe dans le 4ème et aller danser et me perdre dans la foule du Queen, 102 avenue des Champs Élysées dans le 8ème.
L’ancien suppléant de François Fillon, mis en examen pour détournement de fonds publics dément avoir proposé à Bruxelles la suppression du droit d’auteur. Le candidat à l’élection présidentielle ne se reconnait pas dans ce rapport.
Pour tout dire, dans l’hémicycle européen, personne ne s’y attendait. Le rapporteur de la commission culture du Parlement qui a adopté une proposition de directive réformant le droit d’auteur a rédigé des amendements qui vont à contre courant de la position française exprimée depuis des années aussi bien par la majorité que par l’opposition. Marc Joulaud veut étendre le champ d’exclusions du droit d’auteur afin de le soustraire à toute régulation.
L’eau du Danube s’écoulant calmement sous les ponts de Vienne nous mène à un groupe de jeunes roms qui discutent des passes qu’ils font. Ils sont virils, machos et se prostituent avec des hommes. Toujours avec une capote, précisent-ils.
Le critique a beau être sériephile voire sérievore tendance binge watcher, il possède ses tropismes, ses rejets de principe, sa zone de confort, ses visionnages honteux, qui le poussent à établir régulièrement un top 10 (forcément mouvant) de ses TV shows préférés. Alors, quand une série qu’il était sûr de détester par avance fait son entrée en bonne place dans un classement qui n’avait pas évolué depuis l’épisode 12 de la saison 6 de Friends (le critique est conservateur), la surprise est de taille… Une sensation intitulée This is Us, qui combine le meilleur du drame et de la comédie pour notre plus grand bonheur.
La pratique du réseautage social est riche d’enseignements (parfois jusqu’à la lie) et l’importance prise par les Facebook, Twitter, Instagram et autres Snapchat, Linkedin et plus récemment Litsy dans la vie de tous les jours n’est plus à démontrer. Mais ces derniers temps, avec la montée en puissance de la compétition entre les majors et l’émergence de nouveaux médiums… les réseaux sociaux vivent une mutation sournoise peu exempte de reproches.
New York le 11 septembre 2001, Paris les 7 janvier et 13 novembre 2015, Bruxelles le 26 mars 2016, Orlando, Istanbul… Des dates et des lieux qui ont plusieurs choses en commun. L’horreur bien sûr en premier. Mais également (et plus insidieusement) une sur-médiatisation liée à la révolution numérique.
Jonathan Franzen l’écrivait en 1996 déjà, dans Perchance to Dream, un article publié dans le Harper’s : « Nous vivons dans une culture fortement binaire.»