Tout part d’Isadora Duncan, célèbre danseuse et chorégraphe des années 20 au destin tragique lié au décès de ses enfants. Dans Les enfants d’Isadora, Damien Manivel approche avec une immense délicatesse ce que pourrait être son héritage, celui de ses chorégraphies, des répliques de son chagrin, prenant des chemins insoupçonnés.
Auteur : Joffrey Speno
Deux ans après son film Va toto ! qui dépeignait le tendre attachement que sa voisine Madeleine développait pour un marcassin sauvé des chasseurs, Pierre Creton continue avec Le bel été de creuser le sillon – à l’instar de son activité d’ouvrier agricole – d’un cinéma authentique, comme un temps et un lieu de refuge, à l’abri de la bêtise, de la brutalité, de l’accélération dictée par le capitalisme.
C’est quoi la politique, la révolution, la grève, un syndicat, pour toi ? Voici une des questions que Jean-Gabriel Périot (Une jeunesse allemande) pose à des élèves d’une classe de lycée.
La sortie en DVD du film de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, Jessica Forever, est l’occasion de revenir (et de revoir !) sur un des films les plus enthousiasmants de 2019.
Comme un véritable cadeau enchanteur, Chemins, le film que Martine Rousset réalise en 2014, fut offert aux spectateurices en épilogue à la dernière édition des États généraux du film documentaire de Lussas. La projection contrariée par des problèmes techniques l’an passé eut finalement lieu ce soir-là. Un événement. Car les projections sont aussi uniques que l’œuvre d’une cinéaste travaillant depuis 1977 la pellicule et les expérimentations.
Malgré cent-vingt films, malgré le travail de sauvegarde et de valorisation du Centre Simone de Beauvoir, malgré encore une rétrospective qui lui a été consacrée à la Cinémathèque en 2007 ou le focus du Cinéma du Réel en mars dernier, l’œuvre cinématographique et les combats féministes de Carole Roussopoulos restent méconnus du grand public. Sans doute l’est-ce davantage encore concernant les engagements de son amie et camarade Delphine Seyrig, plus connue pour ses rôles dans les films de Resnais, de Demy ou de Buñuel.
C’est l’histoire de cinq filles de 15 ans, seules dans une maison une journée d’été 1996. Alors qu’elles s’amusent à se raconter les histoires les plus effrayantes qu’elles connaissent un drame va s’abattre sur elles : un fait divers qui nous est narré par la voix off de l’une d’elles revenant, alors qu’elle est désormais âgée, sur ce qu’elles ont vécu.
Depuis trente-deux ans, Jean tient Bricomonge, une quincaillerie située à Paris dans le quartier latin, appréciée des employés et des clients pour l’atmosphère singulières qui y règne. À l’annonce de la fermeture définitive, son fils Samuel Bigiaoui décide de documenter les derniers mois avant la liquidation, mais surtout d’interroger Jean sur son passé d’activiste de gauche après 68 et dont il ne parle jamais.
À l’occasion de la sortie de Sophia Antipolis en DVD, Diacritik republie la critique de Joffrey Speno et son l’entretien avec Virgil Vernier. Ainsi se clôt un accompagnement critique du film et du partenariat construit autour du cycle « Société sécrète » avec le cinéma L’archipel. À noter : Mercuriales, le précédent et non moins sidérant long-métrage du cinéaste bénéficie à cette occasion d’une nouvelle édition.
À l’occasion de la sortie en salles, hier, de Jessica Forever de Caroline Poggi & Jonathan Vinel, Diacritik republie la critique de Joffrey Speno.
Du 2 au 7 avril se tenait le Festival du moyen métrage de Brive. Un festival unique en son genre mettant en avant un format méconnu, entre le long et le court, faisant pourtant pleinement partie du paysage cinématographique. Parmi les 21 films en compétition, et dans les limites inhérentes aux festivals, 4 films émergent en particulier de cette 16e édition extrêmement riche.
À l’occasion de la sortie de son film Sophia Antipolis et en écho avec celui-ci, le cinéma l’Archipel donne carte blanche à Virgil Vernier pour une programmation de cinq films rares, le cycle, dont Diacritik est partenaire, étant mystérieusement intitulé « Société secrète ».
Au fil de leurs courts métrages, les jeunes cinéastes Caroline Poggi et Jonathan Vinel ont pris les armes du cinéma pour esquisser une filmographie audacieuse et sans concession. Des armes, il y en a, et d’aucuns qualifieraient leurs films de subversifs et tendance.
C’est avec un gros plan sur l’anus de Marcello que s’ouvre A Rosa Azul de Novalis, et c’est sur une vue de son rectum écarté que se clôt le film, comme une invitation à pénétrer le mystère de son protagoniste par cet endroit certainement inhabituel, subversif pour certain.e.s.
Quatre ans après Le fils de Saul, László Nemes revient avec son deuxième long métrage, Sunset. La photographie est de même signature, le cadrage aussi, et on notera par-dessus tout le goût que nourrit le cinéaste pour la prétendue immersion dans l’Histoire via un personnage qui nous y fait voyager.