Autofiction, le neuvième album du groupe anglais Suede, s’ouvre sur un titre évoquant la mère disparue du chanteur Brett Anderson : She still leads me on a une rage électrique sidérante et son refrain appuie là où c’est complexe, anguleux, incestueux.
autofiction
Pour reprendre une phrase de Pierre Michon que cite Johan Faerber, le Grand écrivain c’est « l’épuisant cinéma du génie », une manifestation et mise en scène de l’auteur par lui-même. La pose pourrait être seulement « ubuesque et mégalo » (Michon toujours), en cela divertissante, si elle ne prenait pas, trop souvent, des accents nationalistes. C’est cette fabrique que décrypte Johan Faerber, celle d’un Grand écrivain que le public, les médias comme la politique — voire l’enseignement et l’édition — appellent de leurs vœux, dans un essai décapant qui paraît aujourd’hui et que nous présente son auteur dans un grand entretien.
Manu Larcenet va bien. Enfin… mieux. Ou pas plus mal que si c’était pire. La preuve ? Alors qu’on l’avait laissé en pleine Thérapie de groupe en train de danser avec les étoiles, convaincu que le chaos en soi « c’est pas marrant tous les jours », revoilà Manu Larcenet dans un tome où tout se conçoit bien depuis les couloirs de la clinique des petits oiseaux « où si on met de côté quelques suicidaires, en général tout se finit bien. »
L’année de ses 55 ans – A.A. Waberi est né à Djibouti en 1965 –, l’écrivain bien connu aujourd’hui, nous offre une nouvelle fiction au titre suggestif qui vient encore enrichir une œuvre mosaïque.
Autofiction est un néologisme qui me séduisit. Il sentait le structuralisme, l’art contemporain, et puis les auteurs qui me marquaient écrivaient dans cette veine, disait-on. Mais, quelque chose me heurtait. Si j’appréciais que s’avouât la difficulté de se dire sans s’imaginer ou s’inventer – si, mieux, flottait l’idée qu’une vérité de soi eût la qualité d’un fantasme ou d’un fantôme, le mot « autofiction » ramenait l’intime à du fictif créé ex-nihilo.
Diane avait envoyé un message sur Facebook : Bret Easton Ellis serait à Bruxelles le dimanche 22 septembre au soir, est-ce que j’étais là ?
Al’occasion de la parution de Ton Père en poche, chez Folio, Diacritik republie le long entretien accordé par le cinéaste et écrivain à Johan Faerber, au moment de la sortie du livre en grand format.
« Au déjeuner, j’ai dit à Éric qu’il m’avait manqué hier soir, au château, je me suis étouffé sur cette phrase-là, quand en miroir il a répondu : toi aussi, tu m’as manqué. J’ai pensé que j’acceptais de dire, ce que je ressentais : l’amour. J’ai pensé que je faisais des progrès.
« Tenez, Fanchon, voyez ce qui sort de la bouche de votre sœur quand elle parle ; ne seriez-vous pas bien aise d’avoir le même don ? »
(Les fées, Charles Perrault)
Après Éclaircies sur le terrain vague et Avis d’orage en fin de journée, Christian Rosset, compositeur mais aussi producteur sur France Culture, revient à l’écriture avec un splendide nouveau texte : Les Voiles de Sainte-Marthe, remarquablement édité par Hippocampe.
Après presque douze ans d’absence de la scène littéraire, Christophe Honoré revient en cette rentrée de septembre avec sans doute l’un de ses plus beaux livres : l’inquiet et mélancolique Ton père qui paraît dans « Traits et portraits », la collection de Colette Fellous au Mercure de France.
« Voici un étrange monstre » : tels sont les mots, liminaires, et comme prophétiques d’œuvre, que Serge Doubrovsky citait de son bien-aimé Corneille pour venir présenter ses Autobiographiques et ainsi puiser chez le dramaturge baroque la formule de sa vie à vivre, de sa vie à écrire, de sa vie devenue monstre d’écriture.
2017 marque le centenaire de la mort d’Octave Mirbeau. De nombreux événements ponctueront cet anniversaire. Entretien avec Pierre Michel, président de la Société Octave Mirbeau et spécialiste de l’écrivain.
Dans le monde anglo-saxon, on parle de shortlist, celle qui regroupe les finalistes d’un grand prix littéraire. Sur la dernière liste du Goncourt 2016, quatre romans et le fameux « Galligrasseuil » raillé en son temps par Bernard Frank : deux titres dans la fameuse « blanche » (L’Autre qu’on adorait de Catherine Cusset et Chanson douce de Leïla Slimani), un sous la bannière Grasset (mais avec jaquette bleue, Petit Pays de Gaël Faye) et couverture blanche liseré rouge du Seuil, Cannibales de Régis Jauffret.