Tout seul, il étire ses rayons dans le ciel bleu-gris, le soleil. Il y a des gens qui parlent et des gens qui ne parlent pas, des gens qui marchent, et des gens qui font exprès de ne rien faire. La rue sent le fût vide, la cigarette, les rats. L’été a rempli la ville de groupes de gens qui parlaient fort, qui filmaient tout, qui cassaient les verres, vidaient les supermarchés et remplissaient les bus. Depuis, les pavés qui entourent le port sont : noirs. La ville semble : vide.

Ce matin il y a du vent sur la mer et pourtant tout est déjà chaud. La télé parle en continu et en même temps que la radio et que les gens qui font la queue de partout. Les avions low cost font des allers-retours dans le ciel et déversent sur le Vieux Port des gens qui se ressemblent tous. Et qui se perdent comme ils peuvent dans les petites rues. Et qui cherchent un morceau de la mer. Et qui achètent des savons. En plein milieu d’une tempête de soleil qui bombarde tout.

Lundi : Game of what

Les semaines en immersion s’enchainaient bien. On était à l’affut de la gaffe et de la bonne nouvelle, on écoutait les histoires des gens, on prenait des notes on disait « tu peux répéter ? ». Puis sans trop savoir pourquoi on a pensé vacances. On a voulu un autre air, voir s’il se passe quelque chose ailleurs et prendre l’avion.