Le groupe australien The Avalanches poursuit une œuvre marquée par la brillante fusion des genres electro, disco, hip-hop et indie. Leur troisième disque se révèle puissamment intelligent et les consacre.
Auteur : Arnaud Jamin
Si la liberté en ces temps sombres et confinés ne résidait plus que dans l’observation de la nature et la lecture, alors la colossale étude esthétique sur les fleurs, que publie Phaidon, Explorer le monde floral, tomberait à pic.
En lisant dans le journal Sud Ouest le nom d’une infirmière corse morte des suites du Covid-19 à l’âge de 56 ans lundi 2 novembre, une évidence s’est imposée : les infirmières, les médecins et tous les personnels des hôpitaux se tiennent dans un délaissement qui en dit long sur notre incapacité à les entendre.
C’est un objet d’un genre particulier qu’inventa Guy Debord dans les années 50. Le “Jeu de la guerre”, étonnant plateau où la tactique se mêle au ludique, se révèle comme une clé ouvrant secrètement les portes de son œuvre entière. Nous avons voulu recueillir la parole d’Emmanuel Guy, normalien, agrégé de lettres modernes et docteur en histoire de l’art. Dans son ouvrage Le Jeu de la guerre de Guy Debord, l’émancipation comme projet qui paraît aux éditions B42, il initie brillamment le lecteur à un art des situations stratégiques si nécessaire à notre époque.
La pétition souhaitant que Rimbaud intègre le Panthéon en compagnie de Verlaine est un non-sens qui démontre la profonde incapacité de ses signataires à comprendre et protéger le souvenir d’une oeuvre-vie placée avec application sur l’orbe d’une absolue liberté.
11 septembre. C’est une date parfaite pour sortir un nouveau disque quand il s’intitule “American Head”. Le groupe d’Oklahoma City mené par le déroutant et attachant chanteur Wayne Coyne ajoute à sa discographie un vingt-troisième album éblouissant. Un royaume entier se tient dans cette tête américaine.
La solitude Caravage qui vient de sortir en poche chez Folio est un livre qui fait date dans la connaissance et la portée de l’œuvre du génie italien. Comme dans ses romans, Yannick Haenel dévoile une suite prodigieuse de précisions, de scènes et d’illuminations qui se lisent par bonds. C’est un tour de force : ces toiles si connues, si commentées et qui ont quatre siècles se posent devant nos yeux comme si c’était la première fois. Voici le Caravage vivant, miraculeusement là. L’auteur nous aavait accordé un grand entretien lors de la sortie du livre en grand format.
La Bibliothèque de Philosophie des éditions Gallimard accueille dans sa riche section consacrée au philosophe allemand (1889-1976) un ensemble de textes datés de la fin des années 30. Dans cette profonde Méditation, Martin Heidegger rend le classique projet métaphysique obsolète et insiste dans le sillon d’une pensée aussi fertile que capitale.
Cela n’aura pas échappé aux lecteurs de Diacritik : le patron de Tesla, SpaceX et Neuralink a récemment émis l’hypothèse que le langage humain pourrait bien devenir obsolète dans les cinq années à venir. Dans le même temps, des robots envahissent le quotidien et tendent à militariser l’espace public. Nous avons souhaité recueillir dans un grand entretien la pensée de Valentin Retz, écrivain et co-animateur de la revue Ligne de risque, pour sereinement discuter de ces symptômes modernes et de tenter de les dissoudre grâce à la littérature.
Surveiller la surveillance: Olivier Tesquet, « Nous sommes dans un moment foucaldien de l’Histoire »
Alors que les modalités de la mise en œuvre de l’application StopCovid entrent en discussion au Parlement et que les possibilités qu’elle ouvre posent des questions capitales, nous avons voulu donner la parole à un spécialiste des dispositifs numériques modernes. Olivier Tesquet, journaliste à Télérama, est l’auteur du livre À la trace, Enquête sur les nouveaux territoires de la surveillance, disponible aux éditions Premier Parallèle. Cartographe et historien du monde contemporain, son ouvrage comme sa parole tiennent de l’alerte essentielle.
Avec ce portrait intime du père de la psychanalyse diffusé lundi 6 avril sur Arte et profondément inspiré par sa prodigieuse correspondance, David Teboul réussit sereinement à relancer l’intérêt pour le géant penseur viennois, alors que celui-ci est de plus en plus remis en cause.
Amplifiant une prodigieuse passion déjà à l’œuvre dans La solitude Caravage paru l’an dernier chez Fayard, Yannick Haenel dévoile aujourd’hui Déchaîner la peinture aux éditions Actes Sud : un travail considérable sur l’œuvre du plasticien roumain contemporain Adrian Ghenie, né en 1977 et installé à Berlin.
C’est dans la collection l’Arpenteur de Gallimard que paraît le deuxième roman de l’écrivain, traductrice et scénariste Georgina Tacou. Cet évangile d’un genre particulier s’ouvre dans toutes les acceptions du terme par la fascination de Flora la narratrice pour Mars, l’œuvre unique de l’écrivain suisse Fritz Zorn (1944-1976), immense succès littéraire de la fin des années 70.
Le nouveau roman de Solveig Vialle qui paraît aux éditions Léo Scheer est un sublime éloge de la crise métaphysique sur fond de danse brésilienne.
La collection « La librairie de Guy Debord » des éditions de l’Échappée s’agrandit. Après Stratégie en 2018, voici la parution de Poésie etc., deuxième tome des fiches de lecture de l’immense penseur disparu il y a 25 ans, le 30 novembre 1994. Une plongée inouïe juste au dessus de l’épaule d’un classique plus extraordinairement juste que jamais.