En 2015, les éditions Actes Sud publiaient Un membre permanent de la famille de Russell Banks, dans une traduction de Pierre Furlon, un recueil de nouvelles à maints égards singulier dans l’œuvre du grand écrivain américain : d’abord parce qu’il signe le retour de Russell Banks à une forme laissée de côté depuis L’Ange sur le toit (2001) mais aussi parce que les textes qui composent ce recueil ne sont pas la collection hasardeuse et de circonstance de nouvelles écrites au fil du temps sans lien thématique ou esthétique, mais des nouvelles composées, en l’espace de quelques mois, pour construire un ensemble structuré et uni, d’une extrême cohérence. Lors de notre entretien, le 27 mai dernier, Russell Banks nous confie avoir même pensé qu’Un membre permanent de la famille pourrait être lu comme un roman, de la première à la dernière nouvelle, dans une linéarité et une continuité.

Le Voyage de Hanumân, à paraître aux éditions Le Tripode le 22 septembre 2016, raconte l’exil de deux paumés au Danemark, et leur vie quotidienne dans un camp de réfugiés. L’Estonien Johann et l’Indien Hanumân, compagnons d’infortune, survivent comme ils peuvent. Entre les magouilles, les petites et grandes indignités, les humiliations et les mensonges, se dessine jusqu’au rire une carte sensible de ces zones transitoires où pataugent et se mêlent l’absurde, les espoirs et les peurs de milliers de laissés-pour-compte. Diacritik publie, en avant-première, le grand entretien que Lucie Eple a réalisé avec Andreï Ivanov.

Machines de guerre urbaines, coordonné par Manola Antonioli, rassemble des contributions d’architectes, de philosophes, d’artistes autour de questions relatives aux nouvelles façons de penser et de vivre les espaces urbains contemporains. A partir d’un concept inventé par Gilles Deleuze et Félix Guattari, cet ouvrage analyse ce qui s’invente autour des problématiques urbaines actuelles dans des domaines et selon des modalités très divers : architecture, agriculture urbaine, guérilla végétale, art, tiers lieux, urbanisme, etc.

Retour sur un roman publié en octobre dernier, signé Iain Levison, poil à gratter du confort bien-pensant d’une certaine Amérique, Ils savent tout de vous : certains êtres peuvent lire dans la pensée des autres, un don rapidement utilisé par le gouvernement pour mieux traquer les citoyens. La télépathie est une arme pour le FBI. Mené sur le rythme haletant d’un thriller, le récit de Iain Levison est un brûlot contre nos sociétés de l’espionnage généralisé, de la mise en coupe de la vie privée au nom d’intérêts supérieurs.

Le premier numéro de Pandora, toute nouvelle revue estampillée 100% BD éditée par Casterman, a paru le 13 avril dernier. Entretien avec Benoît Mouchart, Directeur éditorial de Casterman à l’initiative de ce projet collectif qui célèbre la diversité de la bande dessinée dans ses styles et sous toutes ses formes.

A l’occasion de la parution de De la vérité dans les sciences, un entretien multiple avec Aurélien Barrau où il est question autant de philosophie ou d’art, que de physique, de poésie et d’art, de Jacques Derrida, de Feyerabend et Karl Popper, de sociologie et des sciences humaines, de politique, des univers multiples, ou encore de Nietzsche, d’anarchie, de créationnisme, et bien sûr de la question de la vérité.

A lors que paraît Ô vous, frères humains aux éditions Futuropolis, Nicolas Tellop s’entretient avec Luz. L’occasion d’évoquer la nécessité de ne pas livrer un Catharsis II mais un « cri » autre, un éclairage sur la folie du monde, dans les pas d’Albert Cohen et de son livre sur la haine et l’antisémitisme, comme une manière de creuser des thèmes présents dans l’oeuvre de Luz dès ses premiers dessins et albums.

M.E.L., un acronyme qui résume et définit la nouvelle aventure de Michel-Édouard Leclerc, PDG de l’enseigne de grande distribution qui porte son nom. Entretien avec le bédéphile, collectionneur et promoteur des arts qui refuse le terme de mécène et se définit comme un « militant, passionné et engagé auprès des artistes ».

Avec Un temps pour se séparer, Sébastien Smirou écrit un livre qui tourne autour de la figure de Robert Capa. Si l’investigation que mène l’auteur autour du photographe se présente comme une « fiction psychanalytique », elle est aussi l’occasion d’un certain rapport à soi, au monde, à l’histoire, à la psychanalyse, à la littérature, à la photographie, à la mort. Un temps pour se séparer met en œuvre une recherche littéraire qui conduit à l’invention d’un livre hybride et singulier, construit autant comme un journal que comme une fiction ou une série de réflexions subjectives – de notes – sur la psychanalyse, le corps, le geste photographique ou la judéité. Ce livre est enfin une approche de Robert Capa dans laquelle la visée purement biographique est remplacée par la tentative de cerner la vitalité d’une vie, la dynamique vitale à l’œuvre derrière – paradoxalement – la volonté de faire l’expérience de la mort, de photographier la « mort au travail ».

En 1993, Robert Doisneau acceptait de recevoir Eden’Art chez lui, à Montrouge, pour un long entretien ponctué de son rire et de sa gentillesse. Il avait même accepté de se laisser tirer le portrait, une photo dont le négatif a disparu, reproduite ici avec le grain du papier. Cet entretien date d’une époque qui était encore celle de l’argentique…

« Génie du lieu », « inventeur d’Amérique » et « découvreur d’écriture : de La Modification à Transit, en passant par Mobile et Matière de rêves, Michel Butor auquel Frédéric-Yves Jeannet adressait la semaine dernière sa lettre anthume, n’a cessé, au gré de ses voyages au Japon, aux États-Unis, en Australie, de faire bouger l’écriture, de la mener, elle aussi, aux antipodes.