Claude Arnaud est, entre autres, l’auteur de Chamfort (Robert Laffont, 1987) et de Proust contre Cocteau (Grasset, 2013). Il n’est pas impossible que ces deux livres aient pu inspirer à des lecteurs l’envie de recourir au mot « chef d’œuvre ». Sans me porter à ces extrémités (dans l’incapacité où je me trouve de définir en quoi consiste précisément un « chef-d’œuvre »), je me contenterai de souligner qu’outre leur précieux contenu informatif, il est indéniable que des lectures réitérées n’en épuisent ni la substance ni la singularité.

Quand un écrivain que vous considérez comme un mythe vivant publie un roman intitulé Légende (Gallimard), c’est probablement que le temps d’initier une rencontre est venu. D’autant que cette parution est doublée de l’ouvrage Agent Secret, un récit plus personnel qui paraît au même moment dans la collection Traits et Portraits du Mercure de France. Philippe Sollers, 84 ans, dont une soixantaine joyeusement vécue au cœur de la création littéraire entre romans, essais et édition, reçoit dans son bureau au 5, rue Gaston Gallimard.

Pierre Guyotat vient de nous quitter, nous laissant l’une des œuvres parmi les plus importantes du 20e siècle et du 21e siècle commençant. Diacritik a désiré rendre hommage à cette voix si neuve et si âpre de la littérature contemporaine en donnant aujourd’hui la parole à Colette Fellous, écrivaine mais aussi directrice de la remarquable collection « Traits et portraits » au Mercure de France où elle invita Guyotat à publier l’un de ses textes majeurs, Coma.

« Mille mètres de crawl, autant de brasse coulée, et cinq cent mètres de papillon » : Piano ostinato, récit étroitement resserré (comme l’est le livre, long d’à peine quatre-vingt dix pages), dure ce que dure un entrainement de natation un peu soutenu, tôt le matin (entre 7h 09 et 8h 15 très exactement) dans une piscine du 19è arrondissement de Paris.

L’écriture d’Hervé Guibert est en partie liée au passé : le reconstituer, retrouver sa trame, la « trace merveilleuse » d’un secret, le rendre présent. Parmi les événements réels mis en récit dans sa vaste entreprise de fictionnalisation du moi, l’enfance à La Rochelle, la passion du théâtre à « la Croco », Philippe.

Après presque douze ans d’absence de la scène littéraire, Christophe Honoré revient en cette rentrée de septembre avec sans doute l’un de ses plus beaux livres : l’inquiet et mélancolique Ton père qui paraît dans « Traits et portraits », la collection de Colette Fellous au Mercure de France.

Alain Veinstein avait invité Chantal Akerman dans son émission « Du jour au lendemain », à l’occasion de la sortie de son livre Ma mère rit. C’est minuit, l’heure où la parole ne dort pas encore mais flotte dans un entre deux qui n’est pas tout à fait le sommeil, qui n’est déjà plus le jour de la parole maîtrisée. C’est l’heure où un jour nouveau est déjà là sans avoir commencé, où un jour maintenant ancien est déjà mort et dont la mort persiste. C’est l’heure de la littérature et des amants. L’heure où le corps s’abandonne à ce qu’il connait mal de lui-même. Et de même la parole.

Elle a offert la liberté à son public (FAZ), elle a porté sur écran la vie intérieure de femmes. Mort, féminité, liberté, cinéma, chefs d’œuvre, modernité sont les mots les plus employés par la presse mondiale en hommage à Chantal Akerman. Et ces portraits et photographies comme les visages multiples d’une femme insaisissable. En voici quelques-unes parmi toutes celles qui ont rendu hommage à une immense artiste.