Read to make Patrice Nganang free, Lire pour que Patrice Nganang soit libéré.
L’écrivain et intellectuel, en garde à vue depuis le 6 décembre, a été écroué à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, dans la nuit de jeudi à vendredi. Son audition devant le tribunal de première instance de Yaoundé, le 15 décembre a abouti au renvoi au 19 janvier de son procès pour « apologie de crime, outrage à corps constitué et menaces » (Lire ici l’article de Jeune Afrique). Une pétition en soutien de Patrice Nganang peut être signée ici. Diacritik relaie une campagne à l’initiative de Timba Bema et de Jean-Michel Devésa, Lire pour que Patrice Nganang soit libéré.
Aujourd’hui, les premières pages de La saison des prunes, par Timba Bema.
Category Archive: Tribunes
Coups de colère, prises de position et tout sauf des éditos de journaux : ici les tribunes de la rédaction ou de signatures invitées. Parce que la culture est politique, au centre des affaires de la cité. L
Claude Simon, ce serait, décidément, mort ou vivant, l’éternelle bataille de la phrase. Telle serait la conclusion hautement morale et finement désabusée qui viendrait conclure le canular dont chacun depuis lundi s’émeut : deux amis, Serge Volle, écrivain et peintre de 70 ans et un « ami écrivain très connu dont Volle ne veut pas dire le nom » affirment qu’aucun éditeur aujourd’hui « n’accepterait de publier Claude Simon ». Décision est alors prise d’envoyer 50 pages du Palace, roman de Claude Simon, à « dix-neuf éditeurs, petits et grands ». Le constat est sans appel : sur les 19 éditeurs dont le nom demeure un mystère dans l’histoire de l’humanité, 7 ne prennent pas la peine de répondre quand 12 le refusent au prétexte notamment de « phrases sans fin… qui font perdre le fil au lecteur ». La démonstration serait donc faite, et elle prendrait les allures d’un crime de lèse-majesté de la Littérature même : le Prix Nobel de 1985 ne pourrait plus être publié en 2017.
Monsieur le Président de la République,
Vous vous intéressez à l’Afrique. Il y a peu vous vous êtes rendu sur le continent africain. Vous y avez affirmé avoir le souci de l’avenir sans chercher à reconduire les pratiques néocolonialistes anciennes.
Depuis quelques jours en France, se dévoile le théâtre désastreux de la misère impondérable de la Réaction politique qui, chose cependant assez nouvelle dans l’histoire immédiate, s’attache pour une fois à l’usage de la langue et à son renouvèlement par l’écriture inclusive. De fait, depuis bientôt un mois, de Jean-Michel Blanquer en passant par Édouard Philippe, chacun (des hommes) fustige l’usage de cette écriture inclusive en se réclamant d’autorité d’un usage unique et normé de la langue, celui rappelé il y a peu par la toujours déjà moribonde Académie française, toujours prompte à sortir de son cénotaphe de la rive gauche pour venir annuler toute forme d’émancipation.
Vous sortez du silence. Vous sortez de l’anonymat. Vous sortez de vos cuisines, de vos chambres, du carré clos de vos bureaux pour dire les abus dont vous avez été et vous êtes victimes. Continuez à le faire. Continuez à ne pas vous oublier. Car si ce n’est pas vous qui prenez la place qui vous est due dans ce monde, personne ne le fera pour vous.
On savait depuis longtemps que les produits de restauration rapide vendues dans la chaîne des inventeurs de Harry ne sont guère recommandés ni recommandables pour la santé physique, on savait également que, sous couvert de terminologie plus que douteuse, les « équipiers » sont très souvent des salariés exploités et peu considérés.
Dimanche 15 octobre 2017, quelques réflexions en vrac.
Je lisais ce matin la tribune d’Isabelle Adjani dans le JDD à propos de l’affaire Harvey Weinstein, j’ai particulièrement apprécié le passage où elle évoque le cas des mœurs françaises, le fameux GGG (galanterie – goujaterie – grivoiserie) qui fait des femmes et en l’occurrence des actrices des proies ou des victimes d’agressions ou pressions psychologiques et / ou physiques.
Les salariés, à qui on avait déjà promis une vie d’asservissement heureux en leur faisant craindre la misère, se sont réveillés l’an dernier pour découvrir que c’est finalement la misère asservie qu’on leur impose : toujours plus d’efforts, une rétribution toujours moindre et une dignité introuvable. La « loi travail » de l’an passé a démontré qu’un conflit social de haute intensité, qui déjà ne menaçait plus l’ordre social, n’est même plus apte à faire échouer une loi, si scélérate soit-elle. Pour le comprendre, peut-être faut-il rappeler que le « mouvement social » dans sa forme, ses rituels, ses incantations, est finalement lui aussi un produit du travail, une variable stratégique sur laquelle patrons et gouvernants spéculent allègrement, en accord avec les centrales syndicales qui leur sont vendues.
L‘information bruissait dans les couloirs des rédactions depuis quelques temps déjà : la création d’un média citoyen est en marche… sous l’égide de la France Insoumise. Une initiative qui n’est pas sans poser plusieurs questions, dont la principale : un mouvement politique peut-il appeler à créer un média (fût-il estampillé « citoyen ») sans être suspecté de vouloir faire de la propagande ? Et les réponses données par Sophia Chikirou et Aude Rossigneux la semaine dernière en interview sont loin d’être rassurantes pour les tenants d’une information objective et indépendante.
C’est avec une très grande tristesse que nous apprenons ce soir le décès de Philippe Rahmy, auteur notamment du remarquable Monarques : toutes nos pensées vont vers ses proches. En hommage nous republions le texte qu’il avait donné à Diacritik en février sur la fiction politique de nos devenirs.
Ce que l’on voit des images qui proviennent de Catalogne, c’est la violence policière, la violence d’un Etat dont la logique politique est une logique policière. Ces images montrent avec évidence que la police ne protège pas le peuple, elle protège un Etat dont la politique nécessite les coups de matraques, les coups de pieds, de poings, la violence aveugle des « forces de l’ordre ».
C’est une question de forme(s). Au singulier, celle d’une tribune parue le 7 septembre 2017 dans le New York Times. Au pluriel, celles mises par les médias français qui ont repris le texte dans leurs colonnes en chapeautant à la va-vite ou à l’aune d’une politique du clic pour le moins questionnable. BFM TV qui titre « « Président raté », « ego démesuré » : une tribune dans le New York Times assassine Macron » ; LaDépêche.fr « Dans une tribune au vitriol, le New York Times juge Emmanuel Macron comme un président raté » ; Vanity Fair « Échec et mat, le New York Times assassine Emmanuel Macron dans un édito » (le titre a été changé depuis, NDLR) ; RTL.fr « « Un président français raté » : Emmanuel Macron se fait épingler dans le New York Times »… et la toile qui ne fait pas partie des idolâtres de la « macronerie » (sic) de s’enflammer, de relayer, de tweeter et retweeter, de « liker » ou « plussoyer » à l’envi.
Penser qu’il sera éternellement (ou presque) possible d’exploiter de façon exponentiellement croissante les ressources d’une planète de taille finie semble évidemment aberrant.
À l’occasion de ses quarante ans, le Centre Pompidou a triomphalement fêté son anniversaire, se présentant comme un lieu vivant et toujours renouvelé de création. Et pourtant !
La rétrospective David Hockney actuellement présentée (jusqu’au 23 octobre) donne la troublante et dérangeante impression d’un lieu figeant et étouffant l’art dans le classicisme et la respectabilité.
Une semaine après que le Premier Ministre a présenté son « Plan migrants » censé répondre aux conditions d’accueil déplorables auxquelles sont confronté.e.s les migrant.e.s en France – plan manifestement insuffisant et hostile –, des militant.e.s LGBTQI qui s’étaient déjà mobilisé.e.s contre la présence du cortège des « LGBT En marche » lors de la 40e édition de la Marche des Fiertés ont mené une action ce mercredi matin à Paris sur le Pont des arts. Ils ont déployé une banderole d’environ 15 mètres avec ce message : « Macron Starves the Migrants – Queers Against Borders » (« Macron affame les migrant-es – Queers contre les frontières ») Un message qu’ils ont souhaité formuler en anglais pour une visibilité et un impact à l’international.
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