Et dire que tu t’es fait avoir pendant 62 longues années ! Heureusement Caro était là, patiente, obstinée, qui a su faire tomber les masques, dénuder le roi, bouger les lignes, casser les codes, moucher toutes ces pleureuses pathétiques d’un autre temps. Ça t’a fait mal sur le coup, mais Caro a su t’ouvrir les yeux : Il ne restera rien de ton JLG, car tout était faux, bidon, un engouement coupable de mâle blanc qu’il convenait de circonscrire. Merci Caro.

Concevoir un film comme le Livre d’image, sans doute n’y avait-il que Jean-Luc Godard pour le faire, pas un livre mais le livre, d’image, étrangement au singulier, comme si le mot, essence du cinéma, était ici un terme générique, à la fois scénario et forme à donner à ce scénario.

Édouard Louis. Un tweet assassin du 6 juin adressé carrément à Macron, qui fait le tour des réseaux sociaux : « mon livre (Qui a tué mon père) s’insurge contre ce que vous êtes et ce que vous faites. Abstenez-vous d’essayer de m’utiliser pour masquer la violence que vous incarnez et exercez. J’écris pour vous faire honte. J’écris pour donner des armes à celles et ceux qui vous combattent. »

Préambule. Les livres apparaissent et disparaissent des rayons des librairies au gré, non du vent, mais des ventes. Ils circulent tant bien que mal, et tandis que cette forme de jeu (au chat et à la souris) se déroule, il y a non seulement à lire, mais aussi à voir – à perte de vue. Il suffit de peu – un léger défaut d’attention – pour que tel ouvrage qui nous était pourtant ô combien destiné s’évanouisse aussitôt, comme s’il n’avait jamais matériellement existé.

Objet d’un culte que ne justifie pas un visionnage raisonné de ses films, Jean-Luc Godard n’est plus un cinéaste depuis bien longtemps mais un personnage, un rôle. Qu’il devienne le principal protagoniste d’une fiction est donc la suite logique d’une carrière chaotique qui aura vu un cinéaste reconnu par le plus grand nombre devenir un gourou pour certains, une caricature grotesque pour d’autres. C’est justement à la croisée des chemins que se situe Le Redoutable.

« Montrer trois triangles et dire qu’on est passé d’Euclide à l’Étoile de David (qui précédait Euclide du reste), c’est une pensée. Une pensée mise avec une autre pensée, dans un autre contexte, permet de porter un jugement, et de ne pas dire seulement « quel malheur », ou que sais-je…

« Au tournant des années 80 et 90, un jeune universitaire, cinéphile et historien, fait des recherches sur un scénario perdu qu’un vieux cinéaste russe voulait tourner sur la Révolution française. Son enquête le conduit de Moscou à Paris, d’Arras à Barcelone, de Naples aux archives d’un studio de Hollywood, et jusqu’à Berlin au moment de la chute du mur.

Si les connexions entre poésie contemporaine et cinéma apparaissent d’emblée dans la réappropriation du cinéma en tant que sujet, thématique, figures, par le texte poétique, et en particulier dans les références filmiques très présentes qui entrent dans la composition des textes poétiques, le réinvestissement des pratiques cinématographiques dans le poème reste un axe des plus intéressants de convergences, d’influences, de porosité entre les deux domaines. La confrontation du texte poétique avec les outils techniques de l’écriture cinématographique sera ainsi l’axe privilégié dans cette première approche de la question « poésie contemporaine et cinéma », sous l’angle de leurs interférences et de leurs connexions.

Alors que la sélection du festival de Cannes vient de tomber, on peut déjà être sûr d’une chose : la sélection est décevante, incomparablement moins bonne que la précédente. Comment puis-je le savoir ? Parce que chaque année, les mêmes journalistes répètent exactement la même leçon : « cette année, c’est moins bien que l’année dernière ».

En 1995, les spectateurs étaient conviés à Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain (A Personal Journey with Martin Scorsese through American Movies) puis à travers l’Italie en 1999 (Mon Voyage en Italie/Il mio viaggio in Italia), par un même réalisateur, rendant hommage aux cinéastes l’ayant inspiré et livrant, par la même occasion, une autobiographie. Bertrand Tavernier, très féru de cinéma américain, qui a par ailleurs préalablement salué ce cinéma avec 50 Ans de cinéma américain (coécrit avec Jean-Pierre Coursodon) et Amis américains, a emboîté le pas à Martin Scorsese.