Les histoires racontées dans cet essai sont vraies, écrivait Valeria Luiselli dans Raconte-moi la fin (2018), Essai en quarante questions, recueil de paroles d’enfants ayant tenté de passer la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Archives des enfants perdus, paru en poche hier chez Points, est en partie le pendant romanesque de cet essai, même si les genres littéraires ne sont pas aussi tranchés que les frontières géographiques et politiques.
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La littérature tient une place essentielle, souvent inaperçue, quelle que soit la problématique qu’abordent les sciences humaines et sociales. En effet, elle est le lieu par excellence des représentations que les êtres humains élaborent de leur existence en société. En ce sens, leurs œuvres sont des traces, non immédiatement décodables, des tensions, désirs et vécus de leurs réalités. Les banlieues font partie de ces réalités au même titre que les espaces plus nantis.
Les histoires racontées dans cet essai sont vraies, écrivait Valeria Luiselli dans Raconte-moi la fin (2018), Essai en quarante questions, recueil de paroles d’enfants ayant tenté de passer la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Archives des enfants perdus (2019) est en partie le pendant romanesque de cet essai, même si les genres littéraires ne sont pas aussi tranchés que les frontières géographiques et politiques.
Comment parler d’un si bon livre ?
Ne surtout pas aborder le pourquoi, ici – oui, pourquoi écrire sur un si bon livre ? – alors même que, hasard (comme on dit), je viens de lire (quelle étrange idée) dans les Cahiers de L’Herne consacrés à Foucault l’article de Mathieu Potte-Bonneville lui-même : « L’écriture du compte rendu : un art impur ? ».
Pendant plusieurs années, Stéphane Beaud, spécialiste des problèmes d’immigration et d’intégration, a mené enquête auprès d’une famille algérienne venue en France et dont il fit connaissance au terme d’une intervention publique. C’était, d’entrée de jeu, un beau cas : un couple parental d’origine populaire et plein de bonne volonté, huit enfants aux naissances étalées sur seize ans (1970-1986), une grande demande d’éducation par l’école, enfin une dispersion de la famille dans l’espace hexagonal depuis la « cité » provinciale jusqu’à Paris et la Seine-Saint-Denis.
Gabacho d’Aura Xilonen : « Faut pas grand chose pour survivre. Pour vivre, par contre, je sais pas »
« Révélation », « phénomène » : les termes les plus élogieux ont accompagné dans la presse la publication du premier roman d’Aura Xilonen, El Universal saluant par exemple sa « langue originale et éblouissante ».
Ces soudains emballements médiatiques peuvent souvent sembler excessifs, ils disent pourtant parfois une réelle découverte, une stupeur quand une voix se fait jour : c’est le cas avec Gabacho, qui sort en poche chez Liana Levi dans une traduction stupéfiante de Julia Chardavoine.
La mer – Ionienne – à perte d’horizon et une liste de prénoms dont une voix-off égrène les sonorités italiennes s’envolant dans l’infini du souffle bleu. Le ton du documentaire est donné dès la première scène, dès les toutes premières minutes qui ouvrent le regard et le cœur : Un Paese di Calabria de Shu Aiello et de Catherine Catella est à voir pour lui-même et son esthétique, pour son sujet atypique et pour tous les aspect sociopolitiques qu’il évoque et qu’il soulève.
Tassadit Imache revient à la fin de ce mois d’août 2017, après un long silence, avec un beau récit épuré et bruissant de silences et de traces mémorielles, Des cœurs lents, édité aux éditions Agone à Marseille, dans la collection « Infidèles », présentée ainsi : « Montrer ce qui pourrait être plutôt que ce qui est, mettre à l’épreuve des rêves et non se lamenter des faits, vêtir les vaincus d’étoffes victorieuses et donner à l’imagination l’injustice à ronger : voici quelques-unes des visées de la littérature publiée dans la collection ‘Infidèles’, qui contourne soigneusement utilitarisme partisan, tours d’ivoire dorées, traductions littérales et dogmes sacrés. »
Tout un programme pour éditer des œuvres de qualité, en marge souvent des attentes orientées d’un public de lecteurs.
J’ai la nausée en commençant ce texte. De la tristesse, de la colère mais surtout un fond de nausée qui ne part pas.
« Des gestes de mort et de vie, d’extrême tendresse et de violence inouïe, qui fissurent la surface lisse et bouleversent le temps dans sa course annoncée » : tel est le pari de Gestuaire, le nouveau recueil poétique de . Offrir un espace pour collecter les différents gestes et comprendre ce que signifie l’aventure poétique, l’ambition est vaste.
« Révélation », « phénomène » : les termes les plus élogieux ont accompagné dans la presse la publication du premier roman d’Aura Xilonen, El Universal saluant par exemple sa « langue originale et éblouissante ». Ces soudains emballements médiatiques peuvent souvent sembler excessifs, ils disent parfois une réelle découverte, une stupeur quand une voix se fait jour : c’est le cas avec Gabacho, qui vient tout juste de paraître chez Liana Levi dans une traduction stupéfiante de Julia Chardavoine.
Rencontre.
D’après la légende, désireux d’acquérir une connaissance parfaite des poisons et de leurs antidotes, le roi Mithridate VI (132-63 av. J.C.) avait réussi à s’immuniser totalement contre leurs effets en ingérant régulièrement de petites doses tout au long de son existence. A tel point qu’au moment de se donner la mort, il se rendit à l’évidence et à pied à la caserne la plus proche afin de se faire embrocher par un de ses mercenaires pour pouvoir en finir. Moins d’une semaine après l’élection américaine, dressons un parallèle entre l’empoisonnement antique et le populisme contemporain qui a conduit successivement au Brexit et à l’accession de Donald Trump à la présidence des États-Unis.
Dernière partie du photoreportage de Julian Walter en Grèce, sur l’île de Lesbos, au cœur du camp de réfugiés de Moria : Life on the Island | La vie sur l’île.
La première partie du reportage de Julian Walter est à lire ici, la seconde là.
Suite du photoreportage de Julian Walter à Lesbos, dans le camp humanitaire de Moria.
La première partie du reportage est à lire ici.
L’île de Lesbos a accueilli plus de 5600 réfugiés depuis le 20 mars dernier, date de l’entrée en vigueur de l’accord conclu entre l’Union Européenne et le gouvernement turc.