Il y aura bientôt un an que Lori Saint-Martin nous a quitté.es. Ce soir-là, nous devions nous retrouver dans un restaurant – sur le canal Saint-Martin –, à quatre traductrices, pour passer une soirée amicale, placée sous le signe des langues, de la littérature, des voyages. Lori était en retard, ce qui ne lui arrivait absolument jamais. Nous commencions vraiment à nous inquiéter quand le couperet est tombé. Une amie nous a appelées pour nous apprendre la terrible nouvelle : Lori n’était plus de ce monde. La nuit l’avait happée. Cette ville où à son grand regret elle n’avait jamais vécu serait celle de son dernier voyage. Nous étions terrassées.

Le 27 janvier 2009, pour son édition « Papiers à bulles » sur Mediapart, Dominique Bry interviewait Jean Teulé qui publiait alors Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps dont il signait le scénario, avec Florence Cestac au dessin, album centré sur l’histoire du dessinateur Charlie Schlingo. En hommage au dessinateur et auteur, dont on a appris le décès aujourd’hui, à l’âge de 69 ans, nous republions cet entretien.

Le 17 avril dernier, en écoutant la radio, j’ai appris la mort du chanteur Christophe. Le vendredi 17 avril, j’ai ainsi appris la mort d’un personnage de mon roman, Nous étions beaux la nuit. Ce n’est pas un drame que vivent fréquemment les écrivains. D’ordinaire, nos personnages ne sont pas de chair et une fois le roman imprimé, nous les oublions, ils appartiennent à une autre époque, celle dans laquelle nous nous projetions au moment de l’écrire, celle que nous habitions ces longs mois, ces années d’un processus d’écriture.

Je suis sans voix. Comme des milliers de lecteurs, et comme tant d’autres auteurs. Puisque le temps a choisi de s’arrêter aujourd’hui, avec la cruauté que l’on sait, je prends sans attendre le parti d’écrire, incapable d’agir autrement, et impatient déjà de retrouver les mots qui me liaient à lui.

À l’initiative d’Isabelle Grell aura lieu ce samedi 10 juin à la Maison de la Poésie de Paris, à 19h, un hommage au père et au fils de l’autofiction récemment disparu : Serge Doubrovsky. Successivement viendront sur scène Camille Laurens, Tom Bishop, Yves Charnet, Yannick Kujawa, Laurent Herrou, Olivier Steiner, Mathieu Simonet, Christine de Camy et Isabelle Grell pour venir dire cette œuvre monstrueuse où la vie se donnait dans l’écriture et l’écriture dans la fiction de la vie.

Les enfants de la télévision sont orphelins. Monsieur Cinéma n’est plus. Avec la disparition de Pierre Tchernia à l’âge de 88 ans, c’est bien plus qu’une figure du patrimoine audiovisuel et culturel français qui s’en va. Né à Paris en 1928 d’un père d’origine russe et d’une mère parisienne, Pierre Tchernia incarne à jamais plus de soixante ans de l’histoire de la télévision, de ses débuts sur les ondes — avec la création du premier journal télévisé en France en 1949 — jusqu’à ses dernières apparitions aux côtés de l’animateur Arthur.