Neufs récits qui mettent en scène les tracas de la vie quotidienne vécus par des gens ordinaires de tous les âges de la vie et des deux sexes :  homme, femme, enfant, adolescente, sénior. Neuf plans séquences focalisés sur un seul personnage, différent à chaque fois, placé face à un interlocuteur invisible mais présent par sa voix en off, nous introduisent dans des bureaux, parfois des salons, où se déroule un entretien entre un citoyen lambda avec un agent de l’administration lambda.

La Vierge du chancelier Rolin, chef d’œuvre signé Jan Van Eyck (vers 1390/95-1441) est entrée au Louvre en 1800 mais n’avait jamais fait l’objet d’une restauration. C’est chose faite, grâce au Centre de recherche et de restauration des musées de France, et il est donc temps de la célébrer avec une exposition dans la petite salle de la Chapelle de l’aile Sully, qui regroupe pour l’occasion six œuvres de l’artiste, soit le plus grand ensemble jamais présenté en France.

On se méfie toujours des livres posthumes : que va-t-on fouiller dans les tiroirs des morts – pour y dénicher quoi ? Alors nous regardons les œuvres posthumes qui prennent place dans nos bibliothèques : presque tout Kafka, Bouvard et Pécuchet, La Conjuration des imbéciles, l’Art de la joie, 2666. Est-ce que la littéraire serait moindre sans eux ? c’est certain. Mais les livres-sommes qui viennent conclure une œuvre sont moins nombreux que les récits de jeunesse, ouvrages inachevés, nouvelles non recueillies. Face à ces publications que le monde éditorial aime à remettre au goût du jour, deux sentiments sont possibles et souvent cohabitent : la réticence à l’idée de tirer sur la corde, la joie de revoir un instant un vieil ami.

Speaker’s Corner est une sculpture conçue par Christian Delecluse à partir de livres des éditions Dis Voir. L’œuvre, installée à quelques pas du Centre Beaubourg, inclut, dans une structure métallique en forme de poing levé, des ouvrages de la maison d’édition dirigée par Danièle Rivière et destinés à une destruction non pas volontaire mais consécutive à une dégradation causée par la négligence du distributeur.

Le Terrain vague n’est pas un lieu où chacun vit replié sur lui-même, mais un espace ouvert où des bandes d’Indiens, liés par de nombreuses affinités et partageant quelques rejets, échangent au hasard des rencontres, élaborant ainsi des constellations animées par le désir de changement. N’en cherchez pas l’entrée au centre de la Cité, elle n’y est pas. Pour y accéder, il est nécessaire de se projeter à l’écart des lieux de pouvoir – donc de cultiver le goût des marges, et d’entretenir un rapport au temps non mesuré.

En ces temps de situation géopolitique incertaine, les éditions de l’Olivier ont eu la bonne idée de rééditer (on oserait presque le mot réhabiliter) Le Masque de Dimitrios, thriller littéraire signé Eric Ambler publié initialement en 1939, quand l’Europe fourbissait ses armes et s’apprêtait à basculer dans un second conflit mondial. L’écrivain britannique, futur auteur de The Light of the Day (plus connu sous le titre de Topkapi, adapté au cinéma par Jules Dassin en 1964) y montre toutes ses qualités d’écriture de récits à la croisée du polar et du roman d’espionnage sur fond de vengeance, d’enquête à rebours et de contexte historio(géo)graphique.

Dans Beautés de l’éphémère, Pierre Zaoui ne fait pas que s’intéresser aux bulles de savon, à leur histoire, à leurs significations théologiques ou philosophiques. La bulle de savon y est le support d’une réflexion éthique, elle est le moyen d’une valorisation de l’enfance comme point de vue éthique.