Diacritik
Quelle est la chose la plus précieuse au monde ? L’or ? L’élixir de vie, capable de guérir tous les maux ? Ou est-ce la recherche plus diffuse d’un sens à donner à notre existence, une complétude que nous sommes nombreux à chercher en vain dans notre quotidien ?
Avec Espèces dangereuses, Sergueï Shikalov écrit un roman générationnel et politique, le roman d’une génération de jeunes homosexuels dans la Russie des années 90-2000. Il écrit sur ce qu’aurait pu être cette génération, sur ce qu’elle a entrevu puis perdu. Il écrit sur ce qu’il en reste : des images, des mots, des rêves évanouis ou encore présents mais ailleurs, loin de la Russie.
Quelle meilleure entrée en matière pour ce 17e « Pilotes » que de vous parler de Masters of The Air, qui retrace le parcours des servants et pilotes des bombardiers B-17 Fortress de la 8e Air Force, du pilote John Blackthorne de Shōgun et du pilote de Mister Spade ?
Je me souviens avoir lu la semaine dernière Je me souviens … de la foulée de Pérec, ouvrage collectif dans lequel chaque auteur, débutant son texte par un « Je me souviens », évoque un souvenir olympique (ou plusieurs) l’ayant particulièrement marqué.
Élégante — Caroline Lamarche l’est de tout son style ; sans beaucoup de recherche parfois, elle trouve toujours le mot juste, le terme approprié, celui qui plaira. De plus, elle sait comme personne emballer la phrase.
The principle of this series is simple: one day, one player, one gesture.
And all the rest.
Après Foucault en Californie, Foucault à Varsovie. Une série sans Martine mais une manière de redécouvrir un penseur majeur du côté d’une biographie aux épisodes souvent obscurs, mis en lumière par ces deux enquêtes. Michel Foucault auteur devient personnage, chaque fois étudié sous l’angle d’un lieu. Dans Foucault à Varsovie qui vient de paraître aux éditions Globe, Remigiusz Ryziński (spécialiste des questions de genre et des queer studies) tente de démêler ce qui a eu lieu alors que Foucault se trouvait dans la capitale polonaise. Nous sommes en 1958, il vient d’être nommé directeur du Centre de civilisation française au sein de l’université de Varsovie et il termine sa thèse qui deviendra Histoire de la folie à l’âge classique lorsqu’il est expulsé du pays.
De 2021 à 2023, la philosophe Christiane Vollaire et le photographe Philippe Bazin ont mené un travail associant philosophie de terrain et photographie documentaire dans le quartier des Tilleuls, au Blanc-Mesnil, dans le 93, aujourd’hui menacé de destruction.
Dépoussiérant les archives du Terrain vague, je tombe sur une chronique publiée le 6 juillet 2021, donc au moment où l’idée de recenser quasi-systématiquement plusieurs livres au lieu d’un seul a commencé à s’imposer. Du coup, à l’imitation de la bande dessinée qui faisait déjà depuis longtemps bande à part, la poésie a commencé à jouer cavalier seul.
Au stade Bauer, à Saint-Ouen, une tribune porte son nom. Et ce chant des supporters du Red Star :
« Nous sommes les Red Star fans
On vient de la banlieue rouge
Et la Rino s’enflamme
Toujours pour l’Étoile rouge»
Mais qui est Rino Della Negra ? Qui était-il ?
Emmanuelle Bayamack-Tam est l’autrice de plusieurs romans (publiés chez P.O.L), plusieurs fois primée et reconnue pour son univers foisonnant et généreux, avec des personnages complexes, des situations familiales, amoureuses, relationnelles intenses. On y retrouve des questions récurrentes sur l’identité, la sexualité, la famille, l’amour, la transgression, la marginalité, l’adolescence. Inspirée et prolifique, elle est aussi la co-scénariste de L’été l’éternité, film sorti au printemps 2022 et a par ailleurs écrit sous le pseudonyme Rebecca Lighieri des romans également primés. À cette bibliographie déjà bien fournie s’ajoutent deux pièces de théâtre : À L’abordage et Autopsie Mondiale, toutes deux créées au théâtre de la Tempête (Cartoucherie Vincennes) par le metteur en scène Clément Poirée. Rencontre, à Orléans, le 8 février 2024.
Deux sœurs ont été retrouvées noyées dans un étang. On raconte qu’elles se tenaient encore par la main, qu’elles portaient leurs tenues blanches de communiantes. Leur mort, en 1978, hante moins les mémoires que les lieux. Elles apparaissent encore aux résidents d’un Ehpad de Varin-le-Haut, un petit village de la Marne. Le fait divers, « coriace », tient en trois lignes, cependant assez denses et mates pour fasciner Manon Gauthier-Faure, spécialiste des Pièces manquantes, titre de son précédent livre aux éditions Marchialy.
Le livre de Guillaume Marie est un récit se rapportant à Benoît Labre, saint ou fou du XVIIIe siècle, mort à Rome dans le plus grand dénuement. Je vais entrer dans un pays est pourtant moins un récit apologétique chrétien que celui d’une vie structurée par le désir d’un autre état de la vie, par un autre rapport à la vie et au monde – une vie capable de devenir la vie générale du monde, celle que l’on peut appeler Dieu ou autrement.