Concevoir un film comme le Livre d’image, sans doute n’y avait-il que Jean-Luc Godard pour le faire, pas un livre mais le livre, d’image, étrangement au singulier, comme si le mot, essence du cinéma, était ici un terme générique, à la fois scénario et forme à donner à ce scénario.
Arte
Arte diffuse, jusqu’au 6 mars 2022, le chef d’œuvre de Lee Chang-dong, Burning. À cette occasion, Diacritik vous repropose l’article que Jean-Philippe Cazier avait consacré au film, en 2018.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Arte diffuse Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, en ouverture d’une soirée spéciale, mercredi 1er décembre 2021, à 20h55. Vous retrouverez ici la critique du film par Johan Faerber, publiée lors de la sortie du film en salles.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida et du trentième anniversaire de la mort d’Hervé Guibert, Arte diffuse un documentaire inédit de David Teboul, portrait de l’écrivain depuis des photographies, planches contacts, films super-8 de son enfance et séquences puisées dans les quatorze heures de rushes de La pudeur ou l’impudeur.
Le documentaire Homothérapies, conversion forcée a pour objet les (mal) dénommées « thérapies de conversion » – absolument non thérapeutiques dans les faits et ne convertissant personne : ces « thérapies » sont supposées s’appliquer aux gays et lesbiennes alors que l’homosexualité n’est pas une maladie ; elles sont en vérité des agressions et des actes de torture ; on ne « convertit » pas quelqu’un à une sexualité ; pourquoi devrait-on « convertir » les homos ? ; etc.
Le documentaire de David France, Bienvenue en Tchétchénie, porte sur ce qui est plus qu’une persécution des personnes gays et lesbiennes en Tchétchénie : le film met en évidence une volonté délibérée, organisée, soutenue par l’Etat tchétchène, ainsi que par une partie de la population, d’arrêter, de violenter, d’assassiner les gays et lesbiennes en tant que tel.le.s – ce que l’on appelle un génocide.
En Thérapie, la série à succès sur Arte, a été une compagnie agréable en ces soirées de couvre-feu mais ne m’a pas laissée sans un important malaise et un besoin de le partager.
Fugitif, où cours-tu ?, d’Elisabeth Perceval et Nicolas Klotz, s’ouvre sur des images de la terre, du ciel – une terre qui n’est pas travaillée, ordonnée, domestiquée, mais à l’abandon, comme détruite. Une terre à la marge, une plage battue par les vents, par l’air marin. Le parti pris est matérialiste : filmer la matière, les choses, les corps, et filmer la parole de ceux et celles qui « habitent » sur cette terre, dans ces lieux où l’on n’habite pas mais où l’on essaie de survivre, d’inventer une vie, en attendant.
Au début des années 1990, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ont filmé les dernières personnes qui avaient connu ou côtoyé Antonin Artaud en s’efforçant de raconter sa « véritable histoire ». De cette quête de vérité étaient nés deux films, une fiction et un documentaire ; et aujourd’hui un livre, portrait en mosaïque du poète maudit.
Alors que la France vient de fêter les 50 ans de la mort du Général de Gaulle, que ses héritiers putatifs se sont succédé sur les plateaux de télévision ou dans les studios des matinales et que les panégyriques ont succédé aux hommages, très peu de zélateurs ont osé aborder la vraie question : que faisait le général quand il ne gouvernait pas le pays ? Et bien, croyez-le ou non, il allait à la plage.
Âgée de 78 ans, devant la caméra de Jean Mascolo et Jean-Marc Turine sur le tournage du documentaire L’esprit d’insoumission, autour du groupe de la rue Saint-Benoît, Marguerite Duras se souvient de ce groupe d’intellectuels qui se réunissait chez elle à partir de 1942 : « C’était un pur mouvement de l’esprit surtout […] On voulait le bien des gens et de soi, on voulait la liberté des gens et de soi […] On était ce qu’on appelle des révolutionnaires, et nous quand on l’est à vingt ans on le reste, et nous sommes des vieux révolutionnaires, mais des révolutionnaires, vieux ».
Avec ce portrait intime du père de la psychanalyse diffusé lundi 6 avril sur Arte et profondément inspiré par sa prodigieuse correspondance, David Teboul réussit sereinement à relancer l’intérêt pour le géant penseur viennois, alors que celui-ci est de plus en plus remis en cause.
« Pigalle était mieux que la beauté. Pigalle est punk : sa laideur n’est rien ; son énergie fait tout — aujourd’hui encore » (New Moon)
David Dufresne aime à déplier les approches formelles comme esthétiques d’un même objet. Pensons à Fort McMoney qui fut successivement reportage dans la presse, journal dans le collectif Or brut (Lux, 2015), documentaire et même jeu vidéo ; ou à son livre New Moon (Seuil, 2017, mis en ligne gratuitement dans le cadre de l’opération « Le Seuil du jour » doublé (comme l’est un tissu) d’un documentaire, toujours disponible en replay sur Arte : le « flâneur »nous conduit au cœur de Pigalle, de son histoire comme de ses mutations, selon deux focales et deux approches formelles du réel, tout sauf opposées.
Plus de littérature mais des mots arrachés au néant pour dire un cri étouffé, une colère sourde, une tristesse et une fatigue immenses. Mes doigts tremblent un peu car je ne suis pas sûr d’arriver au bout de ce texte. Dépression. Je traverse un nouvel épisode dépressif.
Disponible en replay sur Arte.tv jusqu’au 30 octobre, Mytho fait une entrée remarquable dans la trop courte liste des séries françaises dont on peut s’enorgueillir sans passer pour un élitiste forcené qui préfère la noirceur esthétisée des drames intimistes aux imbécillités mal écrites d’access prime time.