Chercheur, sociologue et écrivain, Didier Eribon s’intéresse particulièrement à deux formes de dominations : celle exercée par les élites, les possédants sur les classes populaires ; celle exercée par le patriarcat sur les minorités sexuelles et les femmes.
Category Archive: Livres
L’actualité des publications françaises et étrangères ; fiction et non fiction. Sans exhaustivité, parce qu’elle est impossible et sans contrefaçon (mais pas que par des garçons). Des choix, des passions, de grosses colères aussi. La lecture des têtes de gondole que nous mettrons parfois au carré. Des portraits des acteurs du monde du livre. De longs entretiens parce qu’un livre ou une collection, ce ne sont pas deux ou trois phrases choc. Et parce que l’actu est trop souvent un diktat (et une course contre la montre perdue d’avance), de grands livres publiés dans les mois ou les années, voire les décennies et même siècles qui précèdent, parce que les grands livres n’ont pas de date de péremption.
Dans Un féminisme décolonial, Françoise Vergès développe un point de vue critique sur le féminisme pour en repenser les conditions de possibilité et les finalités. Il ne s’agit pas de nier la pertinence et la nécessité d’une pensée et d’une politique féministes mais de produire une nouvelle dynamique – et de nouvelles alliances – qui ne répéterait pas les impasses et points aveugles qui font du « féminisme civilisationnel » un nouveau moyen d’oppression.
La rentrée effectuée pour grand nombre d’entre nous, il suffit d’ouvrir aujourd’hui n’importe quel magazine, malheureusement surtout féminin – mais c’est un autre débat – pour voir de multiples encadrés, pages conseils, photos suggestives pour nous permettre de garder notre joli teint bronzé encore quelques temps, pour retrouver une « sveltitude » à dénoncer tant elle est imposée et nous inciter à avoir quelques remords quant à notre estivale malbouffe.
Où en sommes-nous avec Jean Giono ? De la cohorte des grands romanciers que connut la France dans la première moitié du XXe siècle et un peu plus, il apparaît comme l’un des rares survivants, l’un de ceux qui sollicitent encore notre lecture. Lisons-nous encore Maurois et Mauriac, Montherlant et Martin du Gard ou même Malraux ? En revanche et à coup sûr, nous sommes nombreux à rester fidèles à maints romans de Giono et en particulier à ses « Chroniques romanesques », qui datent surtout de l’après-guerre 40-45.
« En temps de crise, nous devons tous à nouveau décider, encore et encore, qui nous aimons ».
Eot si les USA que nous connaissons disparaissaient ? Si l’Amérique devenait une une « nation paria » ? C’est ce qu’imagine Lionel Shriver dans La Famille Mandible : 2020-2047 qui vient de paraître en poche, intrigue futuriste et dystopique qui raconte « surtout ce que les gens redoutent au présent ».
Querelle n’est pas seulement le nom d’un des personnages du roman de Kevin Lambert. Querelle est le terme qui condense la logique de ce roman : tout ou presque y est conflit, dispute, différend, agression.
Avertissement
Les datations comprises dans ce texte (notamment les dates de naissance et de mort d’Ellen Ripley, mais également de certains événements ultérieurs) sont susceptibles d’être remises en question.
Quinze ans après La Horde du Contrevent, Les Furtifs signe le grand retour d’Alain Damasio au genre romanesque, qu’il avait délaissé au profit de formes narratives courtes, d’exercices radiophoniques et vidéoludiques et de ses engagements militants.
Lucie Taïeb, génération 77, écrivaine, traductrice et enseignante-chercheuse, publie cette année un essai (Freshkills, recycler la terre, éd. Varia), un recueil de poèmes (Peuplié, Lanskine) et un roman (Les échappées, L’ogre). C’est une excellente occasion pour explorer son univers d’écriture d’une manière condensée et approfondie.
La critique abuse parfois du terme « jubilatoire » pour exprimer la joie expansive procurée par la lecture d’une œuvre ou pour décrire l’atmosphère régnant dans celle-ci. On n’osera donc pas recourir à cet adjectif souvent galvaudé (mais pourtant bien pratique) pour parler de La fin du monde en trinquant de Jean-Paul Krassinsky. Même si ce n’est pas l’envie qui manque…
Après l’Anthropocène des géologues, le Plantationocène de l’anthropologue Anna Tsing, le Chthulucène de la biologiste Donna Haraway, voici le Narratocène annoncé par l’écrivain Léo Henry. L’idée même d’un « Narratocène » est extrêmement séduisante et mystérieuse, comme une promesse de relire la crise actuelle à l’aune de la réalité humaine liée à sa capacité de créer des fictions, de se sauver par les récits, de se transformer par l’imaginaire – et quoi d’autre encore ?
Avec l’anthologie Écrits stupéfiants qui rassemble aux éditions Robert Laffont dans la collection « Bouquins » des textes croisant littérature et drogues, Cécile Guilbert dévoile une somme mondialement inédite. Lumineusement érudite, l’écrivaine qui est aussi essayiste, critique et préfacière donne à lire une histoire fascinante et quasi secrète de la littérature. La description précise des substances, les textes et notices de grands comme d’inconnus auteurs forment un kaléidoscope littéraire original et incroyablement précieux. Elle nous a accordé un grand entretien.
En cette rentrée littéraire, Patrick Autréaux livre un splendide et bouleversant récit : Quand la parole attend la nuit qui paraît ces jours-ci aux éditions Verdier. Deux ans après la puissante Voix écrite, Patrick Autréaux rebat les cartes narratives pour livrer ici l’histoire aussi sombre que nue de Solal, étudiant en médecine emporté par un premier amour. Plus que jamais, Autréaux tisse ici une phrase où le biographique ne cesse de s’excéder pour s’élever à une rare force de revie. Autant de raisons pour Diacritik d’aller à la rencontre du romancier le temps d’un grand entretien autour d’une œuvre clef de notre contemporain.
« Il ne reste rien » : tabula rasa initiale. L’homme qui brûle, dernier roman d’Alban Lefranc qui vient de paraître chez Rivages, s’écrit sur des ruines, celles d’un monde au bord du « désastre des désastres » : « nous ne vivons plus dans une époque mais dans un délai » (Anders cité par le narrateur).