Parmi la vingtaine d’ouvrages que nous a donnés Pierre Bayard au cours des ans, plusieurs ont trait à des moments d’histoire où le canon littéraire ou philosophique n’a pas été respecté tel qu’il l’était jusque-là et ce sont, en chaque occasion, des formes de transformation dont le public lisant ne s’est pas toujours avisé. C’est qu’un ordre que l’on croyait acquis durablement était mis à mal aux dépens d’auteurs et de penseurs jusque-là célébrés.
Category Archive: Pierre Bayard
Vous qui pensiez connaître l’affaire pour avoir lu Agatha Christie et le nom de l’assassin nommément désigné par l’autrice, révisez votre jugement : Pierre Bayard a mené une contre-enquête tout aussi minutieuse que malicieuse et son verdict est sans appel. The truth is out there, la vérité est ailleurs, conclusion à laquelle les dénouements des épisodes d’X-Files nous a habitués. Retour sur La Vérité sur « Ils étaient dix » et sur l’un des plus célèbres cold cases de l’histoire littéraire avec l’inspecteur Bayard, le temps d’un grand entretien, publié lors de la sortie du livre en grand format. Entre temps, on s’en souvient, Dix petits nègres est devenu Ils étaient dix, autre manière de réviser l’histoire…
Récemment, nous commentions ici même une grande autrice « incestuée », à savoir Christine Angot (si elle veut bien me pardonner cette désignation désinvolte mais aussi pleinement articulée à notre modernité la plus brûlante). Et voilà qu’aujourd’hui Pierre Bayard, allant en sens inverse, jette un pont vers l’Antiquité et la pièce la plus magistrale du théâtre grec, l’Œdipe roi de Sophocle. C’est que l’on ne quitte pas le domaine de l’inceste pour autant, car ladite pièce propose un modèle familial hautement symbolique en même temps que très perturbé, où l’on voit notamment une mère entraînée à coucher avec son fils et un père se faire assassiner par le même — si l’on en croit la prédiction d’Apollon.
Dans la ligne du si réjouissant Peut-on parler des livres qu’on n’a pas lus, voici que nous lisons Comment parler des faits qui ne sont pas produits ? ou, plus justement, « qui ne se sont pas produits sous cette forme ? » C’est défendre là un sacré paradoxe au moment où ce menteur invétéré de Donald Trump tente de se faire réélire Président US à coups de fake news.
Vous qui pensiez connaître l’affaire pour avoir lu Dix petits nègres et le nom de l’assassin nommément désigné par Agatha Christie, révisez votre jugement : Pierre Bayard a mené une contre-enquête tout aussi minutieuse que malicieuse et son verdict est sans appel. The truth is out there, la vérité est ailleurs, conclusion à laquelle les dénouements des épisodes d’X-Files nous a habitués. Retour sur l’un des plus célèbres cold cases de l’histoire littéraire, avec l’inspecteur Bayard, le temps d’un grand entretien.
Pour beaucoup d’entre nous, la littérature russe, ce sont avant tout deux géants du roman qui traversèrent le XIXe siècle un peu du même pas. Maints critiques au cours du temps — tel Mikhaïl Bakhtine — se sont cependant attachés à montrer combien les œuvres abondantes de ces deux colosses étaient, en regard l’une de l’autre, en parfaite opposition.
L’Énigme Tolstoïevski paraît aujourd’hui, nouveau paradoxe d’un menteur, pour décaler le titre du premier essai de Pierre Bayard (1993), fondateur d’une collection des éditions de Minuit comme d’une œuvre tout entière sous le signe d’un jeu à la fois sérieux et ludique, visant à transformer notre rapport à la littérature, donc à la représentation du monde.
Où s’arrêtera donc Pierre Bayard ? Au terme de son nouvel essai critique et paradoxal, le voilà qui nous propose l’association d’écrivains à la gestion des affaires publiques. Ce qui placerait évidemment la littérature et ses enseignements au cœur même de la gouvernance. Proposition assez folle et peu platonicienne mais qui se soutient chez le critique de preuves et d’arguments tous impressionnants.