Si les Carnets du voyage en Chine mettent en lumière l’absence de texte possible sur la Chine, sinon sous la forme fragmentaire, par essence lacunaire, des notes ou celle, condensée, d’un article pour Le Monde (« Alors, la Chine ? »), le Journal de deuil (Seuil) creuse une autre absence, absolue, qui n’est pas celle de l’écriture, mais celle de la mère, morte le 25 octobre 1977.
Auteur : Christine Marcandier
Roland Barthes voyage en Chine du 11 avril au 4 mai 1974, en compagnie de François Wahl et d’une délégation de Tel Quel, composée de Philippe Sollers, Julia Kristeva et Marcelin Pleynet.
Ils ont payé leur voyage, leur itinéraire est balisé, préétabli, fléché. Ce que Barthes appelle le « Tourisme de rois. Tout ce voyage : derrière la double vitre de la langue et de l’Agence », chargée d’accompagner les intellectuels occidentaux dans leur périple à travers la Chine, de traduire, mais aussi de faire écran.
Certes, cette exposition est terminée depuis juillet dernier.
Ces quelques photographies prises sur place comme une trace, donner à voir quand tout a été replié.
Ces livres que l’on possède, parfois en plusieurs exemplaires et qu’on rachète, pour l’édition, parce qu’elle crée l’irrépressible envie de relire le texte autrement. Ainsi, ce Roland Barthes par Roland Barthes, racheté, alors qu’évidemment le texte figure dans le volume 4 des Œuvres complètes, lu, relu, étudié, commenté. N’en demeure pas moins la séduction de cette édition, avec photos, aérée, portative, comme le disait Voltaire de son dictionnaire…
En 2010, Thomas Clerc publie un recueil de 18 textes — L’Homme qui tua Roland Barthes — revenant sur des morts célèbres, criminelles, volontaires, parfois accidentelles — Lady Di, Pier Paolo Pasolini, Pierre Goldman, Édouard Levé, un président des États-Unis, Anna Politskaïa etc., des icônes mais aussi des proches de l’écrivain, Édouard Levé qui entre dans les deux catégories, l’arrière-grand-père…
A paraître, le 13 novembre 2015, chez Mercure de France (collection « Petit Mercure ») un choix — par Régine Detambel — de Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon (1861-1944).
Nous avons tous en tête l’image d’un enfant noyé. Nous entendons les réactions politiques, les mises en perspectives géopolitiques, regardons des reportages, certains s’engagent, aident, accueillent. D’autres se focalisent sur des questions de vocabulaire, migrants ? réfugiés ? D’autres encore tempêtent, voudraient fermer les frontières, au nom de ceux qui souffrent, déjà, ici. En mars 2015 paraissait Quelle terreur en nous ne veut pas finir ? de Frédéric Boyer (P.O.L). Il est bon parfois de relire. Tout était déjà là.
Dans La Carte et le Territoire (Flammarion, 2010, Prix Goncourt la même année, disponible en poche, chez J’ai Lu), Michel Houellebecq avait créé le personnage de Jed Martin, artiste, représenté par la galerie Franz Teller (Paris).
New York, été 81 : les Clash partent à la conquête de New York et le roman du norvégien Frode Grytten, paru en mars dernier chez Buchet-Chastel, nous fait revivre ce summer incandescent…
« Émile est inégalé, Émile est inégalable. Pendant les six années, les deux mille jours qui vont suivre, il sera l’homme qui court le plus vite sur Terre en longues distances.
Jean Echenoz n’a de cesse de surprendre ses lecteurs : chaque fois qu’il a semblé se couler dans un genre, c’était pour mieux le subvertir – ainsi du roman policier, du récit d’aventures, des biographies imaginaires (Ravel, Courir ou Des éclairs) ou du roman de guerre avec 14…
Il ne faudrait surtout pas faire entrer de force Complications de Nina Allan dans la catégorie de la seule science-fiction, quand bien même ce genre nourrit son approche du réel comme du récit.