Nous connaissons tous plus ou moins bien l’action durant la Seconde guerre mondiale de grandes figures féminines et masculines de la Résistance française comme Germaine Tillion, Danielle Casanova, Lucie Aubrac, Jean Moulin, Henri Frenay ou Fred Scamaroni.
Youra Livichtz… son nom ne vous dit peut-être rien même s’il a joué un rôle important dans cette lutte contre l’occupation allemande.
Rentrée littéraire 2019
Indubitablement, Icebergs de Tanguy Viel, qui paraît aujourd’hui aux éditions de Minuit, s’impose comme un livre clef des années 10. Après la splendide Disparition de Jim Sullivan et le fulgurant Article 353 du code pénal, Tanguy Viel interroge ici l’écriture elle-même et enquête sur cette puissance qui tourne incessamment en lui, entre vide et mélancolie, et qui ne cesse de l’habiter entre deux romans.
D’un côté, les traces peintes de ces mains millénaires, orientées selon un axe vertical, qui ornent la grotte de Gargas ; de l’autre, l’extension progressive d’un monde horizontal avec cette carte, Cosmographiae introductio, où est dessiné pour la première fois le continent américain, puis celle, rapprochée des toiles de Jackson Pollock, qui figure l’ensemble des trajets des bus Greyhound et où se résume la vocation de cette même Amérique à installer et imposer mieux que tout autre un mode de rapport géographique au monde.
Les Altruistes, premier roman d’Andrew Ridker, en cours de traduction dans une vingtaine de pays, est une saga familiale irrésistible, la comédie cruelle des Alter et, à travers eux, la chronique de nos vies écartelées entre la fidélité à une histoire familiale et des envies d’ailleurs.
Aujourd’hui est en librairie Encre sympathique, le nouveau roman de Patrick Modiano. Je me suis précipité l’acheter. La Blanche, pour la première fois vraiment blanche, proposait 144 pages blanches.
Au fil de ses romans, dont le premier paraît chez P.O.L en 2001, Christine Montalbetti nous a habitué.es à nous glisser dans des traditions fictionnelles codifiés : épopée dans L’origine de l’homme (P.O.L, 2002), road novel (roadmovie ?) dans Journée américaine (P.O.L, 2009), western aussi (Western, P.O.L, 2005), ou encore roman du casse misérable et grandiose de ce « papy de la côte normande » qui braqua le casino de Trouville en 2011 (dans la vraie vie) et en 2018 (quand Montalbetti s’empare du fait divers dans Trouville Casino).
La couleur bleue est un « sortilège », écrit Maggie Nelson dans son livre culte, Bleuets, qui paraît enfin en France, dans une traduction de la magicienne du verbe Céline Leroy. Le bleu n’est pas une couleur, c’est un état d’âme, une manière de se raconter, dans et par une tonalité qui est une nuance, une note et une attitude, une manière d’être au monde, une « couleur du temps » comme la robe de Peau d’âne, un prisme « comme une croix sur une carte trop vaste pour être entièrement déployée mais qui contiendrait tout l’univers connu ».
L’Algérie a toujours été plus ou moins présente dans les romans publiés à ce jour par Kaouther Adimi : L’Envers des autres (2011), Des pierres dans ma poche (2016) et Nos richesses (2017). Avec ce nouveau roman, Les petits de Décembre (Seuil, 2019) l’Algérie est totalement au centre de l’histoire racontée.
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L’édition restaurée en Blu-ray et DVD chez Carlotta des trois premiers long-métrages en 35 mm de Jean-Claude Brisseau, Un jeu brutal, De bruit et de fureur et Noce Blanche, nous permet – il était temps ! – de reprendre lien avec une des œuvres majeures du cinéma français de ces quarante dernières années
Où en sommes-nous avec Jean Giono ? De la cohorte des grands romanciers que connut la France dans la première moitié du XXe siècle et un peu plus, il apparaît comme l’un des rares survivants, l’un de ceux qui sollicitent encore notre lecture. Lisons-nous encore Maurois et Mauriac, Montherlant et Martin du Gard ou même Malraux ? En revanche et à coup sûr, nous sommes nombreux à rester fidèles à maints romans de Giono et en particulier à ses « Chroniques romanesques », qui datent surtout de l’après-guerre 40-45.
« En temps de crise, nous devons tous à nouveau décider, encore et encore, qui nous aimons ».
Querelle n’est pas seulement le nom d’un des personnages du roman de Kevin Lambert. Querelle est le terme qui condense la logique de ce roman : tout ou presque y est conflit, dispute, différend, agression.
Lucie Taïeb, génération 77, écrivaine, traductrice et enseignante-chercheuse, publie cette année un essai (Freshkills, recycler la terre, éd. Varia), un recueil de poèmes (Peuplié, Lanskine) et un roman (Les échappées, L’ogre). C’est une excellente occasion pour explorer son univers d’écriture d’une manière condensée et approfondie.
Avec l’anthologie Écrits stupéfiants qui rassemble aux éditions Robert Laffont dans la collection « Bouquins » des textes croisant littérature et drogues, Cécile Guilbert dévoile une somme mondialement inédite. Lumineusement érudite, l’écrivaine qui est aussi essayiste, critique et préfacière donne à lire une histoire fascinante et quasi secrète de la littérature. La description précise des substances, les textes et notices de grands comme d’inconnus auteurs forment un kaléidoscope littéraire original et incroyablement précieux. Elle nous a accordé un grand entretien.
En cette rentrée littéraire, Patrick Autréaux livre un splendide et bouleversant récit : Quand la parole attend la nuit qui paraît ces jours-ci aux éditions Verdier. Deux ans après la puissante Voix écrite, Patrick Autréaux rebat les cartes narratives pour livrer ici l’histoire aussi sombre que nue de Solal, étudiant en médecine emporté par un premier amour. Plus que jamais, Autréaux tisse ici une phrase où le biographique ne cesse de s’excéder pour s’élever à une rare force de revie. Autant de raisons pour Diacritik d’aller à la rencontre du romancier le temps d’un grand entretien autour d’une œuvre clef de notre contemporain.