Le Relais des Amis est à la fois un lieu et l’absence de tout lieu : c’est, sur son recto concret, le nom d’un café dans une petite ville de la côte normande et, sur son verso abstrait, le principe romanesque d’un livre qui portera le nom de ce café. Là Simon tente, en vain, de commencer un roman, il n’a pas même la première phrase. Mais on le suit se rendre au Relais des Amis et tout s’enclenche, la prose de Christine Montalbetti s’envole, suivant un personnage puis un autre, faisant du roman non une fuite en avant mais un passage de relais, un art de la fugue.
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Avec son nouvel opus qui vient de paraître chez P.O.L, Ce que c’est qu’une existence, Christine Montalbetti renoue avec le modèle du roman choral qu’elle avait déjà exploité en 2016 pour La vie est faite de ces toutes petites choses (également chez P.O.L). Elle en propose une nouvelle actualisation, à la fois proche et différente, en tirant parti, comme elle aime à le faire, de la large gamme de potentialités offertes par les codes du genre. Elle propose en même temps une nouvelle variation sur une série de motifs déjà largement présents dans son œuvre : importance du sensible, sentiment de la fragilité des choses, rôle de la mémoire, fonction de recueil de l’écriture.
Au fil de ses romans, dont le premier paraît chez P.O.L en 2001, Christine Montalbetti nous a habitué.es à nous glisser dans des traditions fictionnelles codifiés. Le dernier roman de l’écrivaine, Mon ancêtre Poisson, ne fait pas exception, et la curiosité romanesque de celle-ci s’aventure cette fois dans le genre, chéri du contemporain. du récit de filiation. Après sa critique du roman, Morgane Kieffer revient sur Mon ancêtre Poisson, cette fois à travers un grand entretien avec son auteure, Christine Montalbetti.
Au fil de ses romans, dont le premier paraît chez P.O.L en 2001, Christine Montalbetti nous a habitué.es à nous glisser dans des traditions fictionnelles codifiés : épopée dans L’origine de l’homme (P.O.L, 2002), road novel (roadmovie ?) dans Journée américaine (P.O.L, 2009), western aussi (Western, P.O.L, 2005), ou encore roman du casse misérable et grandiose de ce « papy de la côte normande » qui braqua le casino de Trouville en 2011 (dans la vraie vie) et en 2018 (quand Montalbetti s’empare du fait divers dans Trouville Casino).
En 1992, on s’en souvient sans doute, Jean Echenoz nous propulsait dans l’espace avec Nous trois (Éditions de Minuit) en nous secouant un tantinet au passage. Un quart de siècle plus tard, Christine Montalbetti nous propose à son tour d’aller y faire un petit voyage. N’ayons pas peur, allons-y. On ne sera pas déçu.
Sophie Quetteville a lu une grande partie des romans de cette rentrée, elle animera un grand nombre de tables rondes avec leurs auteurs. Elle nous livre ses choix et coups de cœur. Chaque fois, un court résumé et un extrait du texte. Aujourd’hui, Christine Montalbetti, La vie est faite de ces toutes petites choses (aux éditions P.O.L.).