Le roman de Lucie Taïeb commence par la phrase : « Dans sa tête loge une armée ». Celle-ci condense la logique du livre : livre mental, récit d’une psyché ; l’intérieur et l’extérieur se confondent, en tout cas communiquent ; la présence étrange d’une armée, d’une violence, d’un groupe contestataire apparaissant on ne sait pourquoi ni précisément comment. Le rêve, l’imaginaire, le fantasme, voire le fantastique structurent ce livre au profit d’une écriture où réel et fiction deviennent indiscernables.

« C’est à Berlin que cette histoire commence, comme peut-être commencent désormais à Berlin toutes les histoires de ruine, de hantise et d’oubli ». C’est dire que Freshkills est un livre sur les lieux, et ce que les lieux disent de l’Histoire, mais aussi sur le paradoxe qu’ils révèlent puisque le mémorial berlinois évoqué est « un cimetière sans morts », un espace construit et sans passé ; et que Freshkills, qui donne son nom au livre, répond à la même décision de changer notre rapport au(x) lieu(x) : la décharge à ciel ouvert à Staten Island, « Mondor urbain » doit devenir un immense parc, recouvrant les déchets enfouis.

« C’est à Berlin que cette histoire commence, comme peut-être commencent désormais à Berlin toutes les histoires de ruine, de hantise et d’oubli ». C’est dire que Freshkills sera un livre sur les lieux, ce que les lieux disent de l’Histoire, mais aussi sur le paradoxe qu’ils révèlent puisque le mémorial berlinois évoqué est « un cimetière sans morts », un espace construit et sans passé ; et que Freshkills, qui donne son nom au livre, répond à la même décision de changer notre rapport au lieu : la décharge à ciel ouvert à Staten Island, « Mondor urbain » doit devenir un immense parc, recouvrant les déchets enfouis.

Lucie Taïeb, génération 77, écrivaine, traductrice et enseignante-chercheuse, publie cette année un essai (Freshkills, recycler la terre, éd. Varia), un recueil de poèmes (Peuplié, Lanskine) et un roman (Les échappées, L’ogre). Le prix Wepler 2019 qu’elle vient de recevoir pour son roman est l’occasion rêvée pour explorer son univers d’écriture.

Lucie Taïeb, génération 77, écrivaine, traductrice et enseignante-chercheuse, publie cette année un essai (Freshkills, recycler la terre, éd. Varia), un recueil de poèmes (Peuplié, Lanskine) et un roman (Les échappées, L’ogre). C’est une excellente occasion pour explorer son univers d’écriture d’une manière condensée et approfondie.