Une langue radicalement hybridée, une famille d’ex-guérillera·os urugayenne, une enfance queer ressaisie politiquement : avec Tupamadre de L. Etchart, les éditions Terrasses continuent leur travail de mise en avant des littératures minoritaires, queers et expérimentales.
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À l’heure où le pronom neutre « iel » entre avec fracas dans Le Robert, c’est à une réflexion importante, neuve et profondément originale qu’invite dans Lila Braunschweig dans son essai, Neutriser : emancipation(s) par le neutre qui vient de paraître dans la remarquable collection « Trans » aux Liens qui libèrent. Fondant son propos depuis Blanchot et Barthes, Braunschweig offre, par le neutre, un verbe nouveau qui, à son tour, pourrait entrer dans les dictionnaires : neutriser, verbe qui cherche à suspendre toutes les assignations identitaires, défaire la tyrannie sociale de la binarité et proposer le neutre comme voie émancipatrice. Le neutre n’y est pas une théorie molle : il est une proposition d’action pour métamorphoser le réel, lutter contre ce qui identifie sans retour. Au moment où Brigitte Macron ou Jean-Michel Blanquer attaquent « iel », Diacritik ne pouvait manquer de donner la parole le temps d’un grand entretien à Lila Braunschweig sur ce neutre qui peut tout changer.
Le livre de Gabriela Cabezón Cámara, Pleines de grâce, est pluriel, articulant des différences sans nécessairement les différencier. Le récit s’élabore en subvertissant les codes sociaux et culturels – en inscrivant une différence par rapport à ces codes, en les inscrivant dans une différence par rapport à eux-mêmes – autant que les codes de la narration, favorisant la rencontre ou co-affirmation de points de vue divers, rencontre qui vient troubler et suspendre les identités habituelles. Si ce livre est aussi politique, il a comme visée première la destruction de l’identité, ou sa dissémination (visée qui est elle-même politique).
Dans Le conflit n’est pas une agression, Sarah Schulman critique la confusion actuelle entre conflit et agression et propose une réflexion sur les façons de penser et de créer des liens sociaux et politiques aujourd’hui.
À l’occasion des dix ans de leurs Éditions douteuses, Élodie Petit et Marguerin Le Louvier publient chez Rotolux Press une anthologie de leurs fanzines. Cette mutation matérielle permet d’accéder à une vue d’ensemble de leurs écritures : expérimentales, multiples, sensuelles et éminemment politiques.
Le livre de Gabriela Cabezón Cámara, Pleines de grâce, est pluriel, articulant des différences sans nécessairement les différencier. Le récit s’élabore en subvertissant les codes sociaux et culturels – en inscrivant une différence par rapport à ces codes, en les inscrivant dans une différence par rapport à eux-mêmes – autant que les codes de la narration, favorisant la rencontre ou co-affirmation de points de vue divers, rencontre qui vient troubler et suspendre les identités habituelles. Si ce livre est aussi politique, il a comme visée première la destruction de l’identité, ou sa dissémination (visée qui est elle-même politique).
Poétesse queer, éditrice, performeuse, membre du collectif RER Q, Élodie Petit publie Fiévreuse plébéienne, un travail où se mêle plaisir sexuel, politique et expérimentation littéraire. C’est dans une articulation réussie entre les trois registres que se réalise l’écriture nerveuse de l’autrice.
Fin 2017, nous rendions compte ici même du puissant Contre la haine que venait de publier Carolin Emcke. Nous revenons aujourd’hui à la même auteure pour saluer la parution, au Seuil encore, de Quand je dis oui…, essai féministe s’interrogeant notamment sur la pertinence du phénomène « MeToo ».
Mode d’expression apparu dans les milieux avant-gardistes dans l’histoire de l’art du siècle dernier, la performance artistique se détache du support classique peinture, dessin ou sculpture, se rapprochant bien davantage du théâtre ou de la chorégraphie.
Avec My Sex, Brooke Candy propose le concentré d’un manifeste queer. Au son d’un rap industriel, Brooke Candy et ses invité.e.s – Mykki Blanco, MNDR, Pussy Riot – égrènent des propositions pouvant paraître paradoxales et définissant de nouvelles (non)identités, de nouveaux modes du corps et de la relation, de nouvelles figures de la sexualité.
Terrain Vague, indéniablement la meilleure revue du moment, l’une des plus audacieuses et neuves, lance ce mercredi, avec force joie et cotillons, son quatrième numéro à la Générale.
En février et mars dernier, Diacritik évoquait doublement Brothers of the night, film de Patric Chiha, à travers un article de Vincent Dieutre — « Queeriser le documentaire » — et un entretien de Joffrey Speno avec le réalisateur. Brothers of the night est, depuis hier, disponible en DVD. L’occasion, pour nous, de revenir sur ce film marquant à plus d’un titre.
Ce dimanche, de midi à minuit, la revue borderline Terrain Vague & à La Folie présentent VOL. 2, le festival dédié aux éditions indépendantes, aux fanzines queer, féministes et alliés. Après le succès de la première édition en septembre, Volumes réinvestit La Folie à la Villette pour présenter la fine fleur des revues indépendantes et intrépides, l’occasion également de découvrir le #3 de Terrain Vague, décidément l’une des plus belles réalisations collectives du moment.
La semaine dernière c’était la première du Cabaret électrique à la porte des Lilas, au Cirque tout aussi électrique. Descendus d’un tram ou d’un métro, on a quelques dizaines de mètres à effectuer pour tomber sur un chapiteau pirate tombé du ciel, perdu autant qu’installé entre le périphérique et les immeubles et hôtels d’alentour.
Ce serait si simple d’évaluer un film selon sa capacité ou son incapacité à appartenir pleinement d’un genre, ou parfois à en questionner les frontières.