Nous sommes entourés de bruits, de sons indistincts, de craquements inquiétants, d’échos étranges, parfois effrayants. Mais lorsque ces bruits se mélangent et se transforment pour former une langue, la langue qui nous lie et nous relie, alors nous pouvons distinctement entendre des chuchotements poétiques, des paroles mélodieuses qui nous élèvent et nous réveillent. C’est cette transformation magique, cette actualisation de la langue dans le domaine littéraire qui peut s’opérer à Bruits de Langues.
Lucie Taieb
« C’est à Berlin que cette histoire commence, comme peut-être commencent désormais à Berlin toutes les histoires de ruine, de hantise et d’oubli ». C’est dire que Freshkills sera un livre sur les lieux, et ce que les lieux disent de l’Histoire, mais aussi sur le paradoxe qu’ils révèlent puisque le mémorial berlinois évoqué est « un cimetière sans morts », un espace construit et sans passé ; et que Freshkills, qui donne son nom au livre, répond à la même décision de changer notre rapport au lieu : la décharge à ciel ouvert à Staten Island, « Mondor urbain » doit devenir un immense parc, recouvrant les déchets enfouis.
Lucie Taïeb, génération 77, écrivaine, traductrice et enseignante-chercheuse, publie cette année un essai (Freshkills, recycler la terre, éd. Varia), un recueil de poèmes (Peuplié, Lanskine) et un roman (Les échappées, L’ogre). Le prix Wepler 2019 qu’elle vient de recevoir pour son roman est l’occasion rêvée pour explorer son univers d’écriture.
Lucie Taïeb, génération 77, écrivaine, traductrice et enseignante-chercheuse, publie cette année un essai (Freshkills, recycler la terre, éd. Varia), un recueil de poèmes (Peuplié, Lanskine) et un roman (Les échappées, L’ogre). C’est une excellente occasion pour explorer son univers d’écriture d’une manière condensée et approfondie.
kaspar de pierre (La lettre volée, 2017) est la réappropriation et revivification de la légende qu’est devenu Kaspar Hauser, l’enfant trouvé, mystérieusement arrivé en mai 1828 aux portes de Nuremberg après 17 ans de captivité. Il s’agit pour Laure Gauthier, comme elle l’explique dans l’entretien qui suit, de le recomposer en marge de la « biographie archivée pour conserver le mouvement d’écrire ».
Le quatrième numéro de la revue La tête et les cornes privilégie des traductions de poètes et écrivains étrangers pour rappeler que la poésie n’a pas de langue privilégiée, n’a pas de langue nationale.
Si les revues littéraires, en particulier celles de poésie, ont le plus souvent peu de visibilité, elles offrent aussi des possibilités moins contraintes et plus aventureuses que celles de beaucoup de maisons d’édition, proposant des expériences littéraires, publiant des auteurs peu ou non édités par ailleurs, les réunissant et créant des rencontres qui permettent aux revues de construire des constellations, des convergences, des points de vue multiples sur la littérature et sur ce que pourrait être une édition de création plus vivante.
Diacritik est aussi un espace qui entend accueillir les créateurs, leur offrir les conditions d’une visibilité, susciter des créations inédites. Deux rubriques, pour l’instant, sont spécialement consacrées à des expériences de création : Photo-graphies et Ecrire aujourd’hui.
Safe de Lucie Taïeb a le poids des rêves profonds, ceux dont on sent bien qu’ils ne sont pas un simple divertissement de l’esprit, un rébus amusant pour qui demeure à l’abri sur les rives de la vie diurne.