Le personnage du nouveau livre d’Hugues Jallon, Le Capital, c’est ta vie, est pris dans une double contrainte : son moi est scindé entre ce qu’il est et ce que ses crises de panique provoquent en lui, il évolue dans deux espaces conjoints, « une contrée hostile, douloureuse » (le territoire de la panique) et le monde du capital, cet « empire de la valeur » qui le soumet puisque sa « domination » est désormais « la mesure de toute chose et de toute existence ». Un double bind en quelque sorte, si ce n’est que les deux contraintes ne sont pas contradictoires, que l’une, la panique, est le versant intime de l’autre, que toutes deux agissent sur le corps et l’esprit et exercent leur pression insoutenable, au point que tout s’effondre, en soi comme autour de soi.