En 1992, Philippe Sollers, éditeur de Paysage avec palmiers chez Gallimard (« L’Infini ») écrit en quatrième de couverture : « Beyrouth n’était qu’une simple préparation à une sauvagerie désormais ouverte et universelle. L’histoire, comme le désir de mort, n’a pas de fin ».
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Comme l’écrit Edna O’Brien — phrase que Philip Roth cite en exergue de La Bête qui meurt (2003) —, « l’histoire d’une vie s’inscrit dans le corps tout autant que dans le cerveau » : là est le sujet même de Chronique d’hiver selon Paul Auster, le récit du rapport qu’entretient un homme avec son corps, comme d’Excursions dans la zone intérieure (publié l’année suivante), chronique d’un cerveau et d’une pensée, de l’éveil au monde d’une conscience.
Hemingway rêvait d’un concours du meilleur écrivain disputé aux poings. Le championnat n’est toujours pas répertorié dans les disciplines olympiques, pourtant Norman Mailer aspirait au titre de « champion (du monde) d’écriture ».
Écrivain américain vivante, née Mélissa Ann Brite à La Nouvelle Orléans en 1967. 12 romans, 6 recueils de nouvelles, 2 essais et une flopée de nouvelles.
Si vous ne voulez pas fâcher Poppy, appelez-le Billy Martin et parlez de lui au masculin car la papesse en noir est désormais un gros monsieur qui a pris sa retraite. Homme gay dans un corps de femme, écrivain torturé au style gothiquement décadent, Poppy Z Brite est l’une des plumes dark les plus importantes de la littérature underground contemporaine. Que ceux qui pensent aux gothiques de South Park aillent pourrir en enfer, nous enfants de la nuit pleurerons leur ignorance par des larmes de sang en écoutant Bauhaus.
Écrivain américain vivant, né à Los Angeles en 1964. Auteur de six romans et d’un recueil de nouvelles, en attendant la suite : Bret qui agace, Bret qui énerve, Bret qu’on vénère…
Coney Island en deux livres, pour accompagner les photographies de Camille Le Falher-Payat. L’un est signé Patti Smith, c’est l’immense Just Kids. L’autre est de Marco Mancassola, La Vie sexuelle des super-héros. Deux écrivains pour célébrer un même lieu, une plage mythique, un bout de Brooklyn et les hot dogs…
En 2006, Deborah Eisenberg publiait un roman implacablement titré Zwilight of the Superheroes (Le crépuscule des superhéros, L’Olivier, 2009). En 2011, Marco Mancassola lui donne la réplique (sismique) avec La Vita erotica dei superuomini (La Vie sexuelle des super-héros, Gallimard). Comme l’illustration romanesque des installations de Gilles Barbier, L’Hospice (2002) ou du passage des Heroes de David Bowie (1977) (we can be heroes / just for one day) aux Zeroes, dix ans plus tard, sur l’album Never let me down. « Ne tombe pas » sont derniers mots, murmurés, de La Vie sexuelle des super-héros, justement.
Malcolm Ede décide, le jour de son vingt-cinquième anniversaire, de ne plus jamais se lever. Sa vie se réduira désormais à son lit, couché 24 heures sur 24, amoureusement gavé par sa mère. Position horizontale pour les vingt années suivantes. Lorsque le roman de David Whitehouse commence, Mal pèse « autour de six cents kilos », il est une « montagne de viande ».
Linda Lê est un écrivain qui aime à descendre Au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau (Bourgois, 2009). Lecteurs et narrateurs y sont et « trompe-la-mort » et « déterreur de vestiges » : « soulever la dalle des mots, c’est rentrer en soi-même tout en côtoyant un autre ». Tel est, encore, le programme de Lame de fond.
Le livre de James Baldwin, La prochaine fois le feu, publié aux USA en 1963, est un texte autobiographique où l’auteur parcourt son enfance et sa vie de jeune adulte triplement discriminé — noir, homosexuel et pauvre.
Tout naît d’une demande éditoriale adressée à Erri De Luca, choisir et traduire du yiddish quelques œuvres d’Israel Joshua Singer, frère du Nobel, inconnu du lectorat italien.
Par quel phénomène, souvent inconscient, décide-t-on d’ouvrir un livre ? Pour Amy Grace Loyd, ce furent deux citations en exergue du Bruit des autres. Comment ne pas avoir envie de lire une auteure américaine qui place son premier roman sous le double signe de Marguerite Duras et de Grace Paley ?
Parue aux éditions Gaïa en 2012, La Cuisine totalitaire de Wladimir et Olga Kaminer trouve une seconde vie en poche chez Babel. Traduit de l’allemand par Max Stadler et Lucile Clauss, illustré par Vitali Konstantinov, ce livre révèle la cuisine russe (ou soviétique, la nuance est explicitée dans la préface) et l’étendue de notre ignorance de ses secrets.
Le texte qui ouvre L’Entretien des muses s’intitule « La Terre parle » et pourrait résumer l’écriture de Philippe Jaccottet : l’écriture y est parole et la parole est moins de celui qui écrit que de la Terre.
Faut-il encore présenter Edmund White, biographe de Genet et Rimbaud, romancier américain dont l’œuvre — au-delà de ses qualités littéraires — a contribué à faire reculer les barrières des sexes et des genres ? Qu’il s’agisse de sa tétralogie autobiographique — Un jeune Américain (1982), Tendresse sur la peau (1988), La Symphonie des adieux (1997), L’Homme marié (2000) —, de ses romans, de mémoires (City Boy en 2010), c’est la société américaine que White met en perspective, interroge, dont il sonde les tabous et les avancées, les mutations sociétales et culturelles.