Le capitalisme est un extractivisme : si ce fait semble aujourd’hui une évidence dès lors qu’il s’agit de matières premières et de ressources naturelles, il est désormais documenté du côté de nos données personnelles et de ce que Shoshana Zuboff nomme L’Âge du capitalisme de surveillance qui paraît en poche chez Zulma. Extraire et analyser des data permet de prévoir (et modifier) nos comportements, notre vie sociale, nos émotions et nos votes. Cette industrie opaque menace nos libertés et nos démocraties, dans une forme d’indifférence radicale. Il s’agit donc ici de décrypter les mécanismes et rouages d’une nouvelle logique capitalistique, d’offrir la « cartographie d’une terra incognita ».
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Le capitalisme est un extractivisme : si ce fait semble aujourd’hui une évidence dès lors qu’il s’agit de matières premières et de ressources naturelles, il est désormais documenté du côté de nos données personnelles et de ce que Shoshana Zuboff nomme L’Âge du capitalisme de surveillance dans son essai récent, publié chez Zulma. Extraire et analyser des data permet de prévoir (et modifier) nos comportements, notre vie sociale, nos émotions et nos votes. Cette industrie opaque menace nos libertés et nos démocraties, dans une forme d’indifférence radicale. Il s’agit donc ici de décrypter les mécanismes et rouages d’une nouvelle logique capitalistique, d’offrir la « cartographie d’une terra incognita ».
J’ai grandi avec le carré blanc. Qui en l’occurrence était un rectangle blanc, qui apparaissait dans un coin de l’écran de télévision, pour signaler que le film à suivre n’était pas visible par « tout public ».
Aujourd’hui, ma batterie est morte. Ou peut-être cette nuit, je ne sais pas. Ce matin, j’ai reçu un mail de mon opérateur : « s’offrir un nouveau smartphone n’a jamais été aussi simple. Passez nous voir en magasin. A bientôt. » Cela veut tout dire.
L‘émergence du gilet jaune dans l’espace de Facebook remonte à une époque où nous demandions à rejoindre des groupes qui n’étaient pas encore des pages. Parmi les plus populaires de l’année 2008, deux d’entre-eux remportaient de forts suffrages : le premier se moquait des « beaufs » qui dans l’avion applaudissent à l’atterrissage (« pour l’interdiction d’applaudir à l’atterrissage« , 1166 membres). L’autre, réagissait « contre les cons qui foutent leur gilet jaune fluo sur le siège auto” (1600 membres) ou « contre les cons avec leur gilet jaune en évidence sur leur siège de voiture » (541 membres).
Cher Facebook,
Je te le dis sans ambages mais avec toute la délicatesse qui me caractérise et j’espère sans trop te froisser : je te quitte.
Twitter, Facebook, la vindicte populaire et la dénonciation publique, la mise au ban numérique, ça vous évoque quelque chose ? Dans La Honte !, essai de Jon Ronson à paraître en France chez Sonatine le 8 février (traduction par Fabrice Pointeau), l’essayiste gallois fait bien plus qu’analyser le phénomène de l’humiliation organisée sur la toile, un phénomène que les utilisateurs des réseaux sociaux connaissent bien, pour en être parfois les témoins au mieux, les acteurs au pire.
Avant qu’une certaine intelligentsia ne me tombe sur le râble comme les chasseur de lapins déciment impunément les lagomorphes à grands coups de 12 durant la saison officielle de la tuerie de masse de faisans, perdreaux de l’année et autres gibiers gambadant et bramant de conserve, je tiens à préciser que le vœu du titre de cette chronique à tiroirs écrite en ce premier jour de l’année 2018 est bien évidemment tiré du Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis de Pierre Desproges, à la page 68 de l’édition poche de 1985. C’est vous dire si ma misanthropie ne date pas d’hier.
Et si l’avenir de la littérature était la téléréalité ?
Telle est la question centrale du roman de Pia Petersen, Un écrivain, un vrai, qui sort en poche chez Babel (Actes Sud). Gary Montaigu, écrivain américain d’origine française, est une figure de la scène littéraire internationale, il vient d’être couronné par l’International Book Prize à New York. Adoubé par le gotha des lettres, suivi par un très large cercle de lecteurs, l’écrivain est au bord de succomber aux sirènes de la télévision et il finira par accepter de participer à une nouvelle émission, Un écrivain, un vrai, qui suivra à son domicile l’avancée de son prochain roman.
Mai 2017, la démocratie est malmenée par la politique politicienne. La démocratie, ce concept vieillot que l’on piétine allègrement depuis des mois et des années sans que personne ne trouve à y redire. La démocratie, ce bien commun que l’on devrait chérir et protéger plutôt que le maltraiter est aujourd’hui la première victime du débat public. Au premier rang des agresseurs : les mots. Ceux du Front National, de ses soutiens et de sa candidate présente au second tour de l’élection présidentielle.
Peut-être l’œuvre d’Eiríkur Örn Norđdahl est-elle tout entière centrée sur la notion de temps, indissociable d’une entreprise romanesque, bien sûr, ici élevée en prisme de toute saisie du monde, des hommes et du rapport entre le premier et les seconds.
L’ancien suppléant de François Fillon, mis en examen pour détournement de fonds publics dément avoir proposé à Bruxelles la suppression du droit d’auteur. Le candidat à l’élection présidentielle ne se reconnait pas dans ce rapport.
« Fabuleuse Angot », « Abjecte Angot » : tels étaient les deux expressions qui, hier soir, porté d’enthousiasme ou de détestation, ont couru sur les réseaux sociaux (le lieu du canapé télévisuel) pour venir qualifier tour à tour sinon parfois conjointement le débat ou plutôt l’attaque de Christine Angot devant François Fillon sur France 2. Peut-être plus que la prestation tantôt spectaculaire tantôt minable pour certains, tantôt littérature pour les uns, tantôt mortifère pour les autres, il s’agit sans doute de revenir sur ces réactions mêmes qui, plus qu’Angot elle-même, disent dans quel état nous sommes et dans quel état la télévision quand elle se veut politique nous met.
Pour tout dire, dans l’hémicycle européen, personne ne s’y attendait. Le rapporteur de la commission culture du Parlement qui a adopté une proposition de directive réformant le droit d’auteur a rédigé des amendements qui vont à contre courant de la position française exprimée depuis des années aussi bien par la majorité que par l’opposition. Marc Joulaud veut étendre le champ d’exclusions du droit d’auteur afin de le soustraire à toute régulation.
Mais quelle mouche a donc piqué Diacritik de publier dans la nuit de samedi à dimanche (à minuit trente, pour être précis), un article signé Johan Faerber, révélant que Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon s’étaient longuement vus, la veille, au Moai Bleu, restaurant chilien en plein Paris ? Retour sur le premier scoop d’un jeune journal culturel, fondé en septembre 2015, et explications sous forme de notes à la volée, pour répondre à quelques commentaires.