Dans Boys Who Don’t Wanna Be Boys, l’artiste visuel et musicien Seth Bogart aborde le poids de l’homophobie et de l’hétérosexisme sur le psychisme et la vie des personnes gays mais aussi, sans doute, au sein de la communauté gay elle-même qui n’est pas exempte de masculinité toxique.
Gay
C’est le livre-séisme qui met à nu l’homosexualisation massive du Vatican et de l’Église depuis des décennies et dans le monde entier. Entretien avec Frédéric Martel qui signe ce livre proprement sidérant, brillant, respectueux qui pourrait obliger l’Église à réévaluer son discours et sa doctrine.
Retour à Reims est un travail sociologique d’autoréflexion autant qu’un récit autobiographique. La sociologie et le parcours individuel, le subjectif et l’objectif, l’épistémologie et le récit de soi y sont indissociables.
Après son brillant essai sur La Haine de la littérature, William Marx revient en cette rentrée d’hiver avec Un savoir gai, nouvel essai qui, aussi neuf qu’incisif, porte sur le désir homosexuel et le rapport spécifique qu’il entretient au beau et à la vérité.
En février et mars dernier, Diacritik évoquait doublement Brothers of the night, film de Patric Chiha, à travers un article de Vincent Dieutre — « Queeriser le documentaire » — et un entretien de Joffrey Speno avec le réalisateur. Brothers of the night est, depuis hier, disponible en DVD. L’occasion, pour nous, de revenir sur ce film marquant à plus d’un titre.
Affirmer en 2017 que la télévision française n’a jamais produit de série gay sonne comme le triste et incroyable constat de la frilosité des chaines à aborder le sujet. Des personnages homos abondent dans de nombreuses fictions, mais que l’on tolère tant qu’ils ne sont pas sexualisés et servent d’alibi. L’impératif est limpide : les chaînes veulent faire de l’audience de manière à être financées par les annonceurs et, dans ce but, lissent au maximum ce qui pourrait peut-être heurter le public – un public qui ne correspond à aucune réalité absolue –, nivelant les programmes vers des contenus pouvant être regardés « en famille ». C’est dire la difficulté que les créateurs, qu’ils soient scénaristes, réalisateurs ou producteurs porteurs de projets ambitieux et originaux ont à se défendre et trouver des financements.
Les questions portées par le mouvement LGBT sont étrangement absentes de la campagne électorale autant que des discours médiatiques. En même temps, les thèmes LGBT reviennent en force dans la bouche des opposants à l’égalité des droits, qu’il s’agisse de certains politiques ou de mouvements réactionnaires ayant émergé à la faveur de la légalisation du mariage pour tous.
Le 26 février 2017, le film Moonlight de Barry Jenkins a remporté — après un impair assez insolite — l’Oscar du meilleur film lors d’une cérémonie historique et unique à ce jour, à maints égards.
Erreur d’enveloppe mise à part, Moonlight était intrinsèquement taillé pour avoir l’Oscar et faire consensus — Oscar du meilleur film, du meilleur acteur dans un second rôle pour Mahershala Ali, du meilleur scénario adapté. Il s’agit, de fait, d’une fausse surprise et surtout d’un vrai faux ami pour les LGBT qui crient aujourd’hui victoire. Joffrey Speno expliquait pourquoi le 15 février dernier, nous republions son article.
Vendu comme un évènement de ce début d’année, Moonlight, réalisé par Barry Jenkins, promet de dessiner le portrait d’un jeune homme gay afro-américain grandissant dans un ghetto pauvre où la violence est quotidienne.
New York le 11 septembre 2001, Paris les 7 janvier et 13 novembre 2015, Bruxelles le 26 mars 2016, Orlando, Istanbul… Des dates et des lieux qui ont plusieurs choses en commun. L’horreur bien sûr en premier. Mais également (et plus insidieusement) une sur-médiatisation liée à la révolution numérique.
Nous qui nous rassemblons sur la Place des Innocents ce soir, nous sommes libres. Libres, nous choisissons de nous affirmer en tant que minorités en France à un moment où cette affirmation fière est plus que jamais nécessaire. Nous nous rassemblons ici ce soir, sur la place des Innocents, contre un monde qui s’acharne à nous effacer. Et pour nous imposer, nous avons besoin les uns et les unes des autres.
Fairyland ou « notre royaume enchanté », « notre féerie », c’est le San Francisco des années 70, cet espace aux « frontières mouvantes » dans lequel Steve Abbott, poète, homosexuel, militant, éleva sa fille Alysia. Devenue écrivain, Alysia raconte leur histoire bouleversante dans un livre, Fairyland, qui tient des mémoires, de l’enquête identitaire et politique, du cahier de photographies, dessins, lettres, poèmes. Paru en grand format aux éditions Globe en 2015, le magnifique livre d’Alysia Abbott vient de sortir en poche, chez 10/18.
Écrivain américain vivante, née Mélissa Ann Brite à La Nouvelle Orléans en 1967. 12 romans, 6 recueils de nouvelles, 2 essais et une flopée de nouvelles.
Si vous ne voulez pas fâcher Poppy, appelez-le Billy Martin et parlez de lui au masculin car la papesse en noir est désormais un gros monsieur qui a pris sa retraite. Homme gay dans un corps de femme, écrivain torturé au style gothiquement décadent, Poppy Z Brite est l’une des plumes dark les plus importantes de la littérature underground contemporaine. Que ceux qui pensent aux gothiques de South Park aillent pourrir en enfer, nous enfants de la nuit pleurerons leur ignorance par des larmes de sang en écoutant Bauhaus.
Vingt ans. Cela fait vingt ans que Canal+ diffuse sa Nuit Gay, vingt ans de combats, d’audaces, d’idées, d’avancées timides, d’outings sauvages et de coming-out volontaires, vingt ans de reconnaissances et de victoire diverses (depuis le retrait de l’homosexualité de la liste des maladies mentales par l’OMS jusqu’au mariage pour tous en passant par l’idée de Louis-Georges Tin de créer une journée mondiale contre l’homophobie).