À l’annonce de la mort de Jean-Luc Nancy, ma première réaction a été le silence, suivie de près par l’écoute de musiques que nous avions partagées. Puis, le désir de réentendre sa voix se faisant sentir, je me suis repassé quelques-uns des travaux que nous avions élaborés en commun dans le cadre de la création radiophonique à France Culture, au tournant des siècle XX et XXI. Beaucoup de souvenirs. Toujours agréables.
France Culture
Ce dimanche 15 novembre, France culture diffusera un documentaire radiophonique qu’Isabelle Ingold et Vivianne Perelmuter consacrent au cinéaste belge Boris Lehman.
Actualité chargée pour les amateurs de F’Murrr, un an après sa disparition, le 10 avril 2018.
Le 27 avril dernier a eu lieu une grande rencontre avec Dario Argento à Paris, au Forum des images. Diacritik en était le partenaire, avec la librairie Atout Livres et France Culture.
Retrouvez l’intégralité de cette rencontre en vidéo.
Tout part d’un souvenir : il y a « 42 ans, 2 mois et peut-être 15 jours », Christian Rosset s’était rendu rue de Seine dans les locaux de la revue Change, pour y retrouver Jean-Pierre Faye et Mitsou Ronat. Il y rencontre, pour la première fois, Jacques Roubaud. Depuis cette origine se tisse une conversation avec l’écrivain et poète, « A la recherche de Jacques Roubaud », que les auditeurs de France Culture pourront découvrir mercredi 16 mai, de 23 heures à minuit.
Festival d’Angoulême 1985. Je suis envoyé en mission par les Nuits Magnétiques de France Culture pour rapporter quatre petits bobinots d’entretiens (5 minutes chacun) avec des auteurs de bande dessinée. Nagra en bandoulière, je me mets en quête.
Il se passe quelque chose en ce moment et je dois retenir mon souffle pour en parler, je ne voudrais pas être submergé par mon lyrisme, j’aimerais être exact et précis, calme, « scientifique » pourquoi pas : pas facile quand il s’agit du sublime, de la question du sublime, sa possibilité, son existence, sa démonstration.
J’ai la nausée en commençant ce texte. De la tristesse, de la colère mais surtout un fond de nausée qui ne part pas.
La disparition de René Farabet, ce mardi 20 juin, suite à une “longue maladie”, ne fera probablement pas beaucoup de bruit, tant cet art qu’il pratiquait avec exigence a été, quasiment depuis ses origines, relégué dans les marges de la radio : toléré, parfois admiré, mais jamais – ou rarement – mis en avant par celles et ceux qui auraient le pouvoir de le faire, au point où les deux mots qui viennent à l’esprit quand on songe à l’idée de “création radiophonique ” sont : inactuel et résistance (mais, comme on le sait, ces deux mots sont synonymes).
Il y eut les Ateliers de la Création Radiophonique (ACR) produits et agencés par Philippe Langlois et Frank Smith, il y eut Les nuits magnétiques et Du jour au lendemain produits et portés par Alain Veinstein, il y eut Les affinités électives de Francesca Isidori, Carnet nomade de Colette Fellous, c’est maintenant Les discussions du soir de Leili Anvar – cette émission était le prolongement des Racines du ciel de Frédéric Lenoir et Leili Anvar – qui sont appelées à disparaître des ondes de France Culture. La nouvelle vient de tomber comme un couperet aussi froid que numérique, on appelle ça un mail de remerciement.
Quand je suis arrivé à Paris pour y vivre, il y a une vingtaine d’années, et je précise que je n’y avais jamais posé les pieds, pas même en voyage scolaire, j’avais trois envies en tête comme autant de désirs aussi tenaces que confus : aller au 5 rue Saint Benoît dans le 6ème, aller chez Agathe Gaillard 3 rue du Pont-Louis Philippe dans le 4ème et aller danser et me perdre dans la foule du Queen, 102 avenue des Champs Élysées dans le 8ème.
Diffuser, le plus largement, le plus fort possible, la voix de celle qu’un régime autoritaire croit pouvoir étouffer.
Mobilisons-nous, relayons la liberté.
« La littérature a été mon premier asile », écrit Aslı Erdoğan.
Musicien mais aussi producteur à France Culture, Christian Rosset, à la curiosité toujours vive, propose ce jeudi avec A la recherche de Marc Cholodenko une création radiophonique où, à plusieurs voix, il interroge l’œuvre d’un auteur encore trop méconnu : Marc Cholodenko. Diacritik en profité pour l’interroger sur ce romancier et poète auquel il consacre un programme d’une rare qualité. Entretien en 5 questions.
Dès les premières minutes de la très belle création radiophonique, toute de voix et de sensibilités feutrées, que Christian Rosset consacre au très discret sinon secret Marc Cholodenko, l’écrivain fait entendre sans attendre ce qui, depuis 1972, tient en son œuvre sa parole : « C’est un monde qu’on ne peut pas décrire, qu’on peut vivre. D’ailleurs, je le fais pour ça. Je n’écris pas pour autre chose que vivre dans ce monde. » et finit par ajouter entre rire et défi : « La vie, ça existe. La vie, qu’est-ce que c’est ? »