Ce dimanche 27 novembre, à La Pop, s’est achevé « Titanic, hélas », d’Yves-Noël Genod. Celui-ci y fait ses adieux : « Ce sont mes adieux ! J’espère vous faire pleurer. Je suis en pleine forme mais, depuis quelque temps, plus assez de commandes et surtout pas assez de public pour continuer », dit-il. La cinéaste Vivianne Perelmuter dessine dans ce texte une trace de ce spectacle, de ces adieux.
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La liberté serait de sortir se promener quelque part, une glace à la pistache à la main. Désir simple, banal même, mais pour Shahin cela signifierait obtenir enfin la possibilité de dépasser sa condition, l’oublier. Libre de vivre, sans frontières, sans police, sans caméra de surveillance, sans prison. Libre d’avoir une consistance, une identité, une vie réelle, lui qui souffre d’être tellement « irréel » car fantôme de soi.
Ailleurs, partout, de Vivianne Perelmuter et Isabelle Ingold, serait une sorte de documentaire : « une sorte » car le film sort des cadres attendus du documentaire, comme il tend à sortir des cadres du récit, des cadres de la fiction, des cadres du visible cinématographique – comme il tend à sortir de tout cadre. Dans ce film, la traversée des frontières n’est pas seulement le thème, elle est aussi un principe esthétique et politique : traversée du discours, de l’image – un nomadisme qui emporte le cinéma, le dérègle, le réarrange pour une création particulièrement puissante, enthousiasmante.
Ce dimanche 15 novembre, France culture diffusera un documentaire radiophonique qu’Isabelle Ingold et Vivianne Perelmuter consacrent au cinéaste belge Boris Lehman.
Notre croisière d’écriture se poursuit. Rappelons que quiconque peut réserver une cabine sur Pandémonium, Péan pour les morts de ce printemps et pour l’agonie du monde, et y confiner un texte comme une capsule de temps. Chacun.e est invité.e à faire toute une histoire de ce silencieux printemps. Le confinement est notre condition, le récit le seul remède.
Diacritik, partenaire de cette expérience d’écriture collective, vous propose aujourd’hui de (re)découvrir le texte de Vivianne Perelmuter.
Moins exaltées que celles entourant le Kechiche, les dissensions autour du film d’Almodovar n’en sont pas moins marquées. Certain.e.s l’adorent, d’autres pas, certain.e.s le considèrent comme son plus beau film, d‘autres sont déçu.e.s, et d’autres encore saisissent l’occasion pour glisser qu’Almodovar ne fut jamais un grand cinéaste.
Aujourd’hui, sort en salle un film que je vous conseille vivement de voir – et c’est peu de le dire. De dire que je vous le conseille et le dire « vivement », car tout en lui est si vif que le spectateur / la spectatrice s’en trouve vivifié.e. Il rend gai.e, mais de la plus belle gaité, celle qui joue avec des vertiges d’équilibriste, des dilemmes, des mélancolies. Il s’agit de La Belle et la Belle, de Sophie Fillières.
Le pays étant voisin, son histoire relatée dans nos livres d’histoire, entremêlée à la nôtre avec des périodes de conflits et d’autres d’alliances, on arrive moins vierge qu’ailleurs, ou plutôt avec une curiosité balisée. Mais la curiosité n’a que faire de vos balises, elle les envoie valdinguer. Sur le terrain, les représentations préalables trop figées se mettent à vibrer.
Je connaissais sa voix, rauque, le souffle qui l’accompagne et fait craindre qu’elle ne se brise avant d’atteindre la fin d’une pensée, et même d’une phrase. Une fragilité en fait constamment rattrapée. La voix ne se brise pas et, du coup, parler, simplement parler, redevient un événement aussi insolite qu’inouï.
Un œil est filmé en gros plan et l’œil devient l’écran entier.