Quand un livre n’a pas d’intérêt, on part du principe qu’il ne mérite pas une critique. On peut juste le laisser en l’ignorant et cela arrive à tout le monde tous les jours. Nous voilà à la FNAC frôlant ce qui nous inspire l’ennui puis passant sciemment à côté. Du point de vue médiatique, tout ce dont on nous parle est bon, a priori. Le temps actuel est lisse et nous propose sans cesse de glisser sur lui. Mais à l’approche de l’anniversaire des 50 ans de l’évènement musical américain cet été, la réédition de l’ouvrage révérencieux de Michka Assayas sur Woodstock aux éditions GM mérite une petite analyse. Histoire de révéler la passion mortifère pour le passé qu’elle engage.
Arnaud Jamin
La sortie de ce fabuleux livre à trois mains et trois têtes intervient dans un moment précis de ce que l’on nomme actualité.
Il nage à contre-courant, mais en rythme. Thomas A. Ravier, né en 1969, est un écrivain éblouissant qui depuis 1994 publie essais et romans dans lesquels une formidable verve cavale.
Bonnard est un artiste toujours trop méconnu. Si ses œuvres sont éparpillées dans les plus grands musées du monde et dans de prestigieuses collections privées, une compréhension totale de son génie pictural est encore à venir. C’est l’intérêt de la première publication scientifique des agendas intimes du peintre couvrant les vingt dernières années de sa longue vie (1867-1947) en coédition entre l’Atelier contemporain, la Bibliothèque de France et le Musée Bonnard qui propose une exposition temporaire où ils peuvent être vus jusqu’au 9 juin au Cannet.
C’est l’événement du printemps artistique et il est encore question du roi Pablo. Comme un écho de l’importance centrale de son génie et en miroir de « Calder-Picasso » jusqu’au 25 août au Musée Picasso mais aussi de « Quand Fellini rêvait de Picasso » jusqu’au 28 juillet à la Cinémathèque, voici que le Musée de l’Armée accueille aux Invalides et pour la première fois une exposition qui prend pour thème la guerre dans l’œuvre de l’espagnol.
« Je ne pourrais croire qu’en un Dieu qui saurait danser. » C’est ainsi qu’en 1883 Nietzsche faisait parler Zarathoustra dans une grandiloquence qui démontrait l’importance de la danse dans l’esprit du philosophe. Cent trente six ans plus tard, la danse est toujours capitale dans les arts. L’auteure réalisatrice Florence Platarets le montre brillamment dans un film documentaire diffusé sur France 5 et qui suit le géant français de la danse contemporaine Angelin Preljocaj.
Il y a de la littérature dans le premier roman de Louise Chennevière. Plusieurs blocs de voix féminines donnent leurs positions fictives dans un flux plein de force. C’est P.O.L qui sort Comme la chienne, un livre violent et intelligent, moderne et polyphonique. Il est écrit par une jeune femme de 26 ans. Rencontre.
La solitude Caravage qui vient de paraître chez Fayard est un livre qui fera date dans la connaissance et la portée de l’œuvre du génie italien. Comme dans ses romans, Yannick Haenel dévoile une suite prodigieuse de précisions, de scènes et d’illuminations qui se lisent par bonds. C’est un tour de force : ces toiles si connues, si commentées et qui ont quatre siècles se posent devant nos yeux comme si c’était la première fois. Voici le Caravage vivant, miraculeusement là. L’auteur nous a accordé un grand entretien.
« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux: c’est le suicide. » Si vous connaissez votre catéchisme camusien, vous êtes familier avec l’incipit du Mythe de Sisyphe. Le chanteur du groupe électro rock anglais Prodigy s’est donné la mort ce week-end et si elle ne remet peut-être pas en cause la suite de l’aventure du groupe, elle pousse assurément à la réflexion.
Le directeur de la revue Possession Immédiate, John Jefferson Selve, fait scintiller peinture, photographie et textes littéraires dans un numéro IX à mi-chemin entre ombre et lumière. Une situation parfaite sur laquelle Diacritik a voulu revenir avec lui le temps d’un grand entretien.