Eliot Royer est un comédien sacrément talentueux. La critique, plagiant habilement Lautréamont, est formelle : « Chaque fois que Royer est sur scène, c’est comme si on y déchiquetait la cervelle d’un jaguar. » Le personnage du nouveau roman de Thomas A. Ravier est en tous points fantasque et ne souhaite pas se poser ni même vous imposer la question éculée de la différence entre fiction et réalité.

C’est une vue inouïe sur l’ensemble des écoles de la peinture italienne classique que le Louvre propose à ses visiteurs avec cette éblouissante exposition / immersion de plus de soixante-dix œuvres du musée de Capodimonte réparties dans la Grande Galerie, la salle de la Chapelle et celle de l’Horloge, comme si le stock des plus belles pièces du musée napolitain avait lui-même trouvé sa place dans les collections permanentes parisiennes. Un tour de force muséal pensé par les commissaires généraux Sébastien Allard, directeur du département des Peintures du musée du Louvre et Sylvain Bellenger, directeur du musée de Capodimonte. 

Elle a un cerveau érotique. Ce sont les mots du peintre Francis Picabia (1879-1953) au sujet de celle qui va devenir sa femme, Gabriële Buffet (1881-1985), la musicienne et théoricienne avec qui il vécut une quinzaine d’années et eût quatre enfants. Les éditions Seghers publient aujourd’hui grâce à leurs arrière-petites-filles Anne et Claire Berest – aussi préfacières de l’ouvrage – la correspondance inédite de Francis avec Gabriële, lettres et poèmes couvrant une dizaine d’années, entre les prémices de la deuxième guerre mondiale et le début des années 1950.

La pensée de Martin Heidegger (1889-1976) insiste singulièrement dans le paysage philosophique et intellectuel. Les éditions Gallimard poursuivent leur publication régulière de ses œuvres – plus d’une centaine, toujours en cours de traduction en France – avec L’histoire de l’estre, un double traité d’aphorismes et de pensées, rédigé entre 1938 et 1940. Nous avons souhaité aller au plus près du texte dans un grand entretien avec le professeur émérite Pascal David, traducteur historique de Heidegger, qui a travaillé sur cet ouvrage.

1 million cent-soixante mille. C’est le nombre d’occurrences concernant l’actualité de Marcel Proust donné en 0,36 secondes par Google ces jours-ci. Le feu d’artifice du centenaire de l’écrivain n’en finit pas d’exploser dans les médias mais faut-il automatiquement s’en réjouir ? Y a-t-il vraiment autant de Proust que de lecteurs de Proust ? Quelques éléments de réponse grâce à l’écrivain Thomas A. Ravier, auteur d’un essai sur Proust, Éloge du matricide (2007, Gallimard).

En 1992, The Cure accède à la plus grande popularité mondiale avec son neuvième album Wish qui atteint la première place des charts anglais et la deuxième aux USA, porté par le single Friday i’m in love que vous fredonnez peut-être déjà au moment d’en lire le titre. Une nouvelle écoute du disque qui ressort dans une version remasterisée par Robert Smith et « augmentée » (mot à la mode mais qu’il ne faudrait pas abandonner au monde de la réalité digitale) de 24 titres et démos inédits nous ouvre à un authentique joyau subtilement poli par les 30 ans qui nous séparent de sa création.

Vendredi 7 octobre dernier, Yannick Haenel s’entretenait avec Arnaud Jamin autour de son nouveau roman Le Trésorier-payeur à la Maison de la poésie. Dépense, crise, histoire du capitalisme, charité, amour… dans cette vidéo de la soirée, l’écrivain parle longuement du livre que nous avons chroniqué à sa sortie au mois d’août dans la collection l’Infini de Gallimard.  Retrouvez ci-dessous la captation vidéo de la rencontre.

« Les intellectuels ne se promènent pas torse nu, ils meublent leur appartement avec soin et se battent pour le pouvoir ; lui semblait flotter comme un ange à l’intérieur du monde des idées. » Tout Yannick Haenel se tient dans cette description du Trésorier-payeur, le prodigieux personnage qui donne son titre à un roman qui transcende la rentrée littéraire.