1 million cent-soixante mille. C’est le nombre d’occurrences concernant l’actualité de Marcel Proust donné en 0,36 secondes par Google ces jours-ci. Le feu d’artifice du centenaire de l’écrivain n’en finit pas d’exploser dans les médias mais faut-il automatiquement s’en réjouir ? Y a-t-il vraiment autant de Proust que de lecteurs de Proust ? Quelques éléments de réponse grâce à l’écrivain Thomas A. Ravier, auteur d’un essai sur Proust, Éloge du matricide (2007, Gallimard).
Arnaud Jamin
En 1992, The Cure accède à la plus grande popularité mondiale avec son neuvième album Wish qui atteint la première place des charts anglais et la deuxième aux USA, porté par le single Friday i’m in love que vous fredonnez peut-être déjà au moment d’en lire le titre. Une nouvelle écoute du disque qui ressort dans une version remasterisée par Robert Smith et « augmentée » (mot à la mode mais qu’il ne faudrait pas abandonner au monde de la réalité digitale) de 24 titres et démos inédits nous ouvre à un authentique joyau subtilement poli par les 30 ans qui nous séparent de sa création.
Lire Booba texte sur table, c’est désormais possible. Le recueil des punchlines du rappeur, originellement sorti en 2018 dans une édition limitée à 200 exemplaires, fait l’objet d’une réédition au sein de la très chic collection Hoëbeke des éditions Gallimard.
Vendredi 7 octobre dernier, Yannick Haenel s’entretenait avec Arnaud Jamin autour de son nouveau roman Le Trésorier-payeur à la Maison de la poésie. Dépense, crise, histoire du capitalisme, charité, amour… dans cette vidéo de la soirée, l’écrivain parle longuement du livre que nous avons chroniqué à sa sortie au mois d’août dans la collection l’Infini de Gallimard. Retrouvez ci-dessous la captation vidéo de la rencontre.
« Il y a quelque chose de noble à ne rien faire », disait le peintre et photographe américain Saul Leiter au critique Vince Aletti en 2013 peu avant de disparaître à l’âge de 89 ans. L’inaction, le désengagement, la résistance passive au bruit blanc du monde mènent à des illuminations.
Autofiction, le neuvième album du groupe anglais Suede, s’ouvre sur un titre évoquant la mère disparue du chanteur Brett Anderson : She still leads me on a une rage électrique sidérante et son refrain appuie là où c’est complexe, anguleux, incestueux.
« Les intellectuels ne se promènent pas torse nu, ils meublent leur appartement avec soin et se battent pour le pouvoir ; lui semblait flotter comme un ange à l’intérieur du monde des idées. » Tout Yannick Haenel se tient dans cette description du Trésorier-payeur, le prodigieux personnage qui donne son titre à un roman qui transcende la rentrée littéraire.
À l’occasion de la publication en poche, aux éditions Folio, de Légende et Agent secret, retour sur le grand entretien que Philippe Sollers avait accordé à Arnaud Jamin en mars 2021, lors de la parution de ces deux livres en grand format.
La ressortie de trois disques du groupe électro anglais Broadcast est prétexte à un amoureux pour évoquer l’objet de sa fascination.
Peut-on tomber physiquement amoureuse d’une forme architecturale et entretenir avec elle une relation jusqu’à la séparation ? C’est exactement le genre d’expérience que Sophie Poirier a vécue avec un immeuble installé à même la plage sur la côte Atlantique. Son roman Le Signal – du nom de ce lieu étonnant – est passionnant.
Avec Meta Carpenter, John Jefferson Selve – qui dirige la revue Possession Immédiate à laquelle Diacritik est toujours très attentive – livre un premier roman puissamment lyrique.
À quelle sorcellerie de grande échelle l’époque a-t-elle succombé ? Le nouveau roman de Valentin Retz, publié à l’Infini chez Gallimard, précise une pensée d’une grande lucidité sur l’ampleur du mal à l’œuvre dans un monde livré à l’empire de la Technique. Grand entretien avec un auteur qui livre une expérience déstabilisante au cœur de la modernité.
« Je suis parfois irresponsable. Au lieu de payer mes impôts, j’achète des livres. » Les paroles de l’américain Saul Leiter (1923-2013), un des plus grands photographes du 20e siècle, révèlent une innocence et une candeur déroutantes.
Le récit-essai de Laurent Jullier consacré à Guy Debord qui paraît dans la collection Icônes des éditions Les Pérégrines agit comme une piqûre spéciale de rappel face à l’interminable épidémie mondiale de Spectacle. L’importance de la pensée et de l’œuvre du révolutionnaire disparu en 1994 y apparaît dans une fulgurante modernité tous les jours un peu plus juste.
C’est le livre à brandir par effraction sur un plateau télé quand des invités surexcités – vous les connaissez et en avez de plus en plus ras-le-bol – s’évertuent à vous imposer une définition étriquée de notre identité nationale. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, je vous coupe tout de suite, le véritable trésor national est là !