Ne ratez pas la pépite documentaire diffusée dimanche à 19h15 sur Arte (et en replay jusqu’au 28 juin 2019). Le film de Bernd Boehm raconte La Belle Époque, à Paris, à travers des archives exhumées par le photographe allemand Werner Bokelberg, des centaines de clichés des rues et devantures parisiennes, marchands ambulants et autres petits métiers qui tissent le fil de 26 minutes passionnantes (et bien trop courtes).

« Pigalle était mieux que la beauté. Pigalle est punk : sa laideur n’est rien ; son énergie fait tout — aujourd’hui encore » (Le New Moon)

David Dufresne aime à déplier les approches, formelles comme esthétiques, d’un même objet. Pensons ne serait-ce qu’à Fort McMoney qui fut successivement reportage dans la presse, journal dans le collectif Or brut (Lux, 2015), documentaire et même jeu vidéo. Cette fois, dans la foulée du livre New Moon (Seuil, 2017), un documentaire, diffusé ce soir sur Arte, nous conduit au cœur de Pigalle, de son histoire comme de ses mutations.

En 2013, Frank Pavitch réalise un documentaire superbe sur le film inachevé Dune d’Alejandro Jodorowsky. Quarante ans après, pourquoi revenir sur ce tournage empêché ? Car ce qui se jouait là, et que nous aurions pu perdre à jamais, devait chambouler durablement l’univers du cinéma. Nombre de films illustres ont puisés dans ce qui fut un temps le matériau de cette adaptation sans précédent.

Arte diffuse un captivant documentaire sur Paul Auster, signé Sabine Lidl : Paul Auster, le jeu du hasard. Prenant prétexte de la parution de 4321, le dernier roman de l’écrivain — monumentale somme et mise en perspective de l’ensemble des topiques son œuvre, fascinant jeu de miroir sur les rapports du réel et de la fiction —, le film croise la lecture de pages du livre, les confessions de son auteur sur l’écriture, le cinéma, la vie, sa famille et celles de proches en un puissant portrait diffracté.

En exergue du Thema qu’Arte consacre à la lune, en cette année du cinquantième anniversaire du premier pas de l’homme sur sa surface, aurait pu être mis le proverbe cree qu’aime à citer Melina Laboucan-Massimo : « Ce n’est que lorsque l’on aura abattu le dernier arbre, empoisonné la dernière rivière, et pêché le dernier poisson, qu’on se rendra compte que l’argent ne se mange pas ». En effet la lune n’est plus le « point sur un i » des poètes, elle n’est plus le défi d’une conquête technologique mais bien désormais le territoire d’une nouvelle forme d’exploitation, quand la terre ne suffit plus à l’apprenti sorcier qu’est l’homme.

Jeff Bezos est partout dans les médias : ces dernières semaines, Capital a publié « Les petits secrets du fondateur d’Amazon » (il fait de la gonflette, son bureau est au 6e étage de la tour Amazon, il ne prend plus jamais l’hélicoptère…), M6 a pu filmer les coulisses du Black Friday dans le centre logistique d’Amiens-Boves, Arte a diffusé le documentaire de David Carr-Brown L’Irrésistible ascension d’Amazon. Au centre, un même homme, le fondateur d’Amazon et deux conceptions diamétralement opposées du journalisme.

Celle que toute la presse appelle désormais la meilleure série française du moment est revenue lundi 22 octobre 2018 pour une quatrième saison. Créé par Eric Rochant et diffusée depuis 2015, Le Bureau des legendes met en scène l’agent Guillaume Debailly, nom de code “Malotru” (Mathieu Kassovitz), un employé de la DGSE qui s’occupe de placer et de soutenir hors territoire français des agents de terrain sous couverture, ou “légendes”, dans le but de faire l’inventaire potentiel des éléments étrangers susceptibles d’intéresser le renseignement français, en vue d’un retournement prochain.

En sept saisons, The Good Wife avait réussi le tour de force d’intéresser le critique a une énième série de prétoire, centrée sur l’attachante autant qu’agaçante personnalité d’Alicia Florrick (Juliana Margulies), avocate brillante, mère de famille courage et épouse trompée. Avec The Good Fight (deux saisons au compteur sur Amazon Prime), Robert et Michelle King reprennent les mêmes (recettes et acteurs) et recommencent, dans un spin-off qui s’amuse de sa propre dimension politique. 

La nouvelle série de Beau Willimon (développée sur la plateforme Hulu Originals) s’appelle The First, mais elle aurait tout autant pu s’appeler The Abyss tant celle-ci réussit le tour de force de tutoyer les abîmes de l’ennui sur le sujet de la conquête de l’espace et si elle parvient à nous faire lever les yeux au ciel, c’est bien trop souvent au sens figuré et à son corps défendant.

Le critique l’avait annoncé en toute fin de son article au mi-temps de la deuxième saison : « dans l’attente d’ores et déjà de la saison trois ». L’attente est terminée, la troisième saison de This Is US a débuté le 26 septembre dernier sur NBC (en France sur Canal+ en léger différé) et, avec déjà deux épisodes au compteur, le critique se félicite toujours de recommander le TV Show de Dan Fogelman sur la toile et auprès de son entourage.

Depuis une semaine bientôt, troquets, réunions à la machine à cafés ou encore attroupements à la photocopieuse ne bruissent que de l’affaire Zemmour, celle qui, dimanche dernier, le vit affirmer à Hapsatou Sy que son prénom ne se contentait pas de pas être assez français mais qu’il était, en outre et pour finir, « une insulte à la France ».