Le fait divers qui sert de point nodal au sixième épisode de la série documentaire d’Arte pourrait avoir échappé à nos mémoires collectives : au printemps 1924, à Hanovre, les ossements de jeunes hommes sont découverts dans la Leine. Un homme est rapidement arrêté, il s’agit d’un brocanteur, Fritz Haarmann, homosexuel, accusé d’avoir assassiné ses amants. La presse lui forge une épithète, « le vampire », « le boucher », opération qui est le signe onomastique d’une affaire destinée à entrer dans les annales du crime.
Category Archive: Télévision
« Regarder la télé, c’est chiant. Mais quand elle est allumée, c’est pire ». Alors on le fait pour vous : critiques, avant-premières, actualités, analyses…
En août 1888, dans le quartier londonien de Whitechapel, une série de crimes sordides défraye la chronique. Les victimes sont toutes des prostituées.
La nuit dernière à Los Angeles, Internet et l’ombre de la Maison Blanche ont plané sur la 69ème édition des Emmy Awards. Et le cru 2017 a livré un palmarès très critique envers les USA de l’ère Trump.
Paris, janvier 1907 : c’est dans le contexte d’un débat national sur l’abolition de la peine de mort qu’intervient un crime odieux, l’affaire Soleilland, le meurtre d’une petite fille de onze ans. Exploité par la presse, le fait divers aura pour conséquence une parenthèse de plus de 70 ans avant le vote, en France, de l’abolition de la peine capitale, illustrant le lien quasi consubstantiel entre le meurtre d’enfant et ce type de peine. Quatrième volet de la série « Fait divers, l’Histoire à la une », ce documentaire exceptionnel met en perspective deux contextes historiques, via deux affaires centrées sur le meurtre d’un enfant et deux débats aux conséquences diamétralement opposées, l’affaire Soleilland et l’affaire Patrick Henry.
Le troisième épisode de la série documentaire d’Emmanuel Blanchard et Dominique Kalifa, diffusé samedi sur Arte, est centré sur la fameuse Violette Nozière, « le monstre en jupon », un fait divers qui met en perspective un acte au sommet de la hiérarchie criminelle, le parricide. Tuer le père, pilier de la société, c’est renverser l’ordre social. Mais derrière l’acte, ce sont toutes les contradictions et tensions des années 30 qui sont déployées et interrogées dans cet épisode passionnant.
Le 10 septembre à 19h, Les Terriens du dimanche ont débarqué sur le plateau du démiurge Ardisson, même plateau, même scénographie, même générique, même lumière, même animateur, mais selon la promesse de l’homme en noir du PAF, « nouveaux » chroniqueurs…
Le second épisode de la série Faits divers à la une (Arte), diffusé juste après Roswell, se déroule cinquante ans plus tard, sous un pont parisien. C’est ce moment que Robert McLiam Wilson, dans une tribune récente publiée dans Libération, a qualifié de « triomphe du rien », expression qui dit bien le paradoxe oxymorique d’un fait en apparence sans importance pourtant susceptible d’un emballement infini, en ce sens passionnant parce qu’il révèle nos imaginaires, nos constructions fictionnelles comme un moment de l’histoire sociale.
Samedi 9 septembre s’ouvre, sur Arte, la diffusion de Faits divers, l’Histoire à la une, une série documentaire d’Emmanuel Blanchard et Dominique Kalifa, en dix épisodes de 26 mn, autour de faits divers sont des marqueurs à la fois historiques, médiatiques et sociologiques, voire littéraires ou cinématographiques. Ils se sont produits en France, aux USA, au Japon, en Allemagne ou ailleurs mais leur onde de choc est planétaire, ils sont parfois l’épisode initial d’une saga criminelle, selon la loi sérielle du genre, d’autres sont des hapax, tous sont contextualisés et analysés à travers des images d’archives d’une grande richesse, des commentaires de spécialistes (historiens, sociologues, anthropologues).
La série documentaire débute samedi prochain avec ses deux premiers épisodes, L’invention des soucoupes volantes (Roswell) et La presse contre la couronne (Lady Di).
Même en vacances, le critique est loin de se départir de son envie de voir et revoir des séries dont il a déjà parlé, parlera peut-être ou passera sous silence de crainte d’avouer un tropisme coupable pour les TV shows inconséquents de pur divertissement à la sauce blockbuster… Rien de tout cela en ce qui concerne Downton Abbey, intégralement revu à l’aune d’une programmation télévisuelle estivale quelque peu indigente. L’occasion de s’apercevoir combien les dialogues sont un tissu de citations de chansons pop.
Il y a beaucoup de choses à dire sur l’adaptation télévisée du roman culte de Margaret Atwood diffusée sur OCS Max depuis le 26 juin dernier.
Plus de 25 ans après, Twin Peaks revient sur les écrans de télévision.
Ce retour, David Lynch n’en fait pas une suite qui permettrait de retrouver ceux que nous avions laissés dans la nuit de nos écrans et de nos souvenirs. Le retour de Twin Peaks ne reproduit pas Twin Peaks, il le répète en y incluant la distance qui nous en sépare.
À la suite de la récente et énième séquence homophobe de Touche Pas à Mon Poste !, on peut se demander si à l’ère d’Internet, les émissions de plateau tels Touche Pas à Mon Poste !, On n’est pas couché ou Salut Les Terriens ne sont pas devenus des monstres.
Depuis plusieurs jours, une stratégie de pinkwashing se met en place dans les médias. Quelques dizaines d’annonceurs, qui jusque-là avaient richement financé l’émission TPMP, se découvrent des valeurs, une morale, affirmant que l’épisode du piège tendu par Hanouna à des hommes gays serait contraire à ces valeurs. Ces entreprises qui payaient pour que leurs publicités soient diffusées durant l’émission se retirent, drapées dans un Rainbow Flag, mettant un terme au financement de TPMP. Pourtant, cet épisode n’est pas un « dérapage », selon le mot utilisé dans la presse pour atténuer la charge de la critique, un accident différent de ce qui se passe d’habitude dans l’émission : il n’est qu’un moment d’une série continue de propos et de mises en scène homophobes et sexistes.
Le Bureau des Légendes revient pour une troisième saison et mérite plus que jamais son surnom d’Homeland à la française, même si les premiers épisodes diffusés ce lundi 22 mai sur Canal Plus tendraient à montrer qu’il s’agirait plutôt d’un « outland » puisque l’action se situe majoritairement hors de l’hexagone comme celle son aînée à l’aube de la saison 4.
L’émission d’Hanouna, pourtant regardée par des millions de téléspectateurs, n’en est pas moins une vieille poubelle jouissant de ses propres remugles. La vulgarité permanente et gratuite – on est loin de l’art anarchiste du professeur Choron – y est omniprésente, les séquences machistes et homophobes s’y enchaînent, délivrant un discours qui, de manière primaire et « décomplexée », réactive sur le mode du langage et de la représentation la violence symbolique, matérielle et physique qui règne à l’égard de catégories de la population toujours objectifiées et infériorisées. L’émission d’Hanouna légitime cette violence – et n’en reste pas elle-même au niveau du symbolique et de l’image mais présente des passages à l’acte. On se souvient, par exemple, du « baiser » subi par une jeune femme forcée de se soumettre à Hanouna et à un de ses chroniqueurs. On pense aussi à la violence psychologique permanente qui est exercée sur certains des collaborateurs, contraints de se rabaisser chaque jour davantage pour exister quelque part dans le PAF et toucher leur chèque à la fin du mois.