Olivier Adam, inutile sans doute de le présenter, sinon peut-être de manière oblique, comme l’a fait Elle il y a quelques mois, à travers ses recettes de cuisine. On retrouve dans les quatre fiches proposées l’univers et l’imaginaire de l’écrivain, la Bretagne (il vit près de Saint-Malo) — avec une recette de homard tiède et salade de courgettes au parmesan ou un tagine express de lieu jaune — et le Japon avec un tataki de thon, aux épices et sésame, recette ramenée de Kyoto.
Category Archive: Les mains dans les poches
Le titre du premier roman de Kerry Hudson est déjà un roman. L’annonce d’un rapport singulier au genre comme au monde, des mots qui jaillissent, tout ensemble acidulés et désespérés. Tony Hogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman pourrait n’être qu’un titre fabuleux, c’est un fabuleux roman.
Les éditions Actes Sud viennent de faire paraître en format de poche le livre d’Oliver Rohe, Ma dernière création est un piège à taupes, initialement publié en 2012 aux éditions Inculte.
Si le livre tourne autour de la figure de Mikhaïl Kalachnikov, inventeur du célèbre fusil d’assaut, l’autre personnage central est la Kalachnikov elle-même (AK-47), dont Oliver Rohe relate la naissance et l’histoire, parallèlement à la naissance et à l’histoire de son inventeur.
Je suis un personnage dans une histoire à propos d’une illusion à laquelle chacun veut croire.
Je suis en prison, et je vais passer devant le juge.
Je suis complètement baisé .
Dandy, roman de Richard Krawiec édité aux États-Unis en 1986 sous le titre Time sharing, est le récit d’une rencontre de deux solitudes, celle d’Artie et de Jolene, deux errances dans l’Amérique libérale des années 80. Né dans le Massachusetts, enseignant et travailleur social, l’auteur a plongé sa plume dans l’acier trempé du réel. Dandy est un livre nécessairement violent, publié par les jeunes éditions Tusitala, en 2013 et, depuis la mi-septembre, disponible en poche, aux éditions Points.
Encore une expo Warhol ? Oui, « Unlimited », au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, pendant celle, « Underground » du centre Pompidou-Metz (jusqu’au 23 novembre 2015), et après celle du MAC Lyon en 2012 et celle du Grand Palais, à Paris, en 2011. L’occasion d’un article Warhol Unlimited, une exposition, trois livres.
Geneviève Brisac revendique sans ambages sa filiation avec Doris Lessing, Virginia Woolf… Dans les yeux des autres est ainsi un « appel à la liberté » et à « marcher ensemble ».
L’usage de la photo d’Annie Ernaux et Marc Marie est de ces livres qui mêlent textes et photographies et dont les images ne sont pas conçues comme des illustrations mais comme un texte à part entière, créant une tension, un écart parfois, une polyphonie à coup sûr.
Le Festival Lire en poche se tiendra du 9 au 11 octobre 2015 à Gradignan (33173). Pour sa (déjà) onzième édition, il s’intéresse aux « Frontières et horizons ».
« Au cours des dix dernières années, j’ai eu quarante-deux emplois dans six États différents. J’en ai laissé tomber trente, on m’a viré de neuf, quant aux trois autres, ç’a été un peu confus.
Enon est le second roman d’un écrivain américain découvert avec Les Foudroyés, un texte longtemps refusé, finalement publié à 3500 exemplaires par une petite maison d’édition et… lauréat du Prix Pulitzer 2010. Mais Paul Harding n’est pas un phénomène éditorial. C’est un immense prosateur de l’intime, l’écrivain des deuils et failles, ce que confirme Enon, sorti en grand format (Le Cherche-Midi, « Lot 49 » en 2014), qui paraît en poche chez 10/18.
Si les Carnets du voyage en Chine mettent en lumière l’absence de texte possible sur la Chine, sinon sous la forme fragmentaire, par essence lacunaire, des notes ou celle, condensée, d’un article pour Le Monde (« Alors, la Chine ? »), le Journal de deuil (Seuil) creuse une autre absence, absolue, qui n’est pas celle de l’écriture, mais celle de la mère, morte le 25 octobre 1977.
Ces livres que l’on possède, parfois en plusieurs exemplaires et qu’on rachète, pour l’édition, parce qu’elle crée l’irrépressible envie de relire le texte autrement. Ainsi, ce Roland Barthes par Roland Barthes, racheté, alors qu’évidemment le texte figure dans le volume 4 des Œuvres complètes, lu, relu, étudié, commenté. N’en demeure pas moins la séduction de cette édition, avec photos, aérée, portative, comme le disait Voltaire de son dictionnaire…