Toute rentrée littéraire offre de nouvelles voix, des premiers romans qui imposent immédiatement un univers singulier. Parmi ces découvertes, Tenir sa langue de Polina Panassenko, récit à hauteur d’enfant comme de l’adulte qu’elle est devenue, entre rage et tendresse acidulée, qui provoque sourires et larmes. L’entre-deux est l’espace même qu’occupe ce récit, jusque dans son sujet : écrire une vie entre deux cultures, deux pays et deux langues.
premier roman
Sombre et magnétique : tels sont les mots qui viennent à l’esprit après avoir lu le premier roman d’Etienne Kern, Les Envolés qui vient de paraître chez Gallimard. Kern y brosse l’histoire de Franz Reichelt, tailleur autrichien venu vivre à Paris et qui meurt un jour de 1912 en se jetant de la tour Eiffel avec le costume-parachute de son invention. Dans une langue qui traque les fantômes, le romancier cherche à mettre en lumière tous les êtres impermanents au monde qui ont, plus largement, traversé son existence, autant d’envolés qui, tragiquement, ont franchi le pas. Diacritik ne pouvait manquer d’aller à la rencontre d’Etienne Kern le temps d’un grand entretien pour saluer l’évidente réussite de ce roman qui hante longtemps.
Un premier roman comme un coup de force : telle serait la formule exacte qui vient à l’esprit pour qualifier le stupéfiant Blizzard de Marie Vingtras, déconcertant de maîtrise, qui paraît aujourd’hui aux éditions de l’Olivier.
Ce qui, d’emblée, marque à la lecture de Grande couronne, c’est combien la narratrice de ce prodigieux roman jouit d’une lucidité à toute épreuve mais ce qui lui manque aussi bien d’emblée, ce sont les expériences, les occasions : l’ailleurs.
Dû à Maylis Besserie et paru tout récemment, Le Tiers Temps porte en bandeau le visage si caractéristique de Samuel Beckett. Visage sombre, ridé, buriné, séduisant aussi.
Il est des premiers romans qui emportent tout sur leur passage. Citons, pour notre immédiat contemporain, Viviane Elisabeth Fauville de Julia Deck, L’Eté des charognes de Simon Johannin ou Nos Mères d’Antoine Wauters. À cette liste on peut désormais ajouter Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard, premier roman incandescent qui paraît dans la collection de poche des éditions de Minuit.
« Mille mètres de crawl, autant de brasse coulée, et cinq cent mètres de papillon » : Piano ostinato, récit étroitement resserré (comme l’est le livre, long d’à peine quatre-vingt dix pages), dure ce que dure un entrainement de natation un peu soutenu, tôt le matin (entre 7h 09 et 8h 15 très exactement) dans une piscine du 19è arrondissement de Paris.
Il est des premiers romans qui emportent tout sur leur passage. Citons, pour notre immédiat contemporain, Viviane Elisabeth Fauville de Julia Deck, L’Eté des charognes de Simon Johannin ou Nos Mères d’Antoine Wauters. A cette liste on pourra désormais ajouter Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard, premier roman incandescent qui paraît aujourd’hui aux éditions de Minuit.
L’histoire se répète, comme un disque rayé, à chaque rentrée littéraire : un livre fait sensation, séduit la critique, les libraires et les lecteurs. Cette année, c’est Gaël Faye et son Petit Pays, prix Fnac (remis par Jonathan Franzen) puis prix Cultura, présent sur les premières listes de tous les grands prix d’automne, ou presque, toujours en lice pour quelques-uns d’entre eux dont le Goncourt, articles dans toute la presse, sujet au JT de TF1, droits étrangers vendus à une vingtaine de pays avant même la parution en France, la littérature devenant phénomène…
Hiver 2016. Les jeunes Éditions Denise Labouche, maison parisienne fondée par un collectif d’auteurs-éditeurs éclectiques et aventureux publient L’Alpine le premier roman du journaliste François Moreau Martinez. Foisonnant, bourré de clins d’œil ancrés sur un socle classique rigoureux et un sens du rythme très jazzy, ce roman résolument pop apporte une touche beat dans le paysage de la littérature contemporaine française.
Rencontre avec un écrivain sans prétentions dont le cerveau abrite une belle famille de références et d’inspirations.
Cas d’espèce, cas isolé ou cas pendable ? Avant toute chose, Le Cas Annunziato premier roman de Yan Gauchard, est un objet littéraire aussi plaisant qu’intelligent, qui interroge en outre discrètement notre mode de vie moderne, intempestif, surconnecté…
L’occasion aussi de se replonger dans une atmosphère florentine dans l’ombre comme dans la lumière.
Il y a quelques jours, répondant à la remarque d’un lecteur à propos de son texte De la frustration, Olivier Steiner a eu cette phrase, magnifique et qui pourrait, peut-être, dire la manière de Bohème : « Le seul élément fictif est le fait que je ne dis pas tout ».