La rentrée littéraire voit aussi la publication en poche des grands romans de la rentrée précédente. Parmi eux, Tenir sa langue de Polina Panassenko, récit aux accents autobiographiques, dans lequel Polina, la narratrice, cherche un beau jour de sa vie d’adulte à récupérer son prénom russe qu’à sa naturalisation française l’État Civil a francisé en Pauline. S’ouvre alors un texte qui, interrogeant la langue et l’accent, sonde le départ de la Russie à l’horizon des années 90 et l’arrivée en France, à Saint Étienne. Critique et entretien avec l’autrice, tous deux publiés sur Diacritik lors de la sortie du livre en grand format en 2022

Cette rentrée 2022 se caractérise sans doute par la puissance des premiers romans qui s’y dévoilent : Tenir sa langue de Polina Panassenko, aux éditions de L’Olivier, ne déroge pas à cette règle impromptue. Dans ce récit aux accents autobiographiques, Polina, la narratrice, cherche un beau jour de sa vie d’adulte à récupérer son prénom russe qu’à sa naturalisation française, l’État Civil a francisé en Pauline. S’ouvre alors un texte qui, interrogeant la langue et l’accent, sonde le départ de la Russie à l’horizon des années 90, l’arrivée en France, à Saint Étienne. Une telle puissance d’évocation ne pouvait manquer d’ouvrir des questions que Diacritik est allé poser à la jeune romancière, d’ores et déjà l’une des révélations de cette année.

Toute rentrée littéraire offre de nouvelles voix, des premiers romans qui imposent immédiatement un univers singulier. Parmi ces découvertes, Tenir sa langue de Polina Panassenko, récit à hauteur d’enfant comme de l’adulte qu’elle est devenue, entre rage et tendresse acidulée, qui provoque sourires et larmes. L’entre-deux est l’espace même qu’occupe ce récit, jusque dans son sujet : écrire une vie entre deux cultures, deux pays et deux langues.