La mort de Spirou. Pour un critique, ça sonne comme le titre d’une chronique acrimonieuse du nouvel opus des aventures du héros plus que septuagénaire de la maison Dupuis. Pour le lecteur, qu’il soit assidu ou peu au fait de l’histoire avec un grand G comme groom du personnage et de ses déclinaisons et auteurs successifs, c’est une promesse intrigante (et quelque peu effrayante).

C’est une joie et une souffrance. Un de ces moments où l’on se dit que la vie est à la fois bien faite et un peu cruelle aussi quand on a en mains le premier épisode d’un nouveau diptyque des aventures de Largo Winch. On s’empresse de se le procurer, on le dévore plus qu’on ne le lit et on le referme avec un sentiment de manque immédiat mêlé de satisfaction. L’arrivée de La frontière de la nuit en librairie ne déroge pas à la règle.

Des sites des éditeurs aux profils Instagram et Twitter des artistes, la bande dessinée se mobilise et conjugue ses efforts pour proposer des contenus accessibles en ligne. Ajoutons les offres des plateformes, les blog BD, les journaux spécialisés ou la presse en ligne. Des initiatives à saluer pendant cette période de confinement.

Philippe Tome nous a quitté quelques semaines avant la parution de La vérité sur tout !, 18e album du Petit Spirou, personnage qu’il a créé avec son ami et complice Janry. Un peu moins de 30 ans après Dis bonjour à la dame !ce dernier album a donc une aura particulière, pour le lecteur de la première heure comme pour celui qui découvrirait aujourd’hui le talent d’écriture de Tome et la patte imparable de Janry.

Résumé de l’épisode précédent : le suspense est à son comble et à la mesure du héros, tandis que Largo Winch, coincé dans le cœur du Chicago Board of Trade (la bourse du commerce pour les non-initiés) appelle à l’aide, au bord de l’asphyxie… Suite et fin du premier épisode post-Van Hamme, Les voiles écarlates paraît ce 15 novembre et vient clore une aventure commencée avec L’étoile du matin avec toujours Philippe Francq au dessin et Eric Giacometti au scénario.

Le monde de la BD peut s’enorgueillir de compter un nouveau héros : Atom Vercorian, détective privé en devenir, casse-cou, séducteur et tenace. Bref, un enquêteur comme on en faisait plus, depuis Gil Jourdan, Marc Jaguar ou Ric Hochet. Mais bien plus qu’une (re)naissance, Atom Agency est un diamant graphique signé Olivier Schwartz et Yann qui a concocté un scénario finaud et des dialogues lettrés que ne renieraient pas Audiard ou Simonin.

Son Journal d’un ingénu avait fait sensation en 2008 lors de sa sortie, parce qu’il mettait en scène un Spirou enfin temporel, témoin de la marche inexorable du monde vers le second conflit mondial. La parution ce 5 octobre de Spirou, L’espoir malgré tout inaugure un cycle de 4 tomes qui trouvera sa conclusion en novembre 2020. Des premières heures de l’invasion de la Belgique par l’armée allemande à la fin de la guerre, Emile Bravo inscrit Spirou dans l’Histoire, et montre qu’un personnage de papier ne peut vivre en marge de son temps et hors du réel.

Paru en juin 2018 aux éditions Dupuis dans la collection Aire Libre et redécouvert à l’aune d’un été propice aux séances de rattrapage, Midi-Minuit signé Doug Headline et Massimo Semerano est un roman graphique captivant et cinéphile, puisant dans le cinéma de genre pour en tirer une intrigue toute en référence au modèle qu’il explore.

L’une des signatures de Diacritik est la place accordée aux grands entretiens : écrits ou filmés, ils laissent se déployer la parole des artistes, sans aucune contrainte d’espace ou de temps. L’été peut être l’occasion de (re)découvrir ces interviews. Aujourd’hui Cyril Pedrosa, en novembre 2015, autour de ses Equinoxes.

Son Journal d’un ingénu avait fait sensation en 2008 lors de sa sortie, parce qu’il mettait en scène un Spirou enfin temporel, témoin de la marche inexorable du monde vers le second conflit mondial. Avec Spirou ou l’espoir (dont le premier tome Un mauvais départ paraît le 5 octobre prochain), Emile Bravo revient sur les premières heures de l’invasion de la Belgique par l’armée allemande et sa perception d’un héros de bande dessinée qui ne peut pas vivre en marge de son temps et hors de la réalité.

Voilà bientôt trente ans que Largo Winch promène sa cool attitude athlétique autour du monde et navigue dans les eaux parfois interlopes de la finance internationale. Si les ingrédients du cocktail sont immuables (une once de thriller technologique et bancaire, un trait de séduction et une bonne dose de Largo contre le reste du monde), L’étoile du matin, 21ème épisode qui sort aujourd’hui en librairie s’inscrit dans une continuité dans le changement qui fera plaisir à plus d’un fan de la série.