C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Jean-Luc Nancy.
Celui-ci nous avait fait la joie, l’honneur, l’amitié de nous offrir deux textes : un texte à la fois synthétique et programmatique, réaffirmant, en ces temps de pensée tiède et complice, le lien nécessaire et exigeant entre critique et crise, entre critique et ébranlement de la pensée et du monde. Dans un autre texte, Jean-Luc Nancy évoque le philosophe Werner Hamacher dans un beau texte qui est aussi une méditation sur l’exigence de la pensée comme sur la sidération de la mort…
Aurélien Barrau a tenu à réaffirmer le caractère vital de l’œuvre de Jean-Luc Nancy, son rapport à la vie et… à la mort, dans un beau texte sur une des lignes directrices de l’ensemble de son travail. Et c’est de même Jean-Clet Martin qui invoquait la liberté de ce travail, sa recherche des lignes de rupture, de basculement, là où l’Autre respire. Jean-Clet Martin reviendra sur cette œuvre dans une présentation de celle-ci qui est aussi une nouvelle façon d’en souligner l’importance. Et Aurélien Barrau, à nouveau, fera appel à Jean-Luc Nancy dans un entretien croisé avec celui-ci et Carlo Rovelli où il s’agit, là encore, des enjeux de la pensée, comme il convoquera Jean-Luc Nancy dans un bel éloge de Derrida qui mesure la hauteur de ces deux œuvres et ce qu’elles portent, là encore, comme enjeux et exigences pour la pensée.
Les références à l’œuvre de Jean-Luc Nancy sont présentes et dispersées à travers les archives de Diacritik. Rappelons simplement l’article que Mathieu Jung consacrait au livre que Jean-Luc Nancy a publié l’an dernier et qui représente comme un effort pour penser cette chose contemporaine qui a pour nom Emmanuel Macron et qui nous dit, justement, quelque chose de ce que nous affrontons aujourd’hui, de ce que nous devons combattre : enjeux politiques, enjeux vitaux, enjeux philosophiques – comme un concentré de la philosophie de Jean-Luc Nancy, un dernier signe de la vie, pour la vie, avant de… : avant de quoi? mourir?