Mais que se passe-t-il cette année à Angoulême ? Pas une polémique, pas une fronde, rien, le calme presque absolu. Est-ce par lassitude ? La faute à une actualité autrement plus chargée (Donald Trump, la Corée du Nord, Notre Dame des Landes, Jéremstar…) ? Ou est-ce parce que le Festival International de la Bande Dessinée en aurait fini avec ses vieux démons ? Cela étant, en attendant l’annonce du Grand Prix 2018 – choisi parmi Richard Corben, Emmanuel Guibert et Chris Ware – à l’heure de mettre sous presse, cette 45è édition peut déjà s’enorgueillir de revenir aux fondamentaux et de célébrer ses héros : Cosey, Jonathan, Alix, Jacques Martin, Naoki Urasawa et le manga de genre, Titeuf…
Le rendez-vous des amoureux du 9è art en Angoumois ouvre ses portes le 25 janvier et propose comme chaque année depuis 1974 des expositions, des débats, de partir à la rencontre des auteurs. L’occasion dès aujourd’hui et jusqu’à dimanche de (re)découvrir l’œuvre de Cosey, récompensé par trois fois à Angoulême (dont le grand prix en 2017), et dont les aventures de Jonathan son héros emblématique composent une saga sous le signe de l’épure, de la poésie et de la spiritualité orientale ; le(s) monde(s) de Jacques Martin et d’Alix – dont on fête les 70 ans en 2018 –, Lefranc, Jhen… quand le réalisme et le romanesque se confondent, entre précision du dessin et rigueur extrême des scénarios, de la part d’un auteur passionné par l’histoire et sa mise en fiction ; sans oublier Marion Montaigne et Thomas Pesquet, Osamu Tezuka ou Naoki Ueasawa ou Emmanuel Guibert, scénariste sensible récompensé du prix Goscinny l’an passé aux réalisations hétéroclites (Le Photographe avec Didier Lefèvre, La Guerre d’Alan, ou Sardine de l’espace avec Joann Sfar et Mathieu Sapin)…
Aparté : à ce sujet, et avant de passer à la sélection officielle et au palmarès à venir, comment ne pas évoquer à nouveau l’un des meilleurs albums de 2017 et déjà auréolé du prix Goscinny 2018 : Opération Copperhead de Jean Harambat chez Dargaud. Ou comment les services secrets britanniques ont eu cette idée folle un jour d’inventer au général Montgomery un sosie prénommé Clifton et surtout comment Jean Harambat a allié histoire dans l’Histoire, théâtre des opérations et aux armées, humour british et finesse du trait franco-belge dans un one-shot drôle et intelligent (également en lice dans la sélection officielle).
Et puisque l’on parle de Sélection officielle FIBD 2018…
Guirlanda , de Lorenzo Mattotti : « le dessin sauve de l’ignorance ».
Gus, « Happy Clem » de Christophe Blain : le coup du sombre héros.
Opération Copperhead, de Jean Harambat : Monty’s Clifton filming circus
Une soeur, de Bastien Vivès : de Polina à la plage.
45e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Du 25 au 28 janvier 2018.
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