Samuel Beckett a écrit directement en français Fin de partie après En attendant Godot au milieu des années 1950. La pièce a été ensuite créée en avril 1957 à Londres puis reprise le même mois au Studio des Champs-Élysées, à Paris, avec Roger Blin dans le rôle de Hamm. Ensuite, acteurs et lecteurs n’ont cessé de rejouer et réinterpréter un texte qu’on considère aujourd’hui comme un classique, de Alan Schneider à Pierre Chabert, Michel Bouquet ou György Kurtág.

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Je fais partie de ceux – probablement une minorité parmi les spectateurs – qui sont sortis l’esprit libre de la projection de The Dead Don’t Die, treizième film de Jim Jarmusch (quinzième, si on compte ses deux documentaires, Year of the Horse et Gimmie Danger), programmé en ouverture du dernier Festival de Cannes (et simultanément dans de nombreuses salles de l’hexagone). Libre signifie dégagé de tout souci d’en faire la critique “à chaud”.

Depuis quelques livres, Paul Auster infléchit son œuvre vers une dimension (auto)réflexive : on se souvient de son diptyque autobiographique, en 2013 et 2014, Chronique d’hiver, suivi d’Excursions dans la zone intérieure, pendant mental de ce miroir d’encre, non plus le sexe, les cicatrices, la chair pour tenir la chronique d’une vie mais ce qui, dans son enfance, l’a conduit à devenir lui-même, les expériences fondatrices. L’année dernière paraissait La Pipe d’Oppen, désormais disponible en poche chez Babel, un recueil d’essais, discours, préfaces et entretiens, quatorze textes qui forment un nouveau portrait oblique, en éventail, pour définir son propre art poétique à travers l’analyse de Perec (dans son rapport à Truffaut), André du Bouchet, Nathaniel Hawthorne, Jim Jarmusch et d’autres.

Les 26, 27 et 28 novembre derniers, ont eu lieu aux Bouffes du Nord trois après-midis de rencontre avec Peter Brook et ses collaborateurs, qui proposaient de redécouvrir avec le public les secrets de ce qu’ont vécu les murs de ce théâtre – qui a été le sien pendant quarante ans et où se jouait alors son spectacle, The Valley of Astonishment.

Depuis quelques livres, Paul Auster infléchit son œuvre vers une dimension (auto)réflexive : on se souvient de son diptyque autobiographique, en 2013 et 2014, Chronique d’hiver, suivi d’Excursions dans la zone intérieure, pendant mental de ce miroir d’encre, non plus le sexe, les cicatrices, la chair pour tenir la chronique d’une vie mais ce qui, dans son enfance, l’a conduit à devenir lui-même, les expériences fondatrices. Cette année paraît La Pipe d’Oppen, recueil d’essais, discours, préfaces et entretiens, quatorze textes qui forment un nouveau portrait oblique, en éventail, pour définir son propre art poétique à travers l’analyse de Perec (dans son rapport à Truffaut), André du Bouchet, Nathaniel Hawthorne, Jim Jarmusch et d’autres.

En 1953, dans L’Innommable, Samuel Beckett écrivait : « il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, (…) il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »

Continuer, sans doute est-ce ce qu’il nous faut faire ici. Reprendre le cours des choses, malgré le choc, malgré le deuil, malgré ce sentiment, lourd et tenace, d’un après impossible.