Le corps était devenu lourd, tombant toujours plus bas, jusqu’à ne plus pouvoir descendre davantage vers le sol.
Demeuré immobile sous la pierre tombale, il a rejoint le destin des pierres.
Sous la dalle de granit, le corps est aujourd’hui une masse calcaire, avec ses longs doigts fins squelettiques, la forme creuse des yeux.
Sur la dalle grise et noire, je dépose une fleur. « Pour toi, cher Samuel ».
Je passe mes doigts sur le nom comme formé dans la pierre, lui aussi devenu pierre.
Un nom minéral, agrégat de fines poussières.
Comme un silence mais écrit.
Peu à peu ce nom se défait sous le vent, le soleil, la pluie.
Bientôt le nom aura disparu.
Sa présence, lentement, s’efface.
