Madonna vient de publier une nouvelle photo sur son compte Instagram, elle le fait chaque jour ou presque, un de mes amis commente : « On rejoint là une sorte d’abomination… La folie pure ? Tranquille un joint dans la bouche ! Est-ce cela être cool en 2021 ? Qu’est-il arrivé à cette femme ? Et à son intelligence intuitive et à sa force créatrice ? Son ombre se refermerait elle sur elle ? Le visage du dedans rencontrerait le visage du dehors ? Conséquence de ce monde en cataclysme ? De ce covid ? #autodestructice #mortifere @madonna, où est passée ta force ? »
le journal d’Olivier Steiner
« Jadis, si je me souviens bien, la vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. » Arthur Rimbaud
Je suis à Paris, il vit à Barcelone, quel temps fait-il à Barcelone ? Tout le temps depuis qu’il y est je me demande quel temps il fait à Barcelone, je me demande son temps, son soleil, son ciel.
Pascal est mort dans les salles années de plomb qui ont suivi les feux d’artifice.
David a 42 ans, il vit en Belgique. Ce jour-là il traine sur l’application qui fait goup-gloup quand un message arrive, c’est cette appli orange et noire spécialisée dans les rencontres gay et LGBT.
Trente ans qu’il n’est plus, Serge Gainsbourg, trente ans à peine, c’est fou, trente ans hier dans l’ancien monde.
Elle avait 38 ans, elle prenait des cours de français, elle adorait cuisiner, elle rêvait d’en faire son métier, une deuxième partie de vie avec petit restaurant tranquille quelque part en France, des spécialités péruviennes. Elle rêvait de quitter le bois de Boulogne, et elle s’en donnait les moyens.
Plus de littérature mais des mots arrachés au néant pour dire un cri étouffé, une colère sourde, une tristesse et une fatigue immenses. Mes doigts tremblent un peu car je ne suis pas sûr d’arriver au bout de ce texte. Dépression. Je traverse un nouvel épisode dépressif.
C’est un nouveau naturalisme, on pourrait l’appeler le gifisme (ou giphisme) et je crois que c’est beaucoup plus important qu’un simple effet de mode. Le gif, serait-il supérieur aux mots ?
Pendant ce temps, pendant que les champs brûlent, c’est Davos sous une neige immaculée, Davos commune du canton des Grisons, Suisse, 284 km2, altitude 1560 mètres, 11 000 habitants environ. C’est le Forum économique mondial.
C’est grâce à Anne Golden que j’ai rencontré Sœur Marie-Bernard. Un phénomène que Marie-Bernard, une sacrée personne, religieuse et psychanalyste.
Il m’aura fallu attendre 43 ans bientôt 44 pour comprendre, savoir, découvrir ce que veut dire vivre un concert historique, c’était hier soir à l’Olympia Paris, mardi 19 novembre 2019. Il s’appelle Tamino comme le Prince de la Flûte enchantée, Mozart est le compositeur préféré de sa mère anthropologue et passionnée de musique, et son album Amir n’est autre que son deuxième prénom signifiant « prince » en arabe.
Au début je voulais parler des photos de Marc-Antoine Bartoli, de son livre-photos Escapade, récemment paru, ça fait un mois environ que je traine ce texte, que je le reprends, le laisse, en change le titre — le premier était « Sous le voile d’une fiction transparente » — ça avait un sens que j’ai oublié —
J’enlève la tique dans la critique, je l’extirpe : ne reste plus que le cri, cri qui n’est même pas le mien « propre », qui est le cri, notre cri à tous, de bébé, d’origine ou d’effroi, de terreur, de surprise ou de joie, cri de l’humanité, qu’il soit étouffé de peur bleue ou projeté de rage vers un ciel étoilé, immuable, grand observateur silencieux, qui ne dit rien, qui jamais ne répond…
Il y a un livre que je rêve d’écrire, de faire plutôt, ce serait celui des années 90, le parfum des années 90, ses formes et ses images, ses textures, ses musiques, les couleurs des années 90, son espérance et ses illusions, ses longues nuits, ses journées courtes, sa joie, ses pensées et ses mots, ses visages et ses corps, sa foi en l’avenir, son énergie, sa gaité, ses fantasmes, ses désirs, son ambition et ses morts, sa mort partout propagande, ma jeunesse. Le livre des années 90.