Isabelle Adjani & Elvis Costello

« Jadis, si je me souviens bien, la vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. » Arthur Rimbaud

J’étais aux Tuileries hier après-midi, comme tout était éblouissant ! Et la jeunesse, cette jeunesse, quelle jeunesse !

Je ne suis pas encore tout à fait vieux mais je ne suis déjà plus jeune,  je regarde tout ça avec avidité, étonnement, joie, douleur.

Douleur ? Oui. Cold as stone.

C’est quoi vieillir ? Et pourquoi les corps jeunes nous frappent autant ?

La mort. Froide comme la pierre.

Vieillir c’est être irrigué de mort, au compte-gouttes. La mort se propage comme un liquide, elle gagne du terrain, c’est assez beau comme mouvement, c’est assez triste. Inexorable.

Pourquoi je rebute autant certains jeunes désormais ?

Parce qu’ils sentent la mort en moi, ils la reniflent comme des animaux même s’ils ne le savent pas.

J’accepte.

Ça me blesse parfois, ou me frustre, mais je les comprends et les aime malgré eux. Ils ont raison.

La jeunesse va vers la jeunesse c’est-à-dire vers la vie, autrement ce n’est pas la jeunesse.

J’étais comme eux au même âge, je crois.

La vie frappe le mortel jusqu’à la tombe.

L’amour peut faire du mendiant un homme riche.

L’amour est la seule chose qu’on peut sauver.

Sauvons l’amour, au moins.