Où en est la classe ouvrière ? Qu’en est-il de ses modes de vie ? Qu’en est-il de sa culture dont Richard Hoggart affirmait hautement l’existence dans The Uses of literacy (1957), traduit en français en 1970 sous le titre — discutable — de La Culture du pauvre ?
Jacques Dubois
C’est toute une catégorie d’invertis que la narration prend ici en charge. Solitaires, honteux, craignant la tentation, ils se réfugient à la campagne.
Dans Du côté de chez Swann, Marcel découvrait un coin de Gomorrhe en espionnant depuis un talus la fille Vinteuil et son amie prêtes à s’ébattre. Voici que, face à son logis, le même devenu adulte surprend dans Sodome et Gomorrhe la rencontre initiale de Charlus et de Jupien.
Le duc de Guermantes n’est jamais sans maîtresse, une maîtresse dont à chaque fois il est follement épris et qu’il affiche. Toutes se ressemblent d’ailleurs :
Marcel va enfin obtenir d’Albertine le baiser espéré, un baiser gorgé de souvenir. Il sera donné dans la chambre de Marcel à Paris :
Près d’un an après le baiser refusé à l’hôtel de Balbec (avec sonnerie d’alerte), Albertine rend visite à Marcel chez lui. Elle a bien changé et son langage s’est affranchi ; mieux : elle ne refuserait pas d’accorder un baiser.
Saint-Loup et Rachel déjeunent dans un restaurant parisien en compagnie de Marcel. Ils y sont servis par Aimé, le maître d’hôtel connu depuis Balbec et dont le visage a beaucoup de classe.
Marcel a rejoint l’ami Saint-Loup en garnison à Doncières. Épris d’Oriane de Guermantes, il voudrait obtenir de Robert un portrait photographique de la belle duchesse, sa tante, sans pour autant avouer sa passion.
Il est bien que la reprise des « romans et nouvelles » de J.-K. Huysmans en Pléiade soit accompagnée d’un avant-coureur en Poésie/Gallimard rééditant les poèmes en prose de l’écrivain (Le Drageoir aux épices et Croquis parisiens). Car c’est par cette porte-là de la poésie sans versification qu’a pénétré le jeune Huysmans dans le champ littéraire, donc par l’oblique d’un genre tout nouvellement inventé. Nous sommes en 1874.
Le Prix Femina Essais a été attribué à Emmanuelle Lambert pour son Giono, Furioso. L’article que Jacques Dubois a consacré au livre le 23 septembre dernier.
Le hasard a voulu que successivement et ici même j’aie à rendre compte de ce que j’appellerai deux « non-livres » et que j’y prenne un réel plaisir. Deux cas par ailleurs bien différents.
La famille du jeune Marcel est désormais logée à Paris à proximité de la demeure des Guermantes. Aussi arrive-t-il à notre héros de croiser la belle Oriane dans le quartier, à l’égale d’une reine qui aimerait à s’encanailler un peu :
Fin 2017, nous rendions compte ici même du puissant Contre la haine que venait de publier Carolin Emcke. Nous revenons aujourd’hui à la même auteure pour saluer la parution, au Seuil encore, de Quand je dis oui…, essai féministe s’interrogeant notamment sur la pertinence du phénomène « MeToo ».
Albertine est devenue l’amie tendre de Marcel. Une amie imprévisible et fuyante. Un beau jour pourtant, ayant à prendre un train tôt matin à Balbec, la jeune fille loge au Grand-Hôtel, celui-là même où Marcel séjourne avec Françoise.
Longtemps la curiosité eut mauvaise réputation. Elle était le vilain défaut par excellence. Les religions la décriaient, les moralistes s’en méfiaient. Il est vrai que, confondue avec l’indiscrétion ou l’espionnage, elle était (et reste) peu vertueuse. En revanche, en ce qu’elle conduit à la connaissance dans son immense variété, elle se confond avec la vie même.