Deux fois Bilal. Double exposition pour l’artiste, dessinateur, auteur, cinéaste avec DéconstruKt chez Artcurial et RECONSTRUKT ? à la galerie Barbier. Enki Bilal expose originaux et portraits spécialement créés pour ces accrochages présentés au public parisien en ce début juillet 2021.
BD
Avec la disparition de Benoît Sokal, ce sont deux communautés et plusieurs générations qui sont en deuil. Les bédéphiles qui ont lu et aimé Canardo, des Premières enquêtes à Un Con en hiver ; les gamers qui ont salué en lui le créateur d’univers, l’auteur de jeux à succès dès L’Amerzone jusqu’à sa trilogie Syberia. Benoît Sokal est décédé le 28 mai 2021 à Reims.
Contrairement à certains auteurs dont on ne cesse de découvrir en librairie de nouveaux albums avant même d’avoir eu le temps de lire les précédents, Jean-Christophe Menu se fait rare, au risque de devoir faire patienter ses lecteurs.
C’est quand le guetteur se surprend à ne plus rien attendre que tout arrive (air connu). Je viens de retrouver ces lignes de Paul Auster dans Moon Palace, recopiées il y a vingt-cinq ans sur une page de carnet : “Avec le temps, je commençais à remarquer que les bonnes choses n’arrivaient que lorsque j’avais renoncé à les espérer. Si c’était vrai, l’inverse devait l’être aussi : trop espérer les empêcherait de se produire.” Être travaillé par l’attente de l’inattendu, c’est avoir l’esprit plus libéré qu’entravé par le sentiment que, vagabondant sur un champ de ruines, nous pourrons ramasser, si la chance nous sourit, quelques vestiges de tentatives en apparence avortées, mais ouvrant certaines voies que le souci de “réussite” interdit de frayer.
Florence Cestac est une immense artiste. Son humour, sa vision du monde, son talent pour mettre l’intime en images et raconter des histoires drôles, douces-amères et touchantes n’ont d’égal que la constance de ses combats. Un papa, une maman – sous-titré Une famille formidable (la mienne !) – paru chez Dargaud le 29 janvier dernier est une nouvelle preuve de l’importance de la scénariste et dessinatrice dans le monde très masculin de la bande dessinée.
Manu Larcenet va bien. Enfin… mieux. Ou pas plus mal que si c’était pire. La preuve ? Alors qu’on l’avait laissé en pleine Thérapie de groupe en train de danser avec les étoiles, convaincu que le chaos en soi « c’est pas marrant tous les jours », revoilà Manu Larcenet dans un tome où tout se conçoit bien depuis les couloirs de la clinique des petits oiseaux « où si on met de côté quelques suicidaires, en général tout se finit bien. »
« Vous ne faites plus dans le cocu ? »
Non. Fort de sa réussite dans le mystère des bijoux de la Bégum, Atom Vercorian a décidé de ne plus prendre que des affaires dans lesquelles le détective n’aurait pas à traquer l’adultère. En attendant des clients prestigieux, les héros de Yann et Schwartz en sont réduits à courir après un boucher indélicat tandis que s’annonce une enquête qui conduira le lecteur de détails méconnus de la seconde guerre mondiale en personnalités du cinéma des années 50, jusqu’à l’arrestation de René la Canne.
La parution de Confinements en œuvre de Manu Larcenet invite aux re-lectures de deux ouvrages d’importance : Peu de gens savent et Nombreux sont ceux qui ignorent, deux sommes graphiques presque encyclopédiques fortes de « révélations fondamentales permettant aux imbéciles d’appréhender le monde avec un minimum de sérieux ».
Alors que la France vient de fêter les 50 ans de la mort du Général de Gaulle, que ses héritiers putatifs se sont succédé sur les plateaux de télévision ou dans les studios des matinales et que les panégyriques ont succédé aux hommages, très peu de zélateurs ont osé aborder la vraie question : que faisait le général quand il ne gouvernait pas le pays ? Et bien, croyez-le ou non, il allait à la plage.
La lecture de Confinements en œuvres de Manu Larcenet devrait être remboursée par la Sécu. Et tant pis pour le trou dans le budget, 16 € pour 120 pages de bonheur graphique et de franche marrade, ça nous fait l’évasion à 13 centimes la page, ce qui ramené au prix du test PCR est tout de même très avantageux.
Avec Un Cow-boy dans le coton, il faut reconnaître à Jul et Achdé d’avoir osé marcher dans les pas de Mel Brooks (Blazing Saddles), Lawrence Kasdan (Silverado) ou Damon Lindelof (Watchmen), en mettant en scène un personnage noir de premier plan dans une aventure de Lucky Luke. Un Cow-boy dans le coton répare quelques injustices en plus d’être un album intelligent, subtil et d’une causticité salutaire.
Les puristes seront ravis, le duo d’auteurs formé par Fabrice Tarrin et Fred Neidhardt a ressuscité un Spirou que l’on croyait disparu. Paru le 4 septembre dernier, Spirou chez les Soviets s’inscrit dans une continuité qui renvoie à Franquin, Greg et Jidéhem, avec une aventure dans laquelle les gags et les références s’enchaînent avec bonheur.
Amélie Mougey est la rédactrice en chef de La Revue Dessinée depuis plus de quatre ans et alors que le numéro d’été 2020 vient de paraître au moment où la France peut enfin se rendre à nouveau en librairie, revenons avec elle sur la poursuite d’une aventure éditoriale (presque une quête), sur ce qui fait de LRD un journal d’information rigoureux et engagé qui a à coeur de chercher et donner des clés pour comprendre le monde.
Un train de mille et un wagons qui ne s’arrête jamais, roulant tout autour du monde dans un hiver éternel. Après un cataclysme planétaire (causé par l’homme), des survivants choisis et une poignée de « resquilleurs » ont embarqué à bord d’un convoi géant, unique lieu de vie sur une planète dévastée, dernier bastion de la civilisation : le Transperceneige (en BD), le Snowpiercer (sur les écrans).
Des sites des éditeurs aux profils Instagram et Twitter des artistes, la bande dessinée se mobilise et conjugue ses efforts pour proposer des contenus accessibles en ligne. Ajoutons les offres des plateformes, les blog BD, les journaux spécialisés ou la presse en ligne. Des initiatives à saluer pendant cette période de confinement.