Marie Musy est libraire en Suisse à Oron-la-Ville (pas très loin de Lausanne), petite bourgade d’environ 1 500 habitants dans le canton de Vaud. Marie a racheté La librairie du midi en 2004 avec l’homme qu’elle surnomme « mon libraire », Nicolas Sandmeier. Nos deux joyeux lecteurs sont férus (le mot est faible) de littérature américaine. Il y a deux ans, Marie est venue pour la première fois à Vincennes pour assister aux rencontres du Festival America. Dans le train du retour, une idée folle a jailli : « Et si dans deux ans, j’arrivais à faire venir à Oron quelques romanciers américains juste après America ? »

En 1948, la publication de La Loterie dans les pages du New Yorker fait scandale. Le récit d’un monstrueux rituel païen dans un petit village de la Nouvelle Angleterre horrifie les lecteurs qui vont tenir pour la réalité ce qui n’est qu’une fiction signée Shirley Jackson (nouvelliste américaine majeure et dont le roman La Maison hantée sera considéré plus tard par Stephen King comme l’un des meilleurs romans d’horreur du XXè siècle).

Sophie Quetteville a lu une grande partie des romans de cette rentrée, elle animera un grand nombre de tables rondes avec leurs auteurs. Elle nous livre ses choix et coups de cœur. Chaque fois, un court résumé et un extrait du texte. Aujourd’hui, Christine Montalbetti, La vie est faite de ces toutes petites choses (aux éditions P.O.L.).

La causticité d’Edward St Aubyn n’a d’égal que son talent. Dans son dernier roman, Sans voix, il passe le petit milieu littéraire au crible de son regard acéré et tout le monde en prend pour son grade : les prix, les éditeurs, les écrivains, les journalistes. Ce livre est une comédie anglaise irrésistible. Si l’on devait comparer ce roman à une confiserie british bien connue, le chocolat serait noir et amer, la menthe glacée, voire acide.

Historienne d’archives et experte en pratiques de lecture, Laure Murat vient de nous donner un beau livre, tendre comme une caresse, mouvant et énergique comme la ville de Los Angeles. Car c’est bien de cette dernière qu’il s’agit dans ce petit ouvrage inspiré par la question de savoir si l’on peut s’éprendre d’une ville avec passion. Pour cette Française qui enseigne à UCLA depuis dix ans, pas d’hésitation : la Parisienne que fut Murat aime éperdument la grande cité californienne si souvent stigmatisée pour sa criminalité comme pour son cinéma starifié à l’extrême. Et, pour elle, L. A. est adorable en ce qu’elle est la négation (l’envers ?) même de Paris mais aussi, en un sens, de la trop rectiligne New York.

Le marketing et les teasers estivaux ont fonctionné à plein régime et à merveille, dès le matin, la toile s’était largement fait l’écho du retour à l’antenne de Yann Barthès et de son « nouveau » programme sur TMC/TF1 sobrement intitulé Quotidien. Au point d’être toujours en tête des sujets tendances de Twitter vers 21 h 00 le lundi 12 septembre 2016.

Cette après-midi, deux tables rondes du Festival America seront animées par la Diacritik Team : American Poets, par Christine Marcandier avec Kevin Powers, Alysia Abbott, Ben Lerner, Laura Kasischke et Into The Wild, par Sophie Quetteville, avec Pete Fromm, Emily Saint John Mandel et Dan O’Brien.