Longtemps les critiques littéraires français ont présenté ainsi le paradoxe Laura Kasischke : adulée en France pour ses romans — au point que le dernier, Esprit d’hiver, a paru en traduction française chez Christian Bourgois six mois avant sa sortie américaine — et inconnue, ou presque en tant que romancière aux États-Unis qui la reconnaissent pour son œuvre poétique. Laura Kasischke est l’auteur de 10 romans mais aussi de neuf recueils de poésie, inaccessibles à un public non anglophone. L’injustice est désormais réparée grâce aux éditions Page à Page qui publient en cette rentrée littéraire son premier recueil, Wild Brides (1992), Mariées rebelles, en édition bilingue.

Sophie Quetteville a lu une grande partie des romans de cette rentrée, elle animera un grand nombre de tables rondes avec leurs auteurs. Elle nous livre ses choix et coups de cœur. Chaque fois, un court résumé et un extrait du texte. Aujourd’hui, Rui Zink, L’installation de la peur (Agullo éditions, traduit du portugais par Maïra Muchnik).

Jane Smiley avouait récemment, lors d’une table ronde au Festival America, être « obsédée » par ses personnages, « pas parce que je les aime ou pas, mais parce qu’ils sont complexes ». Dans ses romans, c’est à travers eux que se figure et s’incarne l’Histoire, « pas dans son intégralité mais de manière fragmentaire ». Ils sont la pierre de touche de la trilogie Un siècle américain dont paraît le premier volume, Nos premiers jours, chez Rivages, dans une remarquable traduction de Carine Chichereau.

Le bal des ardents, de Fabien Clouette, s’ouvre sur un chapitre dans lequel un jeune enfant joue aux échecs avec son père. L’enfant veut enfreindre les règles, le père rappelle la règle. « Il faut apprendre à jouer », dit le père, c’est-à-dire : il faut respecter les règles – « Si on change tout, si on confond, alors on n’y comprendra plus rien ». Pour l’enfant, au contraire, il s’agit de « Tout inventer ». Et c’est ce qu’il fait : il change l’ordre des pièces du jeu, se met à parler seul, inventant des paroles : « Il invente tout, absolument tout ».

Sophie Quetteville a lu une grande partie des romans de cette rentrée, elle animera un grand nombre de tables rondes avec leurs auteurs. Elle nous livre ses choix et coups de cœur. Chaque fois, un court résumé et un extrait du texte. Aujourd’hui, Elitza Gueorguieva, Les cosmonautes ne font que passer, chez Verticales.

Sophie Quetteville a lu une grande partie des romans de cette rentrée, elle animera un grand nombre de tables rondes avec leurs auteurs. Elle nous livre ses choix et coups de cœur. Chaque fois, un court résumé et un extrait du texte. Aujourd’hui : Valério Romão, Autisme, aux éditions Chandeigne, traduit merveilleusement du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues.

Après avoir clôturé en 2014 son ample et vertigineuse trilogie européenne avec Oublier, trahir, puis disparaître, Camille de Toledo offre en cette rentrée 2016 Les Potentiels du temps en compagnie de Kantuta Quiros et Aliocha Imhoff, large et vibrante réflexion sur notre époque hantée de fins et de catastrophes, en particulier dans ses rapports à l’art et à la politique.

Sophie Quetteville a lu une grande partie des romans de cette rentrée, elle animera un grand nombre de tables rondes avec leurs auteurs. Elle nous livre ses choix et coups de cœur. Chaque fois, un court résumé et un extrait du texte. Aujourd’hui, Christine Montalbetti, La vie est faite de ces toutes petites choses (aux éditions P.O.L.).

Historienne d’archives et experte en pratiques de lecture, Laure Murat vient de nous donner un beau livre, tendre comme une caresse, mouvant et énergique comme la ville de Los Angeles. Car c’est bien de cette dernière qu’il s’agit dans ce petit ouvrage inspiré par la question de savoir si l’on peut s’éprendre d’une ville avec passion. Pour cette Française qui enseigne à UCLA depuis dix ans, pas d’hésitation : la Parisienne que fut Murat aime éperdument la grande cité californienne si souvent stigmatisée pour sa criminalité comme pour son cinéma starifié à l’extrême. Et, pour elle, L. A. est adorable en ce qu’elle est la négation (l’envers ?) même de Paris mais aussi, en un sens, de la trop rectiligne New York.

Du 8 au 11 septembre 2016, se déroule à Vincennes le Festival America. Puisque « libraire un jour, libraire toujours », j’ai la chance d’y animer un café des libraires le samedi 10 de 18 h à 19 h, dans la salle des fêtes de l’Hôtel-de-ville, autour du thème « Into the wild », avec trois sacrés romanciers : Pete Fromm, Emily St. John Mandel et Dan O’Brien. En toute logique, voici quelques extraits de leurs livres, pour vous donner l’eau à la bouche

Pour sa 19e édition, le Prix Wepler-Fondation La Poste propose une sélection toujours aussi exigeante et intéressante. Treize auteurs sont nommés, treize romans, dont plusieurs déjà chroniqués ou en passe de l’être dans la sélection diacritique de rentrée littéraire. Le prix sera remis le lundi 14 novembre 2016. Alors, qui pour succéder à Pierre Senges ? A suivre…

Sophie Quetteville a lu une grande partie des romans de cette rentrée, elle animera un grand nombre de tables rondes avec leurs auteurs. Elle nous livre ses choix et coups de cœur. Chaque fois, un court résumé et un extrait du texte. Aujourd’hui, Marcher droit, tourner en rond d’Emmanuel Venet, aux éditions Verdier.