Deux syllabes qui résonnent dans mon crâne comme une cloche fêlée sous un coup de marteau. Une putain de résonance à faire onduler jusqu’aux côtes britanniques la masse verdâtre des vagues sillonnées par les sempiternels ferries.
Category Archive: Inédits
Passez un bel été, on m’a dit, j’ai pris l’autoroute, je suis parti loin, partir près, ce n’est pas partir, on m’a dit, sur mon smartphone une appli autoroutière m’a raconté les paysages qui défilaient,
Allez, coache ta vie, vas-y, n’hésite pas, tu es bien, tout ira bien, allez, n’hésite pas, vas-y, coache ta vie.
Cette phrase et aucun mot
Aucun mot dans cette unique phrase
Une seule phrase et aucun mot il y aurait
Pleine de corps qui n’ont pu être enterrés
« Moving Frontiers – Do and undo / Faire et défaire », plateforme de recherche artistique initiée par Sylvie Blocher et Antoine Idier à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, organise quatre journée de rencontres, performances et projections à Paris, du 23 au 26 mai 2018. En lien avec la Triennale SUD2017 à Douala, au Cameroun, cette plateforme se propose d’interroger les frontières et les territoires mais aussi de faire place aux problématiques contemporaines sur l’Afrique, la migration, la question coloniale et postcoloniale.
En partenariat avec Diacritik, Camille de Toledo, développe, au sein du Labo de création de Ciclic, une réflexion aussi intense que neuve sur les rapports entre littérature, photographie et histoire familiale, Écrire la légende. Ciclic, Diacritik et la Maison Max Ernst proposent une série de rendez-vous autour de ce projet qui jalonne l’écriture de son roman Le livre des morts. Avant la nouvelle lecture qui aura lieu le jeudi 19 avril à la Maison Max Ernst à Huismes (37), voici en intégralité le premier inédit de ce nouveau texte de Camille de Toledo.
En partenariat avec Diacritik, Ciclic et la Maison Max Ernst vous proposent une série de cinq rendez-vous avec l’écrivain Camille de Toledo, autour du projet Écrire la légende. Lors de la rencontre qui aura lieu, à 20h30, ce jeudi à Huismes (37), l’écrivain poursuit sa lecture du texte en cours d’écriture, puis dialogue sur le thème de la mémoire et de l’image photographique en convoquant Roland Barthes et Susan Sontag.
Comme l’année est celle d’un cinquantenaire, j’ai rappelé mes souvenirs d’un épisode mineur mais curieux de ces événements: l’occupation de la Société des Gens de Lettres (hôtel de Massa).
Qui était Karim ? Comment est-il mort ? Des questions qui restent, insistent.
Dans la série de nos inédits littéraires, Diacritik a le plaisir de publier un beau texte de Claude Favre, poétique, politique, vivant.
nous voulons dire de ne pas pleurer
tout le monde meurt
l’heure vient pour tout le monde
nous ne sommes pas les personnes malveillantes que vous pensez
nous sommes des enfants dans un monde d’adultes
il faut que vous trouviez un moyen de vous débarrasser de la haine
nous tuer ne vous donnera pas la paix
le meurtre n’est pas une bonne chose
toute forme de meurtre n’est pas une bonne chose
Considérant qu’en France, en 2018, on gaze des personnes en exil réfugiées sur le sol français,
Considérant que ceci se passe sous la présidence d’un homme qui a été élu pour barrer la route au fascisme nationaliste et qu’il ne doit sa victoire qu’à cette prétendue et quasi-divine mission,
Nous voici. Nous voici dans notre splendeur. Sept milliards, splendides. Nous sommes partout. Nous parcourons les terres, les mers, le ciel. Rien ne nous échappe. Nous sommes sept milliards, nous sommes splendides.
Je suis sans voix. Comme des milliers de lecteurs, et comme tant d’autres auteurs. Puisque le temps a choisi de s’arrêter aujourd’hui, avec la cruauté que l’on sait, je prends sans attendre le parti d’écrire, incapable d’agir autrement, et impatient déjà de retrouver les mots qui me liaient à lui.
J’ai vécu, hier, un tête-à-tête ému et délicieux. Cela fait plusieurs années que j’avais le désir de revoir François, sans jamais vraiment mettre en œuvre les recherches pour le retrouver. La semaine dernière, j’ai déniché les coordonnées de son agent, lui ai téléphoné, c’est une Anglaise à la voix pétulante qui m’a répondu. Je lui ai dit qui j’étais, j’avais connu François il y a très longtemps, je voulais le revoir. Elle m’a tout de suite donné son numéro, pas d’adresse mail, François ne possède pas d’ordinateur.